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Le mot "imaginer" chez René DESCARTES

Publié le 18/08/2010

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descartes
 

Règles pour la direction de l’esprit, Règle douzième.

à l’imagination qui crée des formes nouvelles, est dite imaginer ou concevoir ;

 Règles pour la direction de l’esprit, Règle quatorzième.

Mais pour imaginer ici encore quelque chose, et nous servir non de l’intelligence pure, mais de l’intelligence aidée des figures peintes dans l’imagination, remarquons qu’on ne dit rien des grandeurs en général qui ne puisse se rapporter à chacune d’elles en particulier.

 ABREGE DE LA MUSIQUE, De l’octave.

Or il ne faut pas s’imaginer que ce soit sans fondement qu’on ait dit qu’il n’y a que la quinte et le diton qui s’engendrent de la division de l’octave, et que les autres ne s’engendrent que par accident ;

 ABREGE DE LA MUSIQUE, Du diton, tierce mineure et des sextes.

en quelque façon qu’on veuille imaginer que l’oreille reçoive le son, il est constant qu’il lui est plus facile de distinguer quelle proportion il y a entre AB et CD, qu’entre CF et CD.

 DISCOURS DE LA METHODE, Première partie.

Outre que les fables font imaginer plusieurs événements comme possibles qui ne le sont point ;

 DISCOURS DE LA METHODE, Seconde Partie.

Mais ayant appris dès le collège qu’on ne saurait rien imaginer de si étrange et si peu croyable, qu’il n’ait été dit par quelqu’un des philosophes ;
Ces longues chaînes de raisons, toutes simples et faciles, dont les géomètres ont coutume de se servir, pour parvenir à leurs plus difficiles démonstrations, m’avaient donné occasion de m’imaginer que toutes les choses qui peuvent tomber sous la connaissance des hommes, s’entre-suivent en même façon et que, pourvu seulement qu’on s’abstienne d’en recevoir aucune pour vraie qui ne le soit, et qu’on garde toujours l’ordre qu’il faut pour les déduire les unes des autres, il n’y en peut avoir de si éloignées auxquelles enfin on ne parvienne, ni de si cachées qu’on ne découvre.

 DISCOURS DE LA METHODE, Troisième partie.

Et l’exemple de plusieurs excellents esprits, qui en ayant eu ci-devant le dessein me semblaient n’y avoir pas réussi, m’y faisait imaginer tant de difficulté, que je n’eusse peut-être pas encore sitôt osé l’entreprendre, si je n’eusse vu que quelques uns faisaient déjà courre le bruit que j’en étais venu à bout.

 DISCOURS DE LA METHODE, Quatrième partie.

mais parce qu’alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensai qu’il fallait que je fisse tout le contraire, et que je rejetasse comme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s’il ne resterait point après cela quelque chose en ma créance, qui fût entièrement indubitable.
Ainsi, à cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu’il n’y avait aucune chose qui fût telle qu’ils nous la font imaginer ;
car, encore qu’on ait une assurance morale de ces choses, qui est telle qu’il semble qu’à moins d’être extravagant on n’en peut douter, toutefois aussi, à moins que d’être déraisonnable, lorsqu’il est question d’une certitude métaphysique, on ne peut nier que ce ne soit assez de sujet pour n’en être pas entièrement assuré, que d’avoir pris garde qu’on peut, en même façon s’imaginer, étant endormi, qu’on a un autre corps, et qu’on voit d’autres astres et une autre terre, sans qu’il en soit rien.
et nous pouvons bien imaginer distinctement une tête de lion entée sur le corps d’une chèvre, sans qu’il faille conclure pour cela qu’il y ait au monde une chimère :

 DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie.

et de plus par l’expérience qui montre que tout celui qui est dans le corps en peut sortir en fort peu de temps par une seule artère lorsqu’elle est coupée, encore même qu’elle fût étroitement liée fort proche du coeur, et coupée entre lui et le lien, en sorte qu’on n’eût aucun sujet d’imaginer que le sang qui en sortirait vînt d’ailleurs.
sans qu’il faille imaginer d’autre cause qui fasse que les parties du sang qui, étant les plus agitées et les plus pénétrantes, sont les plus propres à composer ces esprits, se vont rendre plutôt vers le cerveau que vers ailleurs, sinon que les artères qui les y portent sont celles qui viennent du coeur le plus en ligne droite de toutes, et que, selon les règles des mécaniques, qui sont les mêmes que celles de la nature, lorsque plusieurs choses tendent ensemble à se mouvoir vers un même côté où il n’y a pas assez de place pour toutes, ainsi que les parties du sang qui sortent de la concavité gauche du coeur tendent vers le cerveau, les plus faibles et moins agitées en doivent être détournées par les plus fortes, qui par ce moyen s’y vont rendre seules.
car, après l’erreur de ceux qui nient Dieu, laquelle je pense avoir ci-dessus assez réfutée, il n’y en a point qui éloigne plutôt les esprits faibles du droit chemin de la vertu, que d’imaginer que l’âme des bêtes soit de même nature que la nôtre, et que par conséquent nous n’avons rien à craindre ni à espérer après cette vie, non plus que les mouches et les fourmis ;

 DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.

mais bien que je n’y avais rien remarqué avant leur censure que je pusse imaginer être préjudiciable ni à la religion ni à l’état, ni par conséquent qui m’eût empêché de l’écrire si la raison me l’eût persuadée ;
Mais, outre que je ne présume pas tant de moi-même que de vouloir rien promettre d’extraordinaire, ni ne me repais point de pensées si vaines que de m’imaginer que le public se doive beaucoup intéresser en mes desseins, je n’ai pas aussi l’âme si basse que je voulusse accepter de qui que ce fût aucune faveur qu’on pût croire que je n’aurais pas méritée.
La première est que si j’y manquais, plusieurs, qui ont su l’intention que j’avais eue ci-devant de faire imprimer quelques écrits, pourraient s’imaginer que les causes pour lesquelles je m’en abstiens seraient plus à mon désavantage qu’elles ne sont :
Et on ne doit pas imaginer que je commette en ceci la faute que les logiciens nomment un cercle :

 LA DIOPTRIQUE, DISCOURS PREMIER, DE LA LUMIERE.

En sorte qu’il y a une infinité de tels rayons qui viennent de tous les points des corps lumineux, vers tous les points de ceux qu’ils illuminent, ainsi que vous pouvez imaginer une infinité de lignes droites, suivant lesquelles les actions, qui viennent de tous les points de la superficie du vin CDE, tendent vers A, et une infinité d’autres, suivant lesquelles les actions, qui viennent de ces mêmes points, tendent aussi vers B, sans que les unes empêchent les autres.

 LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SECOND, DE LA REFRACTION.

Ce qui montre déjà qu’il n’est pas impossible que cette balle soit détournée par la rencontre de la terre, et ainsi, que la détermination qu’elle avait à tendre vers B soit changée, sans qu’il y ait rien pour cela de changé en la force de son mouvement, puisque ce sont deux choses diverses, et par conséquent qu’on ne doit pas imaginer qu’il soit nécessaire qu’elle s’arrête quelque moment au point B avant que de retourner vers F, ainsi que font plusieurs de nos Philosophes ;
De plus, il faut remarquer que la détermination à se mouvoir vers quelque côté peut aussi bien que le mouvement, et généralement que toute autre sorte de quantité, être divisée entre toutes les parties desquelles on peut imaginer qu’elle est composée ;
et qu’on peut aisément imaginer que celle de la balle qui se meut de A vers B est composée de deux autres, dont l’une la fait descendre de la ligne AF vers la ligne CE, et l’autre en même temps la fait aller de la gauche AC vers la droite FE, en sorte que ces deux, jointes ensemble, la conduisent jusqu’à B suivant la ligne droite AB.
et considérons aussi que, des deux parties dont on peut imaginer que cette détermination est composée, il n’y a que celle qui faisait tendre la balle de haut en bas, qui puisse être changée en quelque façon par la rencontre de la toile ;
mais je n’ai tâché que d’expliquer celles qui faisaient le plus à mon sujet, et je ne vous veux plus faire ici considérer autre chose, sinon que les superficies des corps transparents qui sont courbées détournent les rayons qui passent par chacun de leurs points, en même sorte que feraient les superficies plates, qu’on peut imaginer toucher ces corps aux mêmes points :

 LA DIOPTRIQUE, DISCOURS QUATRIEME, DES SENS EN GENERAL.

puis leur substance intérieure, qui s’étend en forme de petits filets tout le long de ces tuyaux, depuis le cerveau, d’où elle prend son origine, jusqu’aux extrémités des autres membres, où elle s’attache, en sorte qu’on peut imaginer, en chacun de ces petits tuyaux, plusieurs de ces petits filets indépendants les uns des autres ;

 LA DIOPTRIQUE, DISCOURS CINQUIEME, DES IMAGES QUI SE FORMENT SUR LE FOND DE L’OEIL.

à savoir de ce que, la prunelle de l’oeil ayant quelque grandeur, il y entre plusieurs rayons de chaque point de l’objet, comme ici XB14S, XC25S, XD36S, et tout autant d’autres qu’on en puisse imaginer entre ces trois, y viennent du seul point X ;

 LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SIXIEME, DE LA VISION.

mais aussi qu’elle puisse transférer de là son attention à tous les lieux contenus dans les lignes droites qu’on peut imaginer être tirées de l’extrémité de chacune de ces parties, et prolongées à l’infini.
Enfin, quand nous imaginons déjà d’ailleurs la grandeur d’un objet, ou sa situation, ou la distinction de sa figure et de ses couleurs, ou seulement la force de la lumière qui vient de lui, cela nous peut servir, non pas proprement à voir, mais à imaginer sa distance.

 LA DIOPTRIQUE, DISCOURS HUITIÈME, DES FIGURES QUE DOIVENT AVOIR LES CORPS TRANSPARENTS POUR DÉTOURNER LES RAYONS PAR RÉFRACTION EN TOUTES LES FACONS QUI SERVENT A LA VUE.

Et de plus on peut encore imaginer une infinité d’autres verres qui fassent comme ceux-ci, que tous les rayons qui viennent d’un point, ou tendent vers un point, ou sont parallèles, se changent exactement de l’une en l’autre de ces trois dispositions.
D’où il est aisé de conclure qu’en ceci l’hyperbole surpasse l’ellipse, et qu’il est impossible d’imaginer des verres d’aucune autre figure qui rassemblent tous les rayons venant de divers points en autant d’autres points également éloignés d’eux, si exactement que celui dont la figure sera composée d’hyperboles.
Mais il n’y a point de verre d’aucune autre figure qu’on puisse imaginer qui fasse que les points LHM soient notablement plus éloignés que fait cet hyperbolique ni moins que fait cet elliptique.

 LA DIOPTRIQUE, DISCOURS DIXIEME, DE LA FACON DE TAILLER LES VERRES.

CG, EF sont deux lames ou planches toutes plates et unies principalement du côté qu’elles s’entretouchent, en sorte que la superficie qu’on peut imaginer entre elles deux, étant parallèles au rouleau AB, et coupée à angles droits par le plan qu’on imagine passer par les points 1, 2, et C, O, G, représente le plan VX qui coupe le cône.
Puis tant par le moyen de ces lames que de l’outil Z 8 9, de creuser une roue comme d, tout autour son épaisseur abc, en sorte que toutes les sections qu’on peut imaginer y être faites par des plans dans lesquels se trouve ee l’essieu de cette roue, aient la figure de l’hyperbole que trace cette machine.

 LES METEORES, DISCOURS PREMIER, DE LA NATURE DES CORPS TERRESTRES.

en sorte que vous pouvez imaginer même différence entre de l’eau et de la glace que vous feriez entre un tas de petites anguilles, soit vives soit mortes, flottantes dans un bateau de pêcheur tout plein de trous par lesquels passe l’eau d’une rivière qui les agite, et un tas des mêmes anguilles, toutes sèches et raides de froid sur le rivage.

 LES METEORES, DISCOURS CINQUIEME, Des nues.

car on ne saurait imaginer aucune raison qui les en ait empêchés, et naturellement tous les corps ronds et égaux qui sont meus en un même plan, par une force assez semblable s’arrangent en cette sorte ainsi que vous pourrez voir par expérience, en jetant confusément un rang ou deux de perles rondes toutes défilées, sur une assiette, et les ébranlant, ou soufflant seulement un peu decontre afin qu’elles s’approchent les unes des autres.

 LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.

Seulement avais-je de la peine à imaginer qui pouvait avoir formé et compassé si justement ces six dents autour de chaque grain dans le milieu d’un air libre, et pendant l’agitation d’un fort grand vent, jusques à ce qu’enfin je considérai que ce vent avait pu facilement emporter quelques uns de ces grains au-dessous ou au-delà de quelque nue, et les y soutenir, à cause qu’ils étaient assez petits ;
Après cette nue il en vint une autre qui ne produisait que de petites roses ou roues à six dents arrondies en demi-cercles, telles qu’on les voit vers Q, et qui étaient toutes transparentes et toutes plates, à peu près de même épaisseur que les lames qui avaient précédé, et les mieux taillées et compassées qu’il soit possible d’imaginer.

