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Le mot "juger" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 18/07/2010

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descartes

 

Règles pour la direction de l'esprit, Règle quatrième.

ce que confirme l'expérience, puisque nous voyons des hommes qui jamais ne se sont occupés de lettres juger d'une manière plus saine et plus sûre de ce qui se présente que ceux qui ont passé leur vie dans les écoles.

  Règles pour la direction de l'esprit, Règle douzième.

Elle est nécessaire, lorsque l'idée de l'une est tellement mêlée à l'idée de l'autre, qu'en voulant les juger séparées, il nous est impossible de concevoir distinctement l'une des deux.

  Règles pour la direction de l'esprit, Règle treizième.

mais il faudra révoquer en doute cette assertion même, pour examiner ensuite ce que nous pourrons juger de certain sur ce sujet.

  ABREGE DE LA MUSIQUE, De la quarte.

De là aussi il est aisé de juger pourquoi la quarte n'a pas lieu d'elle-même dans la musique, et qu'elle ne se met point entre la basse et une autre partie ;

  DISCOURS DE LA METHODE, Première partie.

mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes ;

Mais je serai bien aise de faire voir en ce discours quels sont les chemins que j'ai suivis, et d'y représenter ma vie comme en un tableau, afin que chacun en puisse juger, et qu'apprenant du bruit commun les opinions qu'on en aura, ce soit un nouveau moyen de m'instruire, que j'ajouterai à ceux dont j'ai coutume de me servir.

Ce qui me faisait prendre la liberté de juger par moi de tous les autres, et de penser qu'il n'y avait aucune doctrine dans le monde qui fût telle qu'on m'avait auparavant fait espérer.

Il est bon de savoir quelque chose des moeurs de divers peuples, afin de juger des nôtres plus sainement, et que nous ne pensions pas que tout ce qui est contre nos modes soit ridicule et contre raison, ainsi qu'ont coutume de faire ceux qui n'ont rien vu.

  DISCOURS DE LA METHODE, Seconde Partie.

puis de ceux qui, ayant assez de raison ou de modestie pour juger qu'ils sont moins capables de distinguer le vrai d'avec le faux que quelques autres par lesquels ils peuvent être instruits, doivent bien plutôt se contenter de suivre les opinions de ces autres, qu'en chercher eux-mêmes de meilleures.

  DISCOURS DE LA METHODE, Troisième partie.

Et enfin je n'eusse su borner mes désirs, ni être content, si je n'eusse suivi un chemin par lequel, pensant être assuré de l'acquisition de toutes les connaissances dont je serais capable, je le pensais être, par même moyen, de celle de tous les vrais biens qui seraient jamais en mon pouvoir, d'autant que, notre volonté ne se portant à suivre ni à fuir aucune chose, que selon que notre entendement (la) lui représente bonne ou mauvaise, il suffit de bien juger pour bien faire, et de juger le mieux qu'on puisse pour faire aussi tout son mieux, c'est-à-dire pour acquérir toutes les vertus, et ensemble tous les autres biens qu'on puisse acquérir ;

  DISCOURS DE LA METHODE, Quatrième partie.

et toutefois, afin qu'on puisse juger si les fondements que j'ai pris sont assez fermes, je me trouve en quelque façon contraint d'en parler.

comme encore que nous voyions le soleil très clairement, nous ne devons pas juger pour cela qu'il ne soit que de la grandeur que nous le voyons ;

  DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie.

mais, à cause que pour cet effet il serait maintenant besoin que je parlasse de plusieurs questions qui sont en controverse entre les doctes, avec lesquels je ne désire point me brouiller, je crois qu'il sera mieux que je m'en abstienne, et que je dise seulement en général quelles elles sont, afin de laisser juger aux plus sages s'il serait utile que le public en fût plus particulièrement informé.

puis, d'autant qu'on ne voit point d'autres causes qui la détruisent, on est naturellement porté à juger de là qu'elle est immortelle.

  DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.

Pour moi, si j'ai ci-devant trouvé quelques vérités dans les sciences (et j'espère que les choses qui sont contenues en ce volume feront juger que j'en ai trouvé quelques-unes), je puis dire que ce ne sont que des suites et des dépendances de cinq ou six principales difficultés que j'ai surmontées, et que je compte pour autant de batailles où j'ai eu l'heur de mon côté :

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS PREMIER, DE LA LUMIERE.

En suite de quoi vous aurez occasion de juger, qu'il n'est pas besoin de supposer qu'il passe quelque chose de matériel depuis les objets jusqu'à nos yeux, pour nous faire voir les couleurs et la lumière, ni même qu'il y ait rien en ces objets, qui soit semblable aux idées ou aux sentiments que nous en avons :

et ainsi, pensant que ce n'est pas tant le mouvement, comme l'action des corps lumineux qu'il faut prendre pour leur lumière, vous devez juger que les rayons de cette lumière ne sont autre chose que les lignes suivant lesquelles tend cette action.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SIXIEME, DE LA VISION.

Et regardant une montagne exposée au soleil, au delà d'une forêt couverte d'ombre, ce n'est que la situation de cette forêt, qui nous la fait juger la plus proche.

Et regardant sur mer deux vaisseaux, dont l'un soit plus petit que l'autre, mais plus proche à proportion, en sorte qu'ils paraissent égaux, nous pourrons, par la différence de leurs figures et de leurs couleurs, et de la lumière qu'ils envoient vers nous, juger lequel sera le plus loin.

De plus, à cause que nous sommes accoutumés de juger que les impressions, qui meuvent notre vue, viennent des lieux vers lesquels nous devons regarder pour les sentir, quand il arrive qu'elles viennent d'ailleurs, nous y pouvons facilement être trompés.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS NEUVIEME, LA DESCRIPTION DES LUNETTES.

Puis en considérant que les parties solides du cristal sont encore plus grosses que celles du verre, et ses pores plus serrés, ainsi qu'il est aisé à juger de ce qu'il est plus dur et plus pesant, on peut bien penser qu'il doit causer ses réflexions encore plus fortes, et par conséquent donner passage à moins de rayons que ne fait ni l'air ni le verre ;

  LES METEORES, DISCOURS TROISIEME, Du sel.

Et en suite il est aisé à juger la cause du goût qu'elles ont fort différent de celui du sel.

  LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.

