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Ligue de la patrie française

Publié le 11/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Ligue de la patrie française, ligue conservatrice et nationaliste fondée en janvier 1899, qui a connu son heure de gloire durant l’affaire Dreyfus, avant de décliner à partir de 1903.

2   RAISONS ET CONDITIONS D’UNE FONDATION

En 1898, la France est scindée entre « dreyfusards « et « antidreyfusards « qui s’affrontent autour de l’« Affaire «. À l’extrême-droite, les ligues — dont la Ligue des patriotes (1882) et la Ligue antisémitique (1886) — sont des points de ralliement pour l’opinion antidreyfusarde et nationaliste. Face à eux, les intellectuels dreyfusards créent également leurs outils de protestation et de mobilisation, en premier lieu la Ligue des droits de l’homme (LDH).

Fin décembre 1898, un groupe d’intellectuels de droite se réunit afin de contrebalancer la puissante LDH ; sur les thèmes de la défense de la patrie et d’une politique militaire revancharde (question de l’Alsace-Lorraine), arc-boutés à une diatribe antidreyfusarde mobilisatrice, ils créent la Ligue de la patrie française (LPF). Officiellement constituée le 19 janvier 1899, elle obtient un succès immédiat, dépassant la mobilisation des anciennes ligues plus radicales.

Comptant 40 000 membres en février 1899, puis 300 000 en 1900, la LPF séduit des étudiants, des artistes, des écrivains, mais également des académiciens et des membres de l’Institut. Une poignée d’hommes commande aux destinées de ce cartel : le poète François Coppée la préside ; Maurice Barrès, président d’honneur, en est l’idéologue ; Jules Lemaître, écrivain et critique, en est le délégué ; trois professeurs de lettres, d’histoire et de philosophie — Louis Dausset, Gabriel Syveton et Henri Vaugeois — gèrent le secrétariat et la trésorerie.

3   UN RAPIDE DÉCLIN

D’une idéologie moins extrême que la Ligue des patriotes de Paul Déroulède et que la Ligue antisémitique d’Édouard Drumont, la Ligue de la patrie française est surtout conservatrice et nationaliste. Cette caractéristique explique en partie son déclin, même si elle demeure l’un des creusets de diffusion du « barrésisme « : culte de la nation et de la revanche, aspiration au changement dans la République, culte de la famille, méfiance vis-à-vis du monarchisme.

La victoire des dreyfusards constitue un autre facteur du déclin de l’organisation. Déjà fortement déstabilisée par la fondation de l’Action française (1899), la Ligue de la patrie française pâtit, comme toutes les ligues, de l’entrée dans une ère politique moins passionnelle. Amputée, en outre, de son aile républicaine (qui entend préserver ses chances de participer à la vie publique), elle paie de déliquescence son retour à une pratique plus politicienne qu’idéologique. La ligue ne cesse de décliner jusqu’à sa dissolution en 1905.

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