 LES METEORES, DISCOURS SEPTIEME, DES TEMPETES, DE LA FOUDRE ET DE TOUS LES AUTRES FEUX QUI S’ALLUMENT EN L’AIR.

Mais je m’étonne fort qu’après cela ils aient pu s’imaginer que les comètes et les colonnes ou chevrons de feu, qu’on voit quelquefois dans le ciel, fussent composées d’exhalaisons, car elles durent incomparablement plus longtemps.
Et parce que j’ai tâché d’expliquer curieusement leur production et leur nature dans un autre traité, et que je ne crois point qu’elles appartiennent aux météores, non plus que les tremblements de terre et les minéraux que plusieurs écrivains y entassent, je ne parlerai plus ici que de certaines lumières qui, paraissant la nuit pendant un temps calme et serein, donnent sujet aux peuples oisifs d’imaginer des escadrons de fantômes qui combattent en l’air, et auxquels ils font présager la perte ou la victoire du parti qu’ils affectionnent, selon que la crainte ou l’espérance prédomine en leur fantaisie.

 LES METEORES, DISCOURS HUITIEME, DE L’ARC-EN-CIEL.

et que, soit que je l’approchasse, soit que je la reculasse, et que je la misse à droite ou à gauche, ou même la fisse tourner en rond autour de ma tête, pourvu que la ligne DE fît toujours un angle d’environ 42 degrés avec la ligne EM, qu’il faut imaginer tendre du centre de, l’oeil vers celui du soleil, cette partie D paraissait toujours également rouge ;
En suite de quoi, j’ai tâché de connaître pourquoi ces couleurs sont autres vers H que vers F, nonobstant que la réfraction et l’ombre et la lumière y concourent en même sorte, Et concevant la nature de la lumière telle que je l’ai décrite en la Dioptrique, à savoir comme l’action ou le mouvement d’une certaine matière fort subtile, dont il faut imaginer les parties ainsi que de petites boules qui roulent dans les pores des corps terrestres, j’ai connu que ces boules peuvent rouler en diverses façons, selon les diverses causes qui les y déterminent ;

 LES METEORES, DISCOURS NEUVIEME , De la couleur des nues et des cercles ou couronnes qu’on voit quelquefois autour des astres.

Car on ne saurait imaginer dans les nues aucune autre cause qui soit capable d’un tel effet.
On en pourrait bien imaginer encore quelques autres qui se formassent à l’imitation de l’arc-en-ciel en des gouttes d’eau, à savoir premièrement par deux réfractions sans aucune réflexion ;

 LES METEORES, DISCOURS DIXIEME, De l’apparition de plusieurs soleils.

CKLMN était un cercle blanc dans lequel se voyaient cinq soleils, et il faut imaginer que le spectateur étant vers A, ce cercle était pendant en l’air au dessus de lui, en sorte que le point B répondait au sommet de sa tête, et que les deux soleils L et M étaient derrière ses épaules, lorsqu’il était tourné vers les trois autres KCN ;

 L’HOMME.

et il me semble que je ne saurais imaginer tant de sortes de mouvements en celle-ci, que je suppose être faite des mains de Dieu, nilui attribuer tant d’artifice, que vous n’ayez sujet de penser qu’il y en peut avoir encore davantage.
Car, pour chaque mouvement, et pour son contraire, vous pouvez imaginer deux petits nerfs, ou tuyaux, tels que sont bf, cg, et deux autres, tels que sont dg, ef, et deux petites portes ou valvules, telles que sont Hfl et g.
Ils ne sauraient aussi rien imaginer de plus vraisemblable, touchant le cerveau, que de dire qu’il est composé de plusieurs petits filets diversement entrelacés, vu que toutes les peaux et toutes les chairs paraissent ainsi composées de plusieurs fibres ou filets, et qu’on remarque le même en toutes les plantes :

 LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE PREMIER, De la différence qui est entre nos sentiments et les choses qui les produisent.

je ne vois rien, en toutes ces actions, qui ne soit fort différent de l’idée du son, qu’elles nous font imaginer.

 LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE II, En quoi consiste la chaleur et la lumière du feu.

si vous ne supposez point, avec cela, qu’il y ait aucune de ses parties qui se remue, ni qui se détache de ses voisines, je ne me saurais imaginer qu’il reçoive aucune altération ni changement.

 LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, Chapitre III, De la dureté et la liquidité.

Et cependant vous pouvez imaginer, si bon vous semble, ainsi que font la plupart des Doctes, qu’il y a quelque premier mobile qui roulant autour du monde avec une vitesse incompréhensible est l’origine et la source de tous les autres mouvements qui s’y rencontrent.

 LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE V, Du nombre des éléments et de leurs qualités.

mais, pour le comparer avec le premier, il est besoin d’attribuer quelque grosseur, et quelque figure, à chacune de ses parties, et de les imaginer à peu près toutes rondes et jointes ensemble, ainsi que des grains de sable, et de poussière.
Enfin nous n’apercevons point de corps mêlés en aucun autre lieu que sur la superficie de la terre, et si nous considérons que tout l’espace qui les contient, savoir tout celui qui est depuis les nuées les plus hautes, jusques aux fosses les plus profondes que l’avarice des hommes ait jamais creusées pour en tirer les métaux, est extrêmement petit à comparaison de la terre et des immenses étendues du ciel, nous pourrons facilement nous imaginer que ces corps mêlés ne sont tous ensemble que comme une écorce qui s’est engendrée au-dessus de la terre, par l’agitation et le mélange de la matière du ciel qui l’environne.

 LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE VI, Description d’un nouveau monde ; et des qualités de la matière dont il est composé.

Ajoutons à cela que cette matière peut être divisée en toutes les parties et selon toutes les figures que nous pouvons imaginer ;
Car pour les qualités que j’y ai mises, si vous y avez pris garde, je les ai seulement supposées telles que vous les pouviez imaginer.
au lieu que, pouvant distinctement imaginer tout ce que j’y mets, il est certain qu’encore qu’il n’y eût rien de tel dans l’ancien monde, Dieu le peut toutefois créer dans un nouveau :
car il est certain qu’il peut créer toutes les choses que nous pouvons imaginer.

 LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE VIII, De la formation du soleil et des étoiles de ce nouveau monde.