Mais il me fut aisé de juger qu'elles s'étaient formées de la même façon que ces lames, excepté que le vent les ayant beaucoup moins pressées et la chaleur ayant peut-être aussi été un peu moindre, leurs pointes ne s'étaient pas fondues tout-à-fait, mais seulement un peu raccourcies et arrondies par le bout en forme de dents.

Mais cette cause n'ayant lieu que le matin, s'il ne pleut point avant midi, elle ne peut rien faire juger de ce qui arrivera vers le soir.

  LES METEORES, DISCOURS HUITIEME, DE L'ARC-EN-CIEL.

Premièrement, ayant considéré que cet arc ne peut pas seulement paraître dans le ciel, mais aussi en l'air proche de nous, toutes fois et quantes qu'il s'y trouve plusieurs gouttes d'eau éclairées par le soleil, ainsi que l'expérience fait voir en quelques fontaines, il m'a été aisé de juger qu'il ne procède que de la façon que les rayons de la lumière agissent contre ces gouttes, et de là tendent vers nos yeux, Puis, sachant que ces gouttes sont rondes, ainsi qu'il a été prouvé ci-dessus, et voyant que, pour être plus grosses ou plus petites, elles ne font point paraître cet arc d'autre façon, je me suis avisé d'en faire une fort grosse, afin de la pouvoir mieux examiner.

Et pour la résoudre, j'ai cherché s'il n'y avait point quelque autre sujet où elles parussent en même sorte, afin que, par la comparaison de l'un et de l'autre, je pusse mieux juger de leur cause.

Ce que je ne saurais juger être arrivé que par la réflexion des rayons du soleil donnant sur l'eau de la mer, ou de quelque lac, Comme si, venant de la partie du ciel SS, ils tombent sur l'eau DAE, et de là, se réfléchissent vers la pluie CF, l'oeil B verra l'arc FF, dont le centre est au point C, en sorte que, CB étant prolongée jusques à A, et AS passant par le centre du soleil, les angles SAD et BAE soient égaux, et que l'angle CBF soit d'environ 42 degrés, Toutefois, il est aussi requis à cet effet, qu'il n'y ait point du tout de vent qui trouble la surface de l'eau vers E, et peut-être avec cela qu'il y ait quelque nue, comme G qui empêche que la lumière du soleil, allant en ligne droite vers la pluie, n'efface celle que cette eau E y envoie ;

  LES METEORES, DISCOURS DIXIEME, De l'apparition de plusieurs soleils.

Car le spectateur étant plus proche de l'arc LVM que des autres parties du cercle, l'a dû juger plus grand, à comparaison d'elles, qu'il était ;

  L'HOMME.

Et pour les façons dont ces tuyaux sont insérés dans les muscles, encore qu'elles varient en mille sortes, il n'est pas néanmoins malaisé à juger quelles elles sont, en sachant ce que l'anatomie vous peut apprendre de la figure extérieure, et de l'usage de chaque muscle.

Et même il n'est pas malaisé à juger de ceci, que les esprits animaux peuvent causer quelques mouvements en tous les membres où quelques nerfs se terminent, encore qu'il y en ait plusieurs où les anatomistes n'en remarquent aucuns de visibles :

Ce que vous devez juger aussi des autres muscles qui servent à même effet ;

D'où il vous est aisé de juger comment l'âme pourra sentir toutes les autres sortes de goûts, si vous considérez en combien d'autres façons les petites parties des corps terrestres peuvent agir contre la langue.

Comme, par exemple , si les divisions des lignes, A, B, C, D, E, F, G, H, représentent les petites secousses qui composent autant de divers sons, il est aisé à juger que ceux qui sont représentés par les lignes G et H ne doivent pas être si doux à l'oreille que les autres :

car, par exemple, si les rayons du point R s'assemblent tous exactement au point S, ceux du point X s'assembleront encore moins exactement vers Y, que ceux du point T ne s'assembleront vers V, et il faut juger ainsi des autres, à mesure qu'ils sont plus éloignés du point R.

Et ainsi la disposition que cette contrainte donnera aux parties du cerveau fera juger à l'âme que l'objet K est au point P, et qu'il est autre que celui qui est touché par la main g.

Tout de même aussi , les deux doigts t et v, touchant la petite boule X, feront juger à l'âme qu'ils en touchent deux différentes, à cause qu'ils sont croisés et retenus par contrainte hors de leur situation naturelle.

et enfin, pour ce qui est de juger des éloignements par l'opinion qu'on a de la grandeur des objets, ou parce que les rayons qui viennent de leurs points ne s'assemblent pas si exactement au fond de l'oeil les uns que les autres, l'exemple des tableaux de perspective nous montre assez combien il est facile de s'y tromper ;

et vous pouvez juger des autres passions à proportion.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE VII, Des lois de la nature de ce nouveau monde.

nous n'avons pas pour cela occasion de juger que ces deux règles n'y soient pas exactement observées.

et dont la connaissance est si naturelle à nos âmes, que nous ne saurions ne les pas juger infaillibles, lorsque nous les concevons distinctement, ni douter que, si Dieu avait créé plusieurs Mondes, elles ne fussent en tous aussi véritables qu'en celui-ci.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE XIV, Des propriétés de la Lumière.

toutefois, pour celles qui sont les moins éloignées, il suffit de les supposer environ égales à notre soleil, pour juger qu'elles peuvent paraître aussi grandes que font les plus grandes de notre monde.

vous pouvez bien juger qu'il n'a quasi pas besoin d'avoir en soi aucune action, ni quasi même d'être autre chose qu'un pur espace pour paraître tel que nous le voyons ;

Et il est à remarquer que la sphère EBG n'étant point toujours exactement ronde, ni aussi toutes les autres qu'elle contient, ainsi qu'il est aisé à juger de ce que nous avons expliqué, ces queues ou lances de feu ne doivent point toujours paraître exactement droites, ni tout à fait en même plan que le soleil.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde.

Mais que sais-je s'il n'y a point quelque autre chose différente de celles que je viens de juger incertaines, de laquelle on ne puisse avoir le moindre doute ?

Mais je juge que ce sont des hommes, et ainsi je comprends par la seule puissance de juger qui réside en mon esprit, ce que je croyais voir de mes yeux.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Troisième.

Et je ne vois rien qui me semble plus raisonnable, que de juger que cette chose étrangère envoie et imprime en moi sa ressemblance plutôt qu'aucune autre chose.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Quatrième.

