Malherbe: l'homme et l'oeuvre

   François de Malherbe, normand de Caen, d'une famille appartenant à la noblesse de robe, vécut à Aix, au service du duc d'Angoulême, gouverneur intérimaire de Provence, puis à Paris, à la cour d'Henri IV, de Marie de Médicis, enfin de Louis XIII, — courtisan parfait et poète officiel. Marié, il passa une grande partie de sa vie séparé de sa femme, perdit sans grand deuil un fils en bas âge et une fille de huit ans; cependant la mort du dernier enfant, tué en duel, assombrit sa vieillesse.    Malherbe a composé pour ses débuts quelques sonnets et stances, puis les Larmes de saint Pierre (lamentation de l'apôtre qui renia trois fois le Christ), oeuvre qui est imitée de l'italien. Les stances de la « Consolation à Monsieur du Perier « suivent de près, puis l' « Ode à la Reine, mère du Roi [Marie de Médicis], sur sa bienvenue en France «, oeuvres déjà personnelles et tout à fait françaises. Dès lors, ce furent des poèmes de plus en plus achevés : stances « aux ombres de Damon «; paraphrases de psaumes; sonnets, stances et chansons d'amour ou de flatterie; épigrammes; enfin, stances et odes inspirées par l'actualité politique, « Prière pour le Roi Henri le Grand allant en Limousin «, « Ode à la Reine mère du Roi sur les heureux succès de sa régence «, « Ode pour le Roi [Louis XIII] allant châtier la rebellion des Rochelois et chasser les Anglais «. Voilà les poèmes les plus importants.