Car, pour considérer cette matière en l’état qu’elle aurait pu être avant que Dieu eût commencé de la mouvoir, on la doit imaginer comme le corps le plus dur et le plus solide qui soit au monde.
Et toutefois, à cause que nous supposons que Dieu les a mues d’abord diversement, nous ne devons pas penser qu’elles se soient toutes accordées à tourner autour d’un seul centre, mais autour de plusieurs différents, et que nous pouvons imaginer diversement situés les uns à l’égard des autres.

 LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE X, Des planètes en général, et en particulier de la terre et de la lune.

Car, poussant une grosse boule composée de plusieurs branches d’arbres confusément jointes et entassées l’une sur l’autre, ainsi qu’il faut imaginer que sont les parties de la matière dont les planètes sont composées, il est certain qu’elle ne pourra pas continuer si loin son mouvement, quand bien même elle serait poussée par une force entièrement proportionnée à sa grosseur, comme ferait une autre boule beaucoup plus petite et composée du même bois, mais qui serait toute massive ;

 LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE XIII, De la lumière.

car, encore bien qu’elles se meuvent véritablement de T vers G, suivant le cours de tout le ciel, toutefois, pour ce que celles qui sont vers F se meuvent aussi avec pareille vitesse vers R, l’espace E, qu’il faut imaginer mobile comme elles, ne laisserait pas de demeurer vide entre G et F, s’il n’en venait d’autres d’ailleurs pour le remplir.

 LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE XIV, Des propriétés de la Lumière.

Car elles se rapportent toutes si parfaitement à celles que nous remarquons en la lumière, que, lorsque vous les aurez considérées, je m’assure que vous avouerez, comme moi, qu’il n’est pas besoin d’imaginer, dans les Astres ni dans les cieux, d’autre qualité que cette action qui s’appelle du nom de lumière.
ainsi qu’ils le peuvent être souvent venant des comètes, que nous supposons être fort grosses, mais non pas venant des planètes, ni même des étoiles fixes, qu’il faut imaginer plus petites.

 MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Première Méditation.

Et même, comme je juge quelquefois que les autres se trompent dans les choses qu’ils pensent le mieux savoir, que sais-je qu’il n’a point fait que je me trompe aussi toutes les fois que je fais l’addition de deux et de trois, ou que je nombre les côtés d’un carré, ou que je juge de quelque chose encore plus facile, si l’on se peut imaginer rien de plus facile que cela ?

 MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde.

Je m’efforcerai néanmoins, et suivrai derechef la même voie où j’étais entré hier, en m’éloignant de tout ce en quoi je pourrai imaginer le moindre doute, tout de même que si je connaissais que cela fût absolument faux ;
je ne suis point un vent, un souffle, une vapeur, ni rien de tout ce que je puis feindre et imaginer, puisque j’ai supposé que tout cela n’était rien, et que, sans changer cette supposition, je trouve que je ne laisse pas d’être certain que je suis quelque chose.
Et même ces termes de feindre et d’imaginer m’avertissent de mon erreur ;
car je feindrais en effet, si je m’imaginais être quelque chose, puisque imaginer n’est rien autre chose que contempler la figure ou l’image d’une chose corporelle.
Et j’ai aussi certainement la puissance d’imaginer ;
car encore qu’il puisse arriver (comme j’ai supposé auparavant) que les choses que j’imagine ne soient pas vraies, néanmoins cette puissance d’imaginer ne laisse pas d’être réellement en moi, et fait partie de ma pensée.
Non certes, ce n’est pas cela, puisque je la conçois capable de recevoir une infinité de semblables changements, et je ne saurais néanmoins parcourir cette infinité par mon imagination, et par conséquent cette conception que j’ai de la cire ne s’accomplit pas par la faculté d’imaginer.
car, puisque c’est une chose qui m’est à présent manifeste, que les corps même ne sont pas proprement connus par les sens ou par la faculté d’imaginer, mais par le seul entendement, et qu’ils ne sont pas connus de ce qu’ils sont vus ou touchés, mais seulement de ce qu’ils sont entendus ou bien compris par la pensée, je vois clairement qu’il n’y a rien qui me soit plus facile à connaître que mon esprit.

 MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Troisième.

Car encore que cette cause-là ne transmette en mon idée aucune chose de sa réalité actuelle ou formelle, on ne doit pas pour cela s’imaginer que cette cause doive être moins réelle ;
Et je ne dois pas aussi m’imaginer que la réalité que je considère dans mes idées n’étant qu’objective, il n’est pas nécessaire que la même réalité soit formellement ou actuellement dans les causes de ces idées, mais qu’il suffit qu’elle soit aussi objectivement en elles :
car on ne se peut rien imaginer de plus parfait, ni même d’égal à lui.
Et je ne me dois point imaginer que les choses qui me manquent sont peut-être plus difficiles à acquérir, que celles dont je suis déjà en possession ;

 MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Quatrième.

bien loin de concevoir des sentiments si injustes que de m’imaginer qu’il m’ait ôté ou retenu injustement les autres perfections qu’il ne m’a point données.

 MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Cinquième.

car ma pensée n’impose aucune nécessité aux choses, et comme il ne tient qu’à moi d’imaginer un cheval ailé, encore qu’il n’y en ait aucun qui ait des ailes, ainsi je pourrais peut-être attribuer l’existence à Dieu, encore qu’il n’y eût aucun Dieu qui existât.
Car il n’est pas en ma liberté de concevoir un Dieu sans existence (c’est-à-dire un être souverainement parfait sans une souveraine perfection), comme il m’est libre d’imaginer un cheval sans ailes ou avec des ailes.

 MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Sixième.