Ensuite, je connais par ma propre expérience qu'il y a en moi une certaine faculté de juger, ou de discerner le vrai d'avec le faux, laquelle sans doute j'ai reçue de Dieu, aussi bien que tout le reste des choses qui sont en moi et que je possède ;

Par exemple, examinant ces jours passés si quelque chose existait véritablement dans le monde, et connaissant que, de cela seul que j'examinais cette question, il suivait très évidemment que j'existais moi-même, je ne pouvais pas m'empêcher de juger qu'une chose que je concevais si clairement était vraie, non que je m'y trouvasse forcé par aucune cause extérieure, mais seulement, parce que d'une grande clarté qui était en mon entendement, a suivi une grande inclination en ma volonté, et je me suis porté à croire avec d'autant plus de liberté, que je me suis trouvé avec moins d'indifférence.

car, pour probables que soient les conjectures qui me rendent enclin à juger quelque chose, la seule connaissance que j'ai que ce ne sont que des conjectures, et non des raisons certaines et indubitables, suffit pour me donner occasion de juger le contraire.

Je vois néanmoins qu'il était aisé à Dieu de faire en sorte que je ne me trompasse jamais, quoique je demeurasse libre, et d'une connaissance bornée, à savoir, s'il eût donné à mon entendement une claire et distincte intelligence de toutes les choses dont je devais jamais délibérer, ou bien seulement s'il eût si profondément gravé dans ma mémoire la résolution de ne juger jamais d'aucune chose sans la concevoir clairement et distinctement, que je ne la pusse jamais oublier.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Cinquième.

lorsque je cesse de considérer les raisons qui m'ont obligé à la juger telle, il peut arriver pendant ce temps-là que d'autres raisons se présentent à moi, lesquelles me feraient aisément changer d'opinion, si j'ignorais qu'il y eût un Dieu ;

vu principalement que je me ressouviens d'avoir souvent estimé beaucoup de choses pour vraies et certaines, lesquelles d'autres raisons m'ont par après porté à juger absolument fausses.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Sixième.

et il n'importe pas par quelle puissance cette séparation se fasse, pour être obligé à les juger différentes :

Mais il y a plusieurs autres choses qu'il semble que la nature m'ait enseignées, lesquelles toutefois je n'ai pas véritablement reçues d'elle, mais qui se sont introduites en mon esprit par une certaine coutume que j'ai de juger inconsidérément des choses ;

Et il faut juger le semblable de toutes les autres perceptions de nos sens.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS, Axiomes ou Notions communes.

et, à l'occasion de cette idée, nous ne pouvons pas juger que le ciel existe, si ce n'est que nous supposions que toute idée doit avoir une cause de sa réalité objective, qui soit réellement existante ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XIIe, REPONSE.

Encore que pour faillir, il soit besoin de la faculté de raisonner, ou pour mieux dire de juger, c'est-à-dire d'affirmer ou de nier, d'autant que c'en est le défaut, il ne s'ensuit pas pour cela que ce défaut soit réel, non plus que l'aveuglement n'est pas appelé réel, quoique les pierres ne soient pas dites aveugles pour cela seulement qu'elles ne sont pas capables de voir.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XIIIe.

“   Par exemple, examinant ces jours passés si quelque chose existait véritablement dans le monde, et prenant garde que, de cela seul que j'examinais cette question, il suivait très évidemment que j'existais moi-même, je ne pouvais pas m'empêcher de juger qu'une chose que je concevais si clairement était vraie ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSES A LA PREMIERE PARTIE.

Et je n'aurais rien ajouté davantage pour prouver que l'esprit est réellement distingué du corps, d'autant que nous avons coutume de juger que toutes les choses sont en effet, et selon la vérité, telles qu'elles paraissent à notre pensée.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L'AUTRE PARTIE, DE DIEU.

c'est pourquoi j'ai occasion de juger que c'est quelque chose de positif, quoique peut-être ce ne soit qu'une simple privation.

mais l'obscurité, laquelle seule me donne occasion de juger que l'idée de ce sentiment représente quelque objet hors de moi qu'on appelle froid, n'a point de cause réelle, mais elle vient seulement de ce que ma nature n'est pas entièrement parfaite.

Je sais que nos théologiens, traitant des choses divines, ne se servent point du nom de cause, lorsqu'il s'agit de la procession des personnes de la très sainte Trinité, et que là où les Grecs ont mis indifféremment aïtion et arken, ils aiment mieux user du seul nom de principe, comme très général, de peur que de là ils ne donnent occasion de juger que le Fils est moindre que le Père.

Mais lorsque ceux qu'une longue accoutumance a confirmés dans cette opinion de juger que rien ne peut être la cause efficiente de soi-même, et qui sont soigneux de distinguer cette cause de la formelle, voient que l'on demande si quelque chose est par soi, il arrive aisément que ne portant leur esprit qu'à la seule cause efficiente proprement prise, ils ne pensent pas que ce mot par soi doive être entendu comme par une cause, mais seulement négativement et comme sans cause ;

et ce d'autant qu'on a de coutume de rapporter principalement l'effet à la cause efficiente, et de le juger moins noble qu'elle, quoique souvent il soit plus noble que ses autres causes.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L'AUTRE PARTIE, REPONSE AUX CHOSES QUI PEUVENT ARRETER LES THEOLOGIENS.

En quoi ils ont trouvé tant de difficultés que cela seul leur devait faire juger qu'ils s'étaient détournés du droit chemin, ainsi que font les voyageurs quand quelque sentier les a conduits à des lieux pleins d'épines et inaccessibles.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS.

Car il a très bien reconnu, lui qui a toujours été très curieux de rechercher la vérité, principalement lorsqu'elle peut servir à augmenter la gloire de Dieu, qu'il n'y avait point de moyen plus propre pour juger de la vérité de mes démonstrations que de les soumettre à l'examen et à la censure de quelques personnes reconnues pour doctes par-dessus les autres, afin de voir si je pourrais répondre pertinemment à toutes les difficultés qui me pourraient être par eux proposées.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA QUATRIEME MÉDITATION.

Comme aussi il n'est pas vrai que “   Dieu ait donné à l'homme une faculté de juger incertaine, confuse et insuffisante pour ce peu de choses qu'il a voulu soumettre à son jugement “  .

