Mkapa, Benjamin

Mkapa, Benjamin (1938- ), homme politique tanzanien, président de la République unie de Tanzanie de 1995 à 2005.

Né à Ndanda, dans le district de Masasi au sud-est de la Tanzanie, Benjamin Mkapa est le plus jeune d’une famille de quatre enfants. Il obtient une licence à l’université de Makerere, en Ouganda, en 1962. Il travaille ensuite comme fonctionnaire à Dodoma et à Dar es-Salaam pendant un an avant d’intégrer le corps diplomatique. Ayant rejoint les rangs du parti au pouvoir, l’Union nationale africaine du Tanganyika (Tanganyika African National Union, TANU), il est nommé rédacteur en chef du journal du parti en mai 1966. En juillet 1974, il est promu attaché de presse du président Julius Nyerere. La même année, il devient le premier directeur de l’agence de presse nationale, Shihata.

À partir de la fin des années 1970, il occupe une succession de postes importants au sein du gouvernement. Nommé une première fois au Parlement en 1977, il est élu représentant du district de Masasi, en 1985. En 1987, il est élu au comité central du parti qui a succédé à la TANU, le Parti de la révolution (Chama Cha Mapinduzi, CCM), et il en est investi président en juillet 1995. En octobre de la même année, il remporte les premières élections pluralistes en Tanzanie avec 62 p. 100 des suffrages. Il est réélu en 2000 avec 71 p. 100 des voix.

En dépit des conditions de vie difficiles pour la population (chômage, pauvreté, sida, corruption), Benjamin Mkapa peut toutefois faire valoir, au terme de son second mandat, un bilan économique positif (avec une croissance qui atteint plus de 6 p. 100 en 2005, contre 4,5 p. en 1995). Dans une région des Grands Lacs tourmentée, il peut aussi mettre en avant la stabilité politique dont jouit le pays (à l’exception des troubles que connaît l’archipel semi-autonome de Zanzibar), ainsi que son intégration régionale — en janvier 2005, la Tanzanie inaugure à son initiative une nouvelle union douanière avec le Kenya et l’Ouganda. Il quitte le pouvoir en 2005 alors qu’il ne peut pas constitutionnellement briguer un troisième mandat.