De plus, la faculté d’imaginer qui est en moi, et de laquelle je vois par expérience que je me sers lorsque je m’applique à la considération des choses matérielles, est capable de me persuader leur existence :
et c’est proprement ce que j’appelle imaginer.
mais je ne puis pas imaginer les mille côtés d’un chiliogone, comme je fais les trois d’un triangle, ni, pour ainsi dire, les regarder comme présents avec les yeux de mon esprit.
mais je la puis aussi imaginer en appliquant l’attention de mon esprit à chacun de ses cinq côtés, et tout ensemble à l’aire, ou à l’espace qu’ils renferment.
Ainsi je connais clairement que j’ai besoin d’une particulière contention d’esprit pour imaginer, de laquelle je ne me sers point pour concevoir ou pour entendre ;
Je remarque outre cela que cette vertu d’imaginer qui est en moi, en tant qu’elle diffère de la puissance de concevoir, n’est en aucune façon nécessaire à ma nature ou à mon essence, c’est-à-dire à l’essence de mon esprit, car, encore que je ne l’eusse point, il est sans doute que je demeurerais toujours le même que je suis maintenant :
Or j’ai accoutumé d’imaginer beaucoup d’autres choses, outre cette nature corporelle qui est l’objet de la géométrie, à savoir les couleurs, les sons, les saveurs, la douleur, et autres choses semblables, quoique moins distinctement.
par exemple, je trouve en moi les facultés d’imaginer et de sentir, sans lesquelles je puis bien me concevoir clairement et distinctement tout entier, mais non pas réciproquement elles sans moi, c’est-à-dire sans une substance intelligente à qui elles soient attachées Ou à qui elles appartiennent ;
car je n’en puis imaginer aucune, pour petite qu’elle soit, que je ne mette aisément en pièces par ma pensée, ou que mon esprit ne divise fort facilement en plusieurs parties, et par conséquent que je ne connaisse être divisible.
Enfin je remarque que, puisque de tous les mouvements qui se font dans la partie du cerveau dont l’esprit reçoit immédiatement l’impression, chacun ne cause qu’un certain sentiment, on ne peut rien en cela souhaiter ni imaginer de mieux, sinon que ce mouvement fasse ressentir à l’esprit, entre tous les sentiments qu’il est capable de causer, celui qui est le plus propre et le plus ordinairement utile à la conservation du corps humain, lorsqu’il est en pleine santé.

 MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX PREMIERES OBJECTIONS.

Car, tout au contraire, si quelqu’un a l’idée d’une machine, dans laquelle soit contenu tout l’artifice que l’on saurait imaginer, l’on infère fort bien de là, que cette idée procède d’une cause dans laquelle il y avait réellement et en effet tout l’artifice imaginable, encore qu’il ne soit qu’objectivement et non point en effet dans cette idée.
et de vrai, lorsque nous ne le regardons que de loin, comme si nous la voulions embrasser toute avec les yeux, nous ne la voyons que confusément, comme aussi n’imaginons-nous que confusément un chiliogone, lorsque nous tâchons d’imaginer tous ses côtés ensemble ;

 MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION SECONDE, REPONSE.

En après, il y a d’autres actes que nous appelons intellectuels, comme entendre, vouloir, imaginer, sentir, etc.

 MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION IVème.

Il y a grande différence entre imaginer, c’est-à-dire avoir quelque idée, et concevoir de l’entendement, c’est-à-dire conclure, en raisonnant, que quelque chose est ou existe ;

 MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION IVème, REPONSE.

mais j’ai encore expliqué ailleurs comment nous entendons autrement une chose que nous ne l’imaginons, en ce que, pour imaginer, par exemple, un pentagone, il est besoin d’une particulière contention d’esprit qui nous rende cette figure (c’est-à-dire ses cinq côtés et l’espace qu’ils renferment) comme présente, de laquelle nous ne nous servons point pour concevoir.

 MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION Xe.

infinie, c’est-à-dire que je ne puis concevoir ni imaginer ses termes ou ses dernières parties, que je n’en puisse encore imaginer d’autres au-delà ;
C’est pourquoi, dire que Dieu est indépendant, ce n’est rien dire autre chose, sinon que Dieu est du nombre des choses dont je ne puis imaginer l’origine ;
mais il ne suffit pas, pour prouver la création, que nous puissions imaginer le monde créé.

 MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XIIe.

car il semble que, si les pierres et les autres choses inanimées ne peuvent errer, c’est seulement parce qu’elles n’ont pas la faculté de raisonner ni d’imaginer ;

 MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, DE DIEU.

Mais pour y répondre pertinemment, j’estime qu’il est nécessaire de montrer qu’entre la cause efficiente proprement dite, et point de cause, il y a quelque chose qui tient comme le milieu, à savoir, l’essence positive d’une chose, à laquelle l’idée ou le concept de la cause efficiente se peut étendre en la même façon que nous avons coutume d’étendre en géométrie le concept d’une ligne circulaire, la plus grande qu’on puisse imaginer, au concept d’une ligne droite, ou le concept d’un polygone rectiligne, qui a un nombre indéfini de côtés, au concept du cercle.
d’autant que la lumière naturelle nous fait connaître que la chose dont l’essence est si immense qu’elle n’a pas besoin de cause efficiente pour être, n’en a pas aussi besoin pour avoir toutes les perfections dont elle a les idées, et que sa propre essence lui donne éminemment tout ce que nous pouvons imaginer pouvoir être donné à d’autres choses par la cause efficiente.

 MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SECONDE MÉDITATION.

car il est certain qu’il est de nul usage lorsqu’il s’agit de former des actes d’une pure intellection, mais seulement quand il est question de sentir ou d’imaginer quelque chose ;

 MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SIXIEME MÉDITATION.

mais il est très certain que nous le concevons très clairement tout entier et tout à la fois, quoique nous ne le puissions pas ainsi clairement imaginer ;
d’où il est évident que les facultés d’entendre et d’imaginer ne différent pas seulement selon le plus et le moins, mais comme deux manières d’agir totalement différentes, Car dans l’intellection l’esprit ne se sert que de soi-même, au lieu que dans l’imagination il contemple quelque forme corporelle ;
et enfin cela ne peut être digne que de vous, ô chair, de penser que “ les idées de Dieu, de l’ange et de l’âme de l’homme soient corporelles ou quasi corporelles, ayant été tirées de la forme du corps humain et de quelques autres choses fort simples, fort légères et fort imperceptibles “ , Car quiconque se représente Dieu de la sorte ou même l’esprit humain, tâche d’imaginer une chose qui n’est point du tout imaginable, et ne se figure autre chose qu’une idée corporelle à qui il attribue faussement le nom de Dieu ou d’esprit ;
Ainsi, quand vous voulez comparer ici le mélange qui se fait du corps et de l’esprit avec celui de deux corps mêlés ensemble, il me suffit de répondre qu’on ne doit faire entre ces choses aucune comparaison, parce qu’elles sont de deux genres totalement différents, et qu’il ne se faut pas imaginer que l’esprit ait des parties, encore qu’il conçoive des parties dans le corps.

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 2.

Il sera même fort utile que nous rejetions comme fausses toutes celles où nous pourrons imaginer le moindre doute, afin que si nous en découvrons quelques-unes qui, nonobstant cette précaution, nous semblent manifestement vraies, nous fassions état qu’elles sont aussi très certaines et les plus aisées qu’il est possible de connaître.

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 9.

c’est pourquoi non seulement entendre, vouloir, imaginer, mais aussi sentir, est la même chose ici que penser.

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 26.