Et néanmoins il est aisé de juger par vos propres paroles que vous l'avez quelquefois éprouvée :

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SIXIEME MÉDITATION.

d'où le lecteur peut apprendre qu'on ne doit pas juger de la force de vos raisons par la prolixité de vos paroles.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L'AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.

Le second fruit est qu'en étudiant ces principes on s'accoutumera peu à peu à mieux juger de toutes les choses qui se rencontrent, et ainsi à être plus sage :

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 34.

J'avoue que nous ne saurions juger de rien, si notre entendement n'y intervient, parce qu'il n'y a pas d'apparence que notre volonté se détermine sur ce que notre entendement n'aperçoit en aucune façon, mais comme la volonté est absolument nécessaire, afin que nous donnions notre consentement à ce que nous avons aucunement aperçu, et qu'il n'est pas nécessaire pour faire un jugement tel quel que nous ayons une connaissance entière et parfaite ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 44.

à cause que la raison naturellement nous dicte que nous ne devons jamais juger de rien que de ce que nous connaissons distinctement auparavant que de juger.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 45.

Il y a même des personnes qui en toute leur vie n'aperçoivent rien comme il faut pour en bien juger ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 47.

et parce qu'elle ne laissait pas de faire cependant une réflexion telle quelle sur les choses qui se présentaient, et d'en juger témérairement, nous avons rempli notre mémoire de beaucoup de préjugés, dont nous n'entreprenons presque jamais de nous délivrer, encore qu'il soit très certain que nous ne saurions autrement les bien examiner.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 66.

Or nous avons ainsi jugé en tant de rencontres, et il nous a semblé voir cela si clairement et si distinctement, à cause que nous étions accoutumés à juger de la sorte, qu'on ne doit pas trouver étrange que quelques-uns demeurent ensuite tellement persuadés de ce faux préjugé qu'ils ne puissent pas même se résoudre à en douter.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 68.

mais que quand nous voulons juger que la couleur, ou que la douleur, etc.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 71.

et au lieu de penser que nous avions fait ces jugements en un temps que nous n'étions pas capables de bien juger, et par conséquent qu'ils pouvaient être plutôt faux que vrais, nous les avons reçus pour aussi certains que si nous en avions eu une connaissance distincte par l'entremise de nos sens, et n'en avons non plus douté que s'ils eussent été des notions communes.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 72.

Enfin, lorsque nous avons atteint l'usage entier de notre raison, et que notre âme, n'étant plus si sujette au corps, tâche à bien juger des choses, et à connaître leur nature, bien que nous remarquions que les jugements que nous avons faits lorsque nous étions encore enfants sont pleins d'erreurs, nous avons toutefois assez de peine à nous en délivrer entièrement, et néanmoins il est certain que si nous nous ne nous en délivrons et ne les considérons comme faux ou incertains, nous serons toujours en danger de retomber en quelque fausse prévention.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 20.

Car, de ce que nous connaissons clairement et distinctement qu'une chose peut être divisée, nous devons juger qu'elle est divisible, parce que, si nous en jugions autrement, le jugement que nous ferions de cette chose serait contraire à la connaissance que nous avons.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 43.

mais on doit juger de la quantité de cette force par la grandeur du corps où elle est, et de la superficie selon laquelle ce corps est séparé d'un autre, et aussi par la vitesse du mouvement, et les façons contraires dont plusieurs divers corps se rencontrent.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 53.

C'est pourquoi, avant qu'on puisse juger si elles s'y observent ou non, il ne suffit pas de savoir comment deux corps, tels que B et C, peuvent agir l'un contre l'autre, lorsqu'ils se rencontrent ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 8.

de sorte que si nous voulons comparer les parties du monde visible les unes aux autres et juger de leurs grandeurs sans prévention, nous ne devons point croire que la lune, ou la terre, ou le soleil, soient plus grands que les étoiles.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 10.

et nous pouvons juger le semblable de Mercure, Mars, Jupiter et Saturne, parce que leur lumière nous paraît beaucoup plus faible et moins éclatante que celle des étoiles fixes, et que ces planètes ne sont pas si éloignées du soleil qu'elles n'en puissent être éclairées.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 20.

car si nous voulions juger de leur hauteur par la comparaison des distances qui sont entre les corps que nous voyons sur la terre, celle qu'on leur attribue déjà serait aussi peu croyable que la plus grande que nous saurions imaginer ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 22.

c'est pourquoi nous n'avons pas sujet de juger qu'il ait besoin de nourriture comme la flamme, encore qu'il lui ressemble en autre chose.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 45.

car si nous considérons la toute-puissance de Dieu, nous devons juger que tout ce qu'il a fait a eu dès le commencement toute la perfection qu'il devait avoir.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 81.

mais comme j'ai déjà remarqué que la distance qui est entre le soleil et la circonférence du ciel qui l'environne est moindre vers ses pôles que vers son écliptique, on doit, ce me semble, juger qu'afin qu'elles soient poussées aussi fort vers N que vers H, il faut que la ligne droite SH soit au moins aussi grande, au regard de la ligne SN, que SM au regard de SA ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 147.

Ainsi, voyant maintenant que les principales planètes, Mercure, Vénus, la terre, Mars, Jupiter et Saturne font leurs cours à diverses distances du soleil, nous devons juger que cela vient de ce qu'elles ne sont pas également solides, et que ce sont celles qui le sont moins qui s'en approchent davantage.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 32.

Après avoir remarqué les diverses actions qui peuvent causer quelques changements en l'ordre des petites parties de la terre, si nous considérons derechef cette terre comme étant tout nouvellement descendue vers le soleil, et ayant sa plus haute région composée des parties du troisième élément qui sont entassées l'une sur l'autre, sans être fort étroitement liées ou jointes ensemble, en sorte qu'il y a parmi elles beaucoup de petits espaces qui sont remplis de parties du second élément, un peu plus petites que celles qui composent non seulement les endroits du ciel par où elle passe en descendant, mais aussi celui où elle s'arrête autour du soleil, il nous sera aisé de juger que ces petites parties du second élément doivent quitter leurs places à ces plus grosses, et que celles-ci, entrant avec impétuosité en ces places qui sont un peu trop étroites pour les recevoir, poussent les parties terrestres qu'elles rencontrent en leur chemin, les faisant par ce moyen descendre au-dessous des autres ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 33.

