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Le mot "paix" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 13/08/2010

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descartes

 

DISCOURS DE LA METHODE, Troisième partie.

 et il y a justement huit ans que ce désir me fit résoudre à m’éloigner de tous les lieux où je pouvais avoir des connaissances, et à me retirer ici, en un pays où la longue durée de la guerre a fait établir de tels ordres, que les armées qu’on y entretient ne semblent servir qu’à faire qu’on y jouisse des fruits de la paix avec d’autant plus de sûreté, et où, parmi la foule d’un grand peuple fort actif, et plus soigneux de ses propres affaires que curieux de celles d’autrui, sans manquer d’aucune des commodités qui sont dans les villes les plus fréquentées, j’ai pu vivre aussi solitaire et retiré que dans les déserts les plus écartés.

  LES METEORES, DISCOURS PREMIER, DE LA NATURE DES CORPS TERRESTRES.

 Puis sachez aussi que, pour ne point rompre la paix avec les philosophes, je ne veux rien du tout nier de ce qu’ils imaginent dans les corps de plus que je n’ai dit, comme leurs formes substantielles, leurs qualités réelles, et choses semblables, mais qu’il me semble que mes raisons devront être d’autant plus approuvées que je les ferai dépendre de moins de choses.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 197.

 au lieu que, si vous remuez la plume d’une autre façon presque semblable, la seule différence qui sera en ce peu de mouvement leur peut donner des pensées toutes contraires, comme de paix, de repos, de douceur, et exciter en eux des passions d’amour et de joie.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 6 décembre 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de décembre 1640, sans indiquer un jour précis.).

 Et bien qu’il me serait peut-être plus avantageux d’être en guerre ouverte contre eux, et que j’y sois entièrement résolu, s’ils m’en donnent juste sujet, j’aime toutefois beaucoup mieux la paix, pourvu qu’ils s’abstiennent de parler.

  Correspondance, année 1648, MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 8 juin 1648.

 s’ils prennent ce biais, je me persuade que ce sera le moyen de venir enfin à une paix générale.

 Mais, en attendant que cela soit, j’eusse bien fait de me tenir au pays où la paix est déjà ;

  Correspondance, année 1649, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 20 février 1649. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1649.).

 De quoi je ne puis deviner autre chose, sinon que, les conditions de la paix d’Allemagne n’étant pas si avantageuses à votre maison qu’elles auraient pu être, ceux qui ont contribué à cela sont en doute si vous ne leur en voulez point de mal, et se retiennent, pour ce sujet, de vous témoigner de l’amitié.

 J’ai toujours été en peine, depuis la conclusion de cette paix, de n’apprendre point que monsieur l’Électeur votre frère l’eût acceptée, et j’aurais pris la liberté d’en écrire plus tôt mon sentiment à votre Altesse, si j’avais pu m’imaginer qu’il mît cela en délibération.

 Outre qu’il reste encore un long chemin pour venir des promesses jusqu’à l’effet, et que, si ceux qui ont la force s’accordent seuls, il leur est aisé de trouver des raisons pour partager entre eux ce que peut-être ils n’avaient voulu rendre à un tiers que par Jalousie les uns des autres, et pour empêcher que celui qui s’enrichirait de ses dépouilles ne fût trop puissant, la moindre partie du Palatinat vaut mieux que tout l’Empire des Tartares ou des Moscovites, et après deux ou trois années de paix, le séjour en sera aussi agréable que celui d’aucun autre endroit de la terre.

  Correspondance, année 1649, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 31 mars 1649.

 Il est à croire que la paix sera pour lors en toute l’Allemagne, et si mes désirs sont accomplis, je prendrai au retour mon chemin par le lieu où vous serez, afin de pouvoir plus particulièrement témoigner que je suis, etc.

 

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