Ainsi, parce que nous ne saurions imaginer une étendue si grande que nous ne concevions en même temps qu’il y en peut avoir une plus grande, nous dirons que l’étendue des choses possibles est indéfinie ;
et parce que nous ne saurions imaginer tant d’étoiles que Dieu n’en puisse créer davantage, nous supposerons que leur nombre est indéfini, et ainsi du reste.

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 32.

Ainsi sentir, imaginer et même concevoir des choses purement intelligibles, ne sont que des façons différentes d’apercevoir ;

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 65.

Nous pouvons aussi concevoir fort distinctement plusieurs diverses façons de penser, comme entendre, vouloir, imaginer, etc.

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 73.

De plus, comme notre âme ne saurait s’arrêter à considérer longtemps une même chose avec attention, sans se peiner et même sans se fatiguer, et qu’elle ne s’applique à rien avec tant de peine qu’aux choses purement intelligibles, qui ne sont présentes ni aux sens ni à l’imagination, soit que naturellement elle ait été faite ainsi à cause qu’elle est unie au corps, ou que pendant les premières années de notre vie nous nous soyons si fort accoutumés à sentir et imaginer, que nous ayons acquis une facilité plus grande à penser de cette sorte, de là vient que beaucoup de personnes ne sauraient croire qu’il y ait des substances si elles ne sont imaginables et corporelles, et même sensibles ;

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 21.

Nous saurons aussi que ce monde, ou la matière étendue qui compose l’univers, n’a point de bornes, parce que, quelque part où nous en voulions feindre, nous pouvons encore imaginer au-delà des espaces indéfiniment étendus, que nous n’imaginons pas seulement, mais que nous concevons être tels en effet que nous les imaginons, de sorte qu’ils contiennent un corps indéfiniment étendu, car l’idée de l’étendue que nous concevons en quelque espace que ce soit, est la vraie idée que nous devons avoir du corps.

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 32.

car on peut imaginer que quelque ligne que ce soit, même la droite, qui est la plus simple de toutes, a été décrite par une infinité de tels mouvements.

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 33.

Mais on n’aura pas plus de peine à concevoir cela même en un cercle imparfait, et le plus irrégulier qu’on saurait imaginer si on prend garde à la façon dont toutes les inégalités des lieux peuvent être compensées par d’autres inégalités qui se trouvent dans le mouvement des parties.

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 34.

Mais, afin que cela soit, il faut que toutes les petites parcelles auxquelles on peut imaginer qu’une telle partie est divisée, lesquelles véritablement sont innombrables, s’éloignent quelque peu les unes des autres ;

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 55.

Et je ne crois pas qu’on puisse imaginer aucun ciment plus propre à joindre ensemble les parties des corps durs, que leur propre repos.

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 2.

La seconde est que nous nous remettions aussi toujours devant les yeux que la capacité de notre esprit est fort médiocre, et que nous ne devons pas trop présumer de nous-mêmes, comme il semble que nous ferions si nous supposions que l’univers eût quelques limites, sans que cela nous fût assuré par révélation divine, ou du moins par des raisons naturelles fort évidentes, parce que ce serait vouloir que notre pensée pût s’imaginer quelque chose au-delà de ce à quoi la puissance de Dieu s’est étendue en créant le monde ;

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 20.

Premièrement, à cause que nous ne savons pas encore assurément quelle distance il y a entre la terre et les étoiles fixes, et que nous ne saurions les imaginer si éloignées que cela répugne à l’expérience, ne nous contentons point de les mettre au-dessus de Saturne, où tous les astronomes avouent qu’elles sont, mais prenons la liberté de les supposer autant éloignées au-dessus de lui que cela pourra être utile à notre dessein ;
car si nous voulions juger de leur hauteur par la comparaison des distances qui sont entre les corps que nous voyons sur la terre, celle qu’on leur attribue déjà serait aussi peu croyable que la plus grande que nous saurions imaginer ;

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 30.

ainsi on peut aisément imaginer que toutes les mêmes choses arrivent aux planètes, et il ne faut que cela seul pour expliquer tous leurs phénomènes .

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 45.

tout de même, nous ferons mieux entendre quelle est généralement la nature de toutes les choses qui sont au monde si nous pouvons imaginer quelques principes qui soient fort intelligibles et fort simples, desquels nous fassions voir clairement que les astres et la terre, et enfin tout ce monde visible aurait pu être produit ainsi que de quelques semences (bien que nous sachions qu’il n’a pas été produit en cette façon), que si nous le décrivions seulement comme il est, ou bien comme nous croyons qu’il a été créé.

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 47.

Et je ne crois pas qu’on puisse imaginer des principes plus simples, ni plus intelligibles, ni aussi plus vraisemblables que ceux-ci.
Au reste, il importe fort peu de quelle façon je suppose ici que la matière ait été disposée au commencement, puisque sa disposition doit par après être changée, suivant les lois de la nature, et qu’à peine en saurait-on imaginer aucune de laquelle on ne puisse prouver que par ces lois elle doit continuellement se changer, jusqu’à ce qu’enfin elle compose un monde entièrement semblable à celui-ci, bien que peut-être cela serait plus long à déduire d’une supposition que d’une autre ;

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 51.

mais je ne crois pas qu’on en puisse imaginer aucune plus propre à cet effet que celle que je viens de décrire.

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 65.

de même, le troisième, qu’il faut imaginer avoir son centre hors du plan SAFE, et faire un triangle avec les centres S et F, se joignant aux deux tourbillons AEI et AEV, en la ligne droite AE, tournera d’A par E vers le haut.

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 71.

De plus, il faut remarquer que les parties du second élément qui tournent autour du centre L n’ont pas seulement la force de s’éloigner de ce centre, mais aussi celle de retenir la vitesse de leur mouvement, et que ces deux effets sont en quelque façon contraires l’un à l’autre, parce que, pendant qu’elles tournent dans le tourbillon L, l’espace dans lequel elles peuvent s’étendre est limité en quelques endroits de la circonférence qu’elles décrivent par les autres tourbillons qu’il faut imaginer au-dessus et au-dessous du plan de cette figure :

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 132.

Mais lorsqu’elles sont assez proches de notre ciel, il est aisé d’imaginer diverses causes qui nous peuvent empêcher de les voir avant qu’elles y soient tout à fait entrées, bien qu’il ne soit pas aisé de savoir laquelle c’est de ces causes qui véritablement nous en empêche.
On pourrait encore imaginer d’autres raisons qui nous pourraient empêcher de voir les comètes pendant qu’elles sont hors de notre ciel, à cause qu’il ne faut que fort peu de chose pour faire que la superficie d’un corps soit propre à renvoyer les rayons de la lumière ou pour l’empêcher.