On pourra facilement aussi juger qu'il s'est dû encore former un troisième corps entre B et C, pourvu qu'on considère que, bien que les parties du troisième élément qui composent cette plus haute région de la terre aient une infinité de figures fort irrégulières et diverses, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, elles se réduisent toutefois à trois genres principaux.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 57.

Car il est aisé à juger que les plus hautes parties de cette terre intérieure C doivent être véritablement fort entrelacées et fermement jointes les unes aux autres, parce que ce sont elles qui ont été les premières à soutenir l'effort et rompre le cours de la matière subtile qui passait en lignes droites par les corps B et D, pendant que C se formait ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 91.

Mais pour ce qui est de l'eau de mer dont j'ai ci-dessus expliqué la nature, il est aisé à juger que la lumière qui paraît autour de ses gouttes, lorsqu'elles sont agitées par quelque tempête, ne vient que de ce que cette agitation fait que, pendant que celles de leurs parties qui sont molles et pliantes demeurent jointes ensemble, les pointes des autres qui sont raides et droites s'avancent ainsi que des petits dards hors de leurs superficies et poussent avec impétuosité les parties du second élément qu'elles rencontrent.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 145.

Et toutes ces choses suivent si clairement des principes qui ont été ci-dessus exposés que je ne laisserais pas de juger qu'elles sont telles que je viens de dire, quand bien je n'aurais aucun égard aux propriétés qui en peuvent être déduites ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 198.

Outre cela nous ne saurions remarquer aucune différence entre les nerfs, qui nous fasse juger que les uns puissent apporter au cerveau quelque autre chose que les autres, bien qu'ils causent en l'âme d'autres sentiments, ni aussi qu'ils y apportent aucune autre chose que les diverses façons dont ils sont mus.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 201.

Ainsi, étant assurés que chacun des corps que nous sentons est composé de plusieurs autres corps si petits que nous ne les saurions apercevoir, il n'y a, ce me semble, personne, pourvu qu'il veuille user de raison, qui ne doive avouer que c'est beaucoup mieux philosopher, de juger de ce qui arrive en ces petits corps, que leur seule petitesse nous empêche de pouvoir sentir, par l'exemple de ce que nous voyons arriver en ceux que nous sentons, et de rendre raison, par ce moyen, de tout ce qui est en la nature, ainsi que j'ai tâché de faire en ce traité, que, pour rendre raison des mêmes choses, en inventer je ne sais quelles autres qui n'ont aucun rapport avec celles que nous sentons, comme sont la matière première, les formes substantielles, et tout ce grand attirail de qualités que plusieurs ont coutume de supposer, chacune desquelles peut plus difficilement être connue que toutes les choses qu'on prétend expliquer par leur moyen.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 202.

Mais je laisse à juger aux lecteurs si les raisons que j'ai mises en ce traité se suivent assez, et si on en peut déduire assez de choses.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 203.

C'est pourquoi, en tout de même façon qu'un horloger, en voyant considérant une montre qu'il n'a point faite, peut ordinairement juger, par le moyen de quelques-unes de ses parties qu'il regarde, quelles sont toutes les autres qu'il ne voit pas :

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 205.

Or, si on considère combien de diverses propriétés de l'aimant, du feu, et de toutes les autres choses qui sont au monde, ont été très évidemment déduites d'un fort petit nombre de causes que j'ai proposées au commencement de ce traité, encore quand bien même qu'on s'imaginerait voudrait s'imaginer que je les ai supposées par hasard et sans que la raison me les ait persuadées, on ne laissera pas d'avoir pour le moins autant de raison de juger qu'elles sont les vraies causes de tout ce que j'en ai déduit, qu'on en a de croire qu'on a trouvé le vrai sens d'un chiffre, lorsqu'on le voit suivre de la signification qu'on a donnée par conjecture à chaque lettre.

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 85.

Car nous appelons communément bien ou mal ce que nos sens intérieurs ou notre raison nous font juger convenable ou contraire à notre nature ;

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 102.

Ces observations, et plusieurs autres qui seraient trop longues à écrire, m'ont donné sujet de juger que, lorsque l'entendement se représente quelque objet d'amour, l'impression que cette pensée fait dans le cerveau conduit les esprits animaux, par les nerfs de la sixième partie, vers les muscles qui sont autour des intestins et de l'estomac, en la façon qui est requise pour faire que le suc des viandes, qui se convertit en nouveau sang, passe promptement vers le coeur sans s'arrêter dans le foie, et qu'y étant poussé avec plus de force que celui qui est dans les autres parties du corps, il y entre en plus grande abondance et y excite une chaleur plus forte, à cause qu'il est plus grossier que celui qui a déjà été raréfié plusieurs fois en passant et repassant par le coeur.

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 165.

Et il est à remarquer que bien que ces deux passions soient contraires, on les peut néanmoins avoir toutes deux ensemble, à savoir, lorsqu'on se représente en même temps diverses raisons dont les unes font juger que l'accomplissement du désir est facile, les autres le font paraître difficile.

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 167.

et elle ne vient pas tant de la force des raisons qui font juger qu'on le peut perdre que de la grande estime qu'on en fait, laquelle est cause qu'on examine jusqu'aux moindres sujets de soupçon, et qu'on les prend pour des raisons fort considérables.

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 175.

Il me semble seulement que la lâcheté a quelque usage lorsqu'elle fait qu'on est exempt des peines qu'on pourrait être incité à prendre par des raisons vraisemblables, si d'autres raisons plus certaines qui les ont fait juger inutiles n'avaient excité cette passion.

  Correspondance, année 1629, AU R. P. MERSENNE, 20 octobre 1629 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de septembre 1629.).

Je crois bien que d'abord on pourra juger que c'est de parole seulement que je la nie, afin d'éviter la censure, à cause que je retiens le système de Copernic ;

  Correspondance, année 1629, Au R. P. MERSENNE, 20 novembre 1629.

Or je tiens que cette langue est possible, et qu'on peut trouver la Science de qui elle dépend, par le moyen de laquelle les paysans pourraient mieux juger de la vérité des choses, que ne font maintenant les philosophes.

Maintenant pour vos questions de musique ce que j'avais dit que le saut de la quinte en la basse n'est pas plus que celui de la tierce au-dessus, est, ce me semble, fort aisé à juger, sur ce que la basse va naturellement par de plus grands intervalles que le dessus ;

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE, 25 février 1630.

