Nabta Playa, culture de

Nabta Playa, culture de, site préhistorique de Haute-Égypte situé dans le désert occidental, à 100 km à l’ouest d’Abou Simbel et daté du X^e au début du VIII^e millénaire av. J.-C. Il comporte des étages allant du paléolithique final au néolithique et sert à désigner le faciès d’autres sites semblables de la région.

Le peuplement de l’Égypte entre la fin du paléolithique et ce que les égyptologues appellent le pré-dynastique fait l’objet de nombreuses recherches car il porte sur les origines de la civilisation égyptienne. Cette dernière est elle-même sujette à de multiples interrogations et controverses portant sur le rôle joué dans son émergence par le Proche-Orient, le Sahara, ou la vallée supérieure du Nil.

Au paléolithique final, alors que le Nil sauvage creuse son lit et que ses grandes crues se font moins abondantes, le désert occidental a l’aspect d’une steppe habitée par des populations chassant le lièvre, la gazelle dorca, le mouflon à manchettes et l’autruche (de 7 300 à 6 500 av. J.-C. environ). Toutefois, la découverte d’ossements de bovidés (aurochs ou bœuf) ne permet pas de conclure formellement à la réalité d’une domestication. Il semble par ailleurs que l’abondance de l’outillage microlithique corresponde à un épipaléolithique du Sahara (transition entre le paléolithique et le néolithique).

Les étages néolithiques montrent une nette évolution des populations vers la domestication animale (chèvre, mouton), l’habitat et l’usage d’un outillage en pierre comportant des pointes de flèches bifaciales et des haches polies. On a également relevé la présence de perles en coquilles d’œufs d’autruche et des spatules en os. Datées environ de 6 200 à 7 100 av. J.-C., ces strates font suite aux séquences précédentes. Des chercheurs ont fait de Nabta Playa un foyer autonome de néolithisation en s’appuyant sur la présence de fragments de céramique, toutefois moins significatifs et moins anciens que les tessons incisés découverts au Sahara central (Aïr, 8 000 av. J.-C.).

Voir Égyte, art de l’