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 3.

Outre qu’on peut imaginer diverses raisons qui empêchent qu’il ne puisse y avoir autre chose en l’espace I que de la plus pure matière du plus pur élément ;

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 184.

Car on ne peut imaginer rien de semblable dans le verre, au moins si sa nature est telle que je l’ai décrite ;

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 197.

Sur un même papier, avec la même plume, et la même encre, en remuant tant soit peu le bout de la plume en certaine façon, vous tracez des lettres qui font imaginer des combats, des tempêtes, ou des furies, à ceux qui les lisent, et qui les rendent indignés ou tristes ;

 LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 204.

Et afin qu’on ne pense pas s’imaginer qu’Aristote ait jamais prétendu de rien faire quelque chose de plus que cela, il dit lui-même, au commencement du septième chapitre du premier livre de ses Météores, que “ pour ce qui est des choses qui ne sont pas manifestes aux sens, il pense les démontrer suffisamment, et autant qu’on peut désirer avec raison, s’il fait seulement voir qu’elles peuvent être telles qu’il les explique “ .

 LES PASSIONS DE L’AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

Même à cause qu’on use souvent auprès d’eux de tous les termes les plus avantageux qu’on puisse imaginer pour louer des personnes qui ne sont que fort médiocres, ils n’ont pas sujet de prendre les louanges immenses qui vous sont données par ceux qui vous connaissent pour des vérités bien exactes.
et pour ce qu’ils n’ont jamais aperçu que le public ait recueilli aucun autre fruit de la philosophie de l’École, sinon qu’elle a rendu quantité d’hommes pédants, ils ne sauraient pas s’imaginer qu’on en doive attendre de meilleurs de la vôtre, si ce n’est qu’on leur fasse considérer que celle-ci étant toute vraie, et l’autre étant toute fausse, leurs fruits doivent être entièrement différents.
Et vous l’avez déjà très clairement prouvé dans vos Principes, lorsqu’en y expliquant toutes les qualités sensibles, sans rien considérer que les grandeurs, les figures et les mouvements, vous avez montré que ce monde visible, qui est tout l’objet de la physique, ne contient qu’une petite partie des corps infinis, dont on peut imaginer que toutes les propriétés ou qualités ne consistent qu’en ces mêmes choses, au lieu que l’objet de la mathématique les contient tous.
Enfin on peut, sans beaucoup de peine, imaginer un corps de philosophie moins monstrueux, et appuyé sur des conjectures plus vraisemblables, que n’est celui qu’on tire des écrits d’Aristote :

 LES PASSIONS DE L’AME, LETTRE SECONDE A MONSIEUR DESCARTES.

Il y a si longtemps que vous m’avez fait attendre votre traité des Passions que je commence à ne le plus espérer et à m’imaginer que vous ne me l’aviez promis que pour m’empêcher de publier la lettre que je vous avais ci-devant écrite.

 LES PASSIONS DE L’AME, PREMIERE PARTIE, ARTICLE 20.

Lorsque notre âme s’applique à imaginer quelque chose qui n’est point, comme à se représenter un palais enchanté ou une chimère, et aussi lorsqu’elle s’applique à considérer quelque chose qui est seulement intelligible et non point imaginable, par exemple à considérer sa propre nature, les perceptions qu’elle a de ces choses dépendent principalement de la volonté qui fait qu’elle les aperçoit.

 LES PASSIONS DE L’AME, PREMIERE PARTIE, ARTICLE 43.

Ainsi quand on veut imaginer quelque chose qu’on n’a jamais vue, cette volonté a la force de faire que la glande se meut en la façon qui est requise pour pousser les esprits vers les pores du cerveau par l’ouverture desquels cette chose peut être représentée.

 LES PASSIONS DE L’AME, PREMIERE PARTIE, ARTICLE 47.

Et ce n’est qu’en la répugnance qui est entre les mouvements que le corps par ses esprits et l’âme par sa volonté tendent à exciter en même temps dans la glande que consistent tous les combats qu’on a coutume d’imaginer entre la partie inférieure de l’âme qu’on nomme sensitive et la supérieure, qui est raisonnable, ou bien entre les appétits naturels et la volonté.
et c’est de là qu’on a pris occasion d’imaginer en elle deux puissances qui se combattent.

 LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 90.

Et encore qu’on voie plusieurs personnes de cet autre sexe, on n’en souhaite pas pour cela plusieurs en même temps, d’autant que la nature ne fait point imaginer qu’on ait besoin de plus d’une moitié.

 LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 201.

Car elle ne vient pas d’une profonde haine, mais d’une prompte aversion qui les surprend, à cause qu’étant portés à imaginer que toutes choses doivent aller en la façon qu’ils jugent être la meilleure, sitôt qu’il en arrive autrement ils l’admirent et s’en offensent, souvent même sans que la chose les touche en leur particulier, à cause qu’ayant beaucoup d’affection, il s’intéressent pour ceux qu’ils aiment en même façon que pour eux-mêmes.

 LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 205.

Car, lorsqu’on s’estime si fort qu’on ne se peut imaginer d’être méprisé par personne, on ne peut pas aisément être honteux.

 Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE, 25 février 1630.

sue si vous enfermiez de l’air, le plus rare que vous puissiez imaginer, dans une vessie ou chose semblable, mais en laquelle vous supposiez qu’il n’y ait point de pores, par où les plus subtiles parties de l’air puissent passer, je dis que toutes les forces du monde ne pourront condenser cet air en aucune façon.

 Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O.

Car je ne pouvais en aucune façon m’imaginer que vous fussiez devenu si stupide, et que vous vous méconnussiez si fort que de croire en effet que j’eusse jamais relent appris de vous, ou même que j’en pusse jamais apprendre aucune chose, si ce n’est de la façon que j’ai coutume d’apprendre de toutes les choses qui sont en la nature, voire même des moindres fourmis, et des plus petits vermisseaux.
Et s’il en venait à ce point que de s’imaginer que vous lui portassiez envie, et que, se disant votre maître, il dît sérieusement que c’est une chose honteuse à un docteur de ne pas recevoir de son disciple tout l’honneur, etc.

 Correspondance, année 1633, AU R. P. MERSENNE, 28 novembre 1633.

Car je ne me suis pu imaginer que lui, qui est Italien et même bien voulu du pape, ainsi que j’entends, ait pu être criminalisé pour autre chose, sinon qu’il aura sans doute voulu établir le mouvement de la terre, lequel je sais bien avoir été autrefois censuré par quelques cardinaux, mais je pensais avoir ouï dire que depuis on ne laissait pas de l’enseigner publiquement, même dans Rome ;

 Correspondance, année 1637, A Monsieur *** (Huyghens de Zuitlichem), 15 juin 1637. Entre le 8 et le 12 juin 1637.