Pour ce que j'avais écrit, que le ton ne se peut juger que la corde n'ait fait au moins deux retours, le sifflement d'un boulet n'y répugne point ;

J'ai dit que l'imagination n'était pas assez prompte pour juger des intervalles qui naissent de la troisième et quatrième bissection, où quand je dis juger, c'est-à-dire le comprendre si facilement, qu'elle en reçoive du plaisir ;

en cette façon je n'avoue pas qu'elle puisse juger du ton, ni de la septième ou du triton, etc.

et même après lui avoir écrit deux grandes lettres, qui semblaient plutôt à des volumes, où j'avais tâché de lui expliquer la plus grande partie de ce que j'ai pensé touchant la construction des lunettes, il ne m'a pas fait de réponse, et n'aurais point su qu'il les eût reçues, sinon qu'il y en avait pour vous au même paquet qui vous ont été rendues, ce qui me faisait plutôt juger qu'il était occupé à d'autres choses, que non pas qu'il pensât à venir ici, vu principalement que l'année passée, lorsque je l'y avais convié, il m'en avait ôté toute espérance.

Enfin, s'il est vrai qu'il ait fait son compte de venir ici, je dois juger par là qu'il met fort mauvais ordre à ses affaires, vu qu'il ne m'en a rien mandé du tout, et qu'il a été si longtemps sans m'écrire, encore qu'il eût reçu des lettres auxquelles tout autre que moi aurait trouvé mauvais de ce que je lui expliquais beaucoup de choses qu'il avait désirées, je le priais de m'écrire tout plein de petites particularités, à quoi, ce me semble, au moins il devait répondre.

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE , 20 mai 1630. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 mai 1630.).

Mais ils devraient juger, au contraire, que puisque Dieu est une cause dont la puissance surpasse les bornes de l'entendement humain, et que la nécessité de ces vérités n'excède point notre connaissance, qu'elles sont quelque chose de moindre et de sujet à cette puissance incompréhensible.

  Correspondance, année 1637, A UN REVEREND PERE JESUITE, 3 octobre 1637.

Il est vrai que ceux de mes amis qui ont déjà vu ce livre, m'ont appris qu'il fallait du temps et de l'étude pour en pouvoir bien juger, à cause que les commencements (au moins ceux de la Dioptrique et des Météores) ne peuvent être bien persuadés que par la connaissance de toutes les choses qui suivent après ;

  Correspondance, année 1637, A Monsieur PLEMPIUS, 27 novembre 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 3 octobre 1637.).

Je serai bien aise d'apprendre de vous le sentiment qu'ils en auront, et aussi ce que les autres en pourront juger.

  Correspondance, année 1638, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 12 janvier 1638 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars, avril ou mai 1638).

Il est certain que la ressemblance qui est entre la plupart des actions des bêtes et les nôtres, nous a donné, dès le commencement de notre vie, tant d'occasions de juger qu'elles agissent par un principe intérieur semblable à celui qui est en nous, c'est-à-dire par le moyen d'une âme qui a des sentiments et des passions comme les nôtres, que nous sommes tous naturellement préoccupés de cette opinion.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 27 mai 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 17 mai 1638).

Mais ce qui lui a fait promettre d'en faire, c'est qu'il a eu peur qu'on lui demandât pourquoi il ne s'est pas adressé à cette matière où il dit avoir employé dix ou onze années, plutôt qu'à une matière de morale ou de métaphysique, qui n'est point du tout de sa profession, dont la vérité ne pouvant être entendue que de fort peu de personnes, bien que chacun se veuille mêler d'en juger, les plus ignorants sont capables d'en dire beaucoup de choses qui passent pour vraisemblables parmi ceux qui ne les examinent pas de fort près ;

mais celle dont il use pour en trouver dont les parties aliquotes fassent le double, ne peut servir pour en trouver aucun autre que 120 et 672, ce qui fait juger qu'il ne les a pas trouvés par elle, mais plutôt qu'il l'a accommodée à eux après les avoir cherchés à tâtons.

  Correspondance, année 1638, RÉPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORIN, 13 juillet 1638.

mais comme, lorsqu'on voit des fruits en un pays, où ils n'ont point été envoyés d'ailleurs, on juge plutôt qu'il y a des plantes qui les y produisent, que non pas qu'ils y croissent d'eux-mêmes, je crois que les vérités particulières, que j'ai traitées en mes essais (au moins si ce sont des vérités), donnent plus d'occasion de juger que je dois avoir quelque connaissance des causes générales dont elles dépendent, que non pas que j'aie pu sans cela les découvrir.

  Correspondance, année 1638, A Monsieur DE FERMAT, 25 septembre 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 11 octobre 1638).

Je sais bien que mon approbation n'est point nécessaire pour vous faire juger quelle opinion vous devez avoir de vous-même ;

  Correspondance, année 1638, A UN R. P. JESUITE, 24 janvier 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1638).

Mais, afin que j'y réponde ponctuellement, je vous dirai premièrement, que mon dessein n'a point été d'enseigner toute ma Méthode dans le discours où je la propose, mais seulement d'en dire assez pour faire juger que les nouvelles opinions, qui se verraient dans la Dioptrique et dans les Météores, n'étaient point conçues à la légère, et qu'elles valaient peut-être la peine d'être examinées.

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 15 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 25 janvier 1638).

au lieu que pour en juger équitablement, il est nécessaire d'avoir eu auparavant beaucoup de loisir, pour les lire et pour les examiner.

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 8 octobre 1638. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638).

et bien que je n'aie parlé de plusieurs choses qu'en passant, et sans en faire aucun état, on ne doit pas juger pour cela que je les aie peu examinées, mais seulement que ce n'est pas mon humeur de faire grand bruit de peu de chose.

Et s'il a seulement voulu que les autres le crussent, il a fort mal pris son temps, de le dire après que les autres l'avaient trouvée, à cause qu'on peut juger qu'il l'a feint, afin de montrer qu'il ne cède à personne.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 18 JANVIER 1638.

En effet, selon que j'ai pu juger par ce que j'ai vu de lui, c'est un esprit vif plein d'invention et de hardiesse, qui s'est à mon avis précipité un peu trop, et qui ayant acquis tout d'un coup la réputation de savoir beaucoup en algèbre, pour en avoir peut-être été loué par des personnes qui ne prenaient pas la peine ou qui n'étaient pas capables d'en juger, est devenu si hardi, qu'il n'apporte pas, ce me semble, toute l'attention qu'il faut à ce qu'il fait.

Je serai bien aise que ceux qui me voudront faire des objections ne se hâtent point, et qu'ils tâchent d'entendre tout ce que j'ai écrit, avant que de juger d'une partie ;

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 24 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1erer mars 1638).

Je m'attends fort à Monsieur Bachet pour juger de ma Géométrie.

  Correspondance, année 1638, A ***, Faute d'aucune indication, je laisse cette lettre non datée à la place où elle est dans toutes les éditions. Les éditions contemporaines la datent d'Août 1638.

Car outre qu'il est souvent très malaisé de bien juger de ce que les autres ont écrit, et d'en tirer le meilleur, sans rien prendre avec cela de mauvais, les vérités particulières, qui sont par-ci par-là dans les livres, sont si détachées et si indépendantes les unes des autres, que je crois qu'il serait besoin de plus d'esprit et d'industrie pour les assembler en un corps bien proportionné et bien en ordre, suivant le désir de l'auteur, que pour composer un tel corps de ses propres inventions.

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 9 janvier 1639.

Il y a bien encore peut-être quelque autre cause de cette augmentation, mais il faudrait voir la chose pour en bien juger, et je m'assure qu'il n'y en a aucune que je n'aie touché en quelque lieu de ma Dioptrique.

Pour moi, je m'en sers toujours pour juger en général des choses qui sont trouvables, et en quels lieux je les dois chercher ;

  Correspondance, année 1639, AU R. P. MERSENNE, 15 novembre 1639. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 13 novembre 1639.).

Pour les bluettes d'air ou de feu, vous en pouvez mieux juger que moi, à cause que vous les avez vues ;

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 30 juillet 1640.

Et pour la soie, je ne puis croire que ce soit de la vraie soie qui croisse, mais, ou une excroissance de chair qui, sortant par le trou de la cicatrice ou la soie a été, en représente aucunement la figure, ou peut-être du poil qui sort de ce trou, ce qu'on peut aisément juger à l'oeil.

Pour répondre au billet que vous m'avez envoyé de la part de quelques uns de vos médecins, je vous dirai ici en peu de mots, que la raison qui m'a fait juger que quelques-unes des plus pénétrantes parties du sang sont portées dans l'estomac et dans les intestins par les artères, pour aider à la dissolution des viandes, est que j'ai remarqué que la salive, qui vient en grande abondance dans la bouche, quand on mange ou seulement quand on a le désir et l'imagination fort présente, n'y vient pas seulement des amandes qui sont à l'entrée de la gorge (d'où peut-être elle ne va que vers le gosier, si ce n'est qu'on l'attire dans la bouche avec les muscles de la langue), mais des artères qui descendent aux gencives ;

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 11 novembre 1640.

pour Paris, c'est à vous de juger combien il nous en faudra.

  Correspondance, année 1641, Au R. P. MERSENNE , 8 janvier 1641 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 31 décembre 1640.).

Mais il est besoin pour cela de former des idées distinctes des choses dont on veut juger, ce que l'ordinaire des hommes ne fait pas ;

  Correspondance, année 1641, Au R. P. MERSENNE, 28 février 1641. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 28 janvier 1641.).

Si vous m'apprenez quelque chose de ce qu'il dit avoir trouvé touchant l'algèbre, je pourrai peut-être juger ce que c'est en peu de mots ;

  Correspondance, année 1642, A UN R. P. DE L'ORATOIRE. DOCTEUR DE SORBONNE, Sans date précise (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 19 janvier 1642.).

Je n'ai pas aussi désiré celle des particuliers, à cause que je serais marri qu'ils fissent rien à mon sujet, qui pût être désagréable aux yeux de leurs confrères, et aussi qu'elle s'obtient si facilement pour les autres livres que j'ai cru que la cause pour laquelle on pourrait juger que je ne l'ai pas, ne me serait point désavantageuse ;

et que, par conséquent, nous n'en devons juger que suivant ces idées, et même que tout ce qui répugne à ces idées est absolument impossible et implique contradiction.

mais si on considère que nous avons toutes les nuits mille pensées, et même en veillant que nous en avons eu mille depuis une heure, dont il ne nous reste plus aucune trace en la mémoire, et dont nous ne voyons pas mieux l'utilité, que de celles que nous pouvons avoir eues avant que de naître, on aura bien moins de peine à se le persuader qu'à juger qu'une substance dont la nature est de penser puisse exister, et toutefois ne penser point.

  Correspondance, année 1644, Au P. MESLAND, 15 mai 1644. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 2 mai 1644).

Je ne sache point avoir déterminé que Dieu fait toujours ce qu'il connaît être le plus parfait, et il ne me semble pas qu'un esprit fini puisse juger de cela.

  Correspondance, année 1644, AU R. P. CHARLET, JESUITE, 18 décembre 1644. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 9 février 1645.).

Car, bien que cette philosophie soit tellement fondée en démonstrations, que je ne puisse douter qu'avec le temps elle ne soit généralement reçue et approuvée, toutefois, à cause qu'ils font la plus grande partie de ceux qui en peuvent juger, si leur froideur les empêchait de la vouloir lire, je ne pourrais espérer de vivre assez pour voir ce temps-là ;

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 mars 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mai ou juin 1645.).

Et au contraire, une personne qui aurait une infinité de véritables sujets de déplaisir, mais qui s'étudierait avec tant de soin à en détourner son imagination, qu'elle ne pensât jamais à eux, que lorsque la nécessité des affaires l'y obligerait, et qu'elle employât tout le reste de son temps à ne considérer que des objets qui lui pussent apporter du contentement et de la joie, outre que cela lui serait grandement utile, pour juger plus sainement des choses qui lui importeraient, parce qu'elle les regarderait sans passion, je ne doute point que cela seul ne fût capable de la remettre en santé, bien que sa rate et ses poumons fussent déjà fort mal disposés par le mauvais tempérament du sang que cause la tristesse.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1erer mai 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 4 août 1645.).