Et ainsi, encore que je ne sois pas si vain, que de m’imaginer que les pensées du Roi, ou de Monsieur le Cardinal, se soient abaissées jusques à moi, ni qu’ils sachent rien du Privilège que Monsieur le Chancelier m’a obligé de sceller, je ne laisse pas de leur en avoir la première et la principale obligation.

 Correspondance, année 1637, AU R. P. MERSENNE. REPONSE AUX OBJECTIONS DE Monsieur DE FERMAT, 3 décembre 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 5 octobre 1637.).

mais je dirai seulement que de ce que j’ai écrit que la détermination à se mouvoir peut être divisée (j’entends divisée réellement, et non point par imagination) en toutes les parties dont on peut imaginer qu’elle est composée, il n’a aucune raison de conclure que la division de cette détermination, qui est faite par la superficie CBE, qui est une superficie réelle, à savoir celle du corps poli CBE, ne soit qu’imaginaire.
Et il fait un paralogisme très manifeste, en ce que, supposant la ligne AF n’être pas parallèle à la superficie CBE, il a voulu qu’on pût, nonobstant cela, imaginer que cette ligne désignait le côté auquel cette superficie n’est point du tout opposée, sans considérer que comme il n’y a que les seules perpendiculaires, non sur cette AF tirée de travers par son imagination, mais sur CBE, qui marquent en quel sens cette superficie CBE est opposée au mouvement de la balle, aussi n’y a-t-il que les parallèles à cette même CBE qui marquent le sens auquel elle ne lui est point du tout opposée.

 Correspondance, année 1638, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 12 janvier 1638 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars, avril ou mai 1638).

mais si on ne le peut je ne vois pas quelle difficulté on fait de les imaginer le celle-ci

descartes

« qu'il y ait au monde une chimère : DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie. et de plus par l'expérience qui montre que tout celui qui est dans le corps en peut sortir en fort peu de temps par une seule artèrelorsqu'elle est coupée, encore même qu'elle fût étroitement liée fort proche du coeur, et coupée entre lui et le lien, en sorte qu'onn'eût aucun sujet d'imaginer que le sang qui en sortirait vînt d'ailleurs. sans qu'il faille imaginer d'autre cause qui fasse que les parties du sang qui, étant les plus agitées et les plus pénétrantes, sont lesplus propres à composer ces esprits, se vont rendre plutôt vers le cerveau que vers ailleurs, sinon que les artères qui les y portentsont celles qui viennent du coeur le plus en ligne droite de toutes, et que, selon les règles des mécaniques, qui sont les mêmes quecelles de la nature, lorsque plusieurs choses tendent ensemble à se mouvoir vers un même côté où il n'y a pas assez de place pourtoutes, ainsi que les parties du sang qui sortent de la concavité gauche du coeur tendent vers le cerveau, les plus faibles et moinsagitées en doivent être détournées par les plus fortes, qui par ce moyen s'y vont rendre seules. car, après l'erreur de ceux qui nient Dieu, laquelle je pense avoir ci-dessus assez réfutée, il n'y en a point qui éloigne plutôt lesesprits faibles du droit chemin de la vertu, que d'imaginer que l'âme des bêtes soit de même nature que la nôtre, et que parconséquent nous n'avons rien à craindre ni à espérer après cette vie, non plus que les mouches et les fourmis ; DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie. mais bien que je n'y avais rien remarqué avant leur censure que je pusse imaginer être préjudiciable ni à la religion ni à l'état, nipar conséquent qui m'eût empêché de l'écrire si la raison me l'eût persuadée ; Mais, outre que je ne présume pas tant de moi-même que de vouloir rien promettre d'extraordinaire, ni ne me repais point depensées si vaines que de m'imaginer que le public se doive beaucoup intéresser en mes desseins, je n'ai pas aussi l'âme si basseque je voulusse accepter de qui que ce fût aucune faveur qu'on pût croire que je n'aurais pas méritée. La première est que si j'y manquais, plusieurs, qui ont su l'intention que j'avais eue ci-devant de faire imprimer quelques écrits,pourraient s'imaginer que les causes pour lesquelles je m'en abstiens seraient plus à mon désavantage qu'elles ne sont : Et on ne doit pas imaginer que je commette en ceci la faute que les logiciens nomment un cercle : LA DIOPTRIQUE, DISCOURS PREMIER, DE LA LUMIERE. En sorte qu'il y a une infinité de tels rayons qui viennent de tous les points des corps lumineux, vers tous les points de ceux qu'ilsilluminent, ainsi que vous pouvez imaginer une infinité de lignes droites, suivant lesquelles les actions, qui viennent de tous lespoints de la superficie du vin CDE, tendent vers A, et une infinité d'autres, suivant lesquelles les actions, qui viennent de cesmêmes points, tendent aussi vers B, sans que les unes empêchent les autres. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SECOND, DE LA REFRACTION. Ce qui montre déjà qu'il n'est pas impossible que cette balle soit détournée par la rencontre de la terre, et ainsi, que ladétermination qu'elle avait à tendre vers B soit changée, sans qu'il y ait rien pour cela de changé en la force de son mouvement,puisque ce sont deux choses diverses, et par conséquent qu'on ne doit pas imaginer qu'il soit nécessaire qu'elle s'arrête quelquemoment au point B avant que de retourner vers F, ainsi que font plusieurs de nos Philosophes ; De plus, il faut remarquer que la détermination à se mouvoir vers quelque côté peut aussi bien que le mouvement, et généralementque toute autre sorte de quantité, être divisée entre toutes les parties desquelles on peut imaginer qu'elle est composée ; et qu'on peut aisément imaginer que celle de la balle qui se meut de A vers B est composée de deux autres, dont l'une la faitdescendre de la ligne AF vers la ligne CE, et l'autre en même temps la fait aller de la gauche AC vers la droite FE, en sorte queces deux, jointes ensemble, la conduisent jusqu'à B suivant la ligne droite AB. et considérons aussi que, des deux parties dont on peut imaginer que cette détermination est composée, il n'y a que celle quifaisait tendre la balle de haut en bas, qui puisse être changée en quelque façon par la rencontre de la toile ; mais je n'ai tâché que d'expliquer celles qui faisaient le plus à mon sujet, et je ne vous veux plus faire ici considérer autre chose,sinon que les superficies des corps transparents qui sont courbées détournent les rayons qui passent par chacun de leurs points,. »

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