Mais, afin que Votre Altesse en puisse juger plus aisément, je tâcherai ici d'expliquer en quelle sorte il me semble que cette matière eût dû être traitée par un philosophe tel que lui, qui, n'étant point éclairé de la foi, n'avait que la raison naturelle pour guide.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 mai 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 18 août 1645.).

mais la suite de son discours fait juger que, par rerum naturam, il entend l'ordre établi de Dieu en toutes les choses qui sont au monde, et que, considérant cet ordre comme infaillible et indépendant de notre volonté, il dit que :

et lui, au contraire, l'a étendue à tous les contentements de l'esprit, comme on peut aisément juger de ce que Sénèque et quelques autres ont écrit de lui.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 juin 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 15 septembre 1645.).

Il ne peut, ce me semble, y avoir que deux choses qui soient requises pour être toujours disposé à bien juger, l'une est la connaissance de la vérité, et l'autre, l'habitude qui fait qu'on se souvient et qu'on acquiesce à cette connaissance, toutes les fois que l'occasion le requiert.

Au reste, j'ai dit ci-dessus qu'outre la connaissance de la vérité, l'habitude est aussi requise, pour être toujours disposé à bien juger.

  Correspondance, année 1645, A Monsieur REGIUS, 15 juillet 1645.

Lorsque je vous écrivis ma dernière lettre, je n'avais encore parcouru que quelques pages de votre livre, et je crus y avoir trouvé un mo tif suffisant pour juger que la manière d'écrire dont vous vous étiez servi ne pouvait être soufferte tout au plus que dans des thèses, où la coutume est de proposer ses opinions d'une manière très paradoxale, pour attirer plus de gens à la dispute ;

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Septembre 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 octobre 1645.).

Et avant que leur âme reçoive l'émotion, en laquelle seule consiste la passion, il faut qu'elle fasse ce jugement, ou bien, sans juger, qu'elle conçoive au moins le danger, et en exprime l'idée dans le cerveau ;

car c'est tout autre chose de Dieu que des puissances finies, lesquelles pouvant être épuisées, nous avons raison de juger, en voyant qu'elles sont employées à plusieurs grands effets, qu'il n'est pas vraisemblable qu'elles s'étendent aussi jusques aux moindres.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1erer février 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 3 novembre 1645.).

Car, encore que la comparaison que votre altesse refuse de faire à son avantage, puisse assez être vérifiée par l'expérience, c'est toutefois une vertu si louable de juger favorablement des autres, et elle s'accorde si bien avec la générosité qui vous empêche de vouloir mesurer la portée de l'esprit humain par l'exemple du commun des hommes, que je ne puis manquer d'estimer extrêmement l'une et l'autre.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Juin 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mai 1646.).

et parce qu'on n'a point alors la diligence et la promptitude qu'on aurait, si le désir était plus grand, on peut juger que c'est de lui qu'elle vient, et non de l'amour.

Et je ne doute point que celle que propose votre altesse ne

descartes

« nous le voyons ; DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie. mais, à cause que pour cet effet il serait maintenant besoin que je parlasse de plusieurs questions qui sont en controverse entre lesdoctes, avec lesquels je ne désire point me brouiller, je crois qu'il sera mieux que je m'en abstienne, et que je dise seulement engénéral quelles elles sont, afin de laisser juger aux plus sages s'il serait utile que le public en fût plus particulièrement informé. puis, d'autant qu'on ne voit point d'autres causes qui la détruisent, on est naturellement porté à juger de là qu'elle est immortelle. DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie. Pour moi, si j'ai ci-devant trouvé quelques vérités dans les sciences (et j'espère que les choses qui sont contenues en ce volumeferont juger que j'en ai trouvé quelques-unes), je puis dire que ce ne sont que des suites et des dépendances de cinq ou sixprincipales difficultés que j'ai surmontées, et que je compte pour autant de batailles où j'ai eu l'heur de mon côté : LA DIOPTRIQUE, DISCOURS PREMIER, DE LA LUMIERE. En suite de quoi vous aurez occasion de juger, qu'il n'est pas besoin de supposer qu'il passe quelque chose de matériel depuis lesobjets jusqu'à nos yeux, pour nous faire voir les couleurs et la lumière, ni même qu'il y ait rien en ces objets, qui soit semblableaux idées ou aux sentiments que nous en avons : et ainsi, pensant que ce n'est pas tant le mouvement, comme l'action des corps lumineux qu'il faut prendre pour leur lumière, vousdevez juger que les rayons de cette lumière ne sont autre chose que les lignes suivant lesquelles tend cette action. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SIXIEME, DE LA VISION. Et regardant une montagne exposée au soleil, au delà d'une forêt couverte d'ombre, ce n'est que la situation de cette forêt, quinous la fait juger la plus proche. Et regardant sur mer deux vaisseaux, dont l'un soit plus petit que l'autre, mais plus proche à proportion, en sorte qu'ils paraissentégaux, nous pourrons, par la différence de leurs figures et de leurs couleurs, et de la lumière qu'ils envoient vers nous, juger lequelsera le plus loin. De plus, à cause que nous sommes accoutumés de juger que les impressions, qui meuvent notre vue, viennent des lieux verslesquels nous devons regarder pour les sentir, quand il arrive qu'elles viennent d'ailleurs, nous y pouvons facilement être trompés. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS NEUVIEME, LA DESCRIPTION DES LUNETTES. Puis en considérant que les parties solides du cristal sont encore plus grosses que celles du verre, et ses pores plus serrés, ainsiqu'il est aisé à juger de ce qu'il est plus dur et plus pesant, on peut bien penser qu'il doit causer ses réflexions encore plus fortes,et par conséquent donner passage à moins de rayons que ne fait ni l'air ni le verre ; LES METEORES, DISCOURS TROISIEME, Du sel. Et en suite il est aisé à juger la cause du goût qu'elles ont fort différent de celui du sel. LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE. Mais il me fut aisé de juger qu'elles s'étaient formées de la même façon que ces lames, excepté que le vent les ayant beaucoupmoins pressées et la chaleur ayant peut-être aussi été un peu moindre, leurs pointes ne s'étaient pas fondues tout-à-fait, maisseulement un peu raccourcies et arrondies par le bout en forme de dents. Mais cette cause n'ayant lieu que le matin, s'il ne pleut point avant midi, elle ne peut rien faire juger de ce qui arrivera vers le soir. LES METEORES, DISCOURS HUITIEME, DE L'ARC-EN-CIEL. Premièrement, ayant considéré que cet arc ne peut pas seulement paraître dans le ciel, mais aussi en l'air proche de nous, toutes. »

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