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Nagada, culture de

Publié le 29/01/2013

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culture

1   PRÉSENTATION

Nagada, culture de, culture de Haute-Égypte développée au cours du IVe millénaire av. J.-C., dont le nom provient du site éponyme situé sur la rive gauche du Nil à la hauteur de Louxor. Elle est subdivisée en trois phases : Nagada I ou Amratien ; Nagada II ou Gerzéen ; Nagada III ou Semainien, ce dernier introduisant la période thinite.

La culture de Napata et son glissement en direction du nord reflètent l’évolution climatique du Sahara vers la désertification. Les populations, contraintes de se rapprocher des zones plus humides, comme la dépression du Fayoum, plus proche du delta, et la vallée du Nil, se sédentarisent et commencent à pratiquer une irrigation raisonnée, amorçant ainsi la naissance de la civilisation égyptienne. C’est au cours de cette période riche de convergences culturelles que s’est affirmé le rôle de creuset de la vallée du Nil.

2   NAGADA I : L’AMRATIEN

L’Amratien (4000-3500 av. J.-C.), du nom du site d’el-Amrah en Haute-Égypte, fait suite au Badarien à qui il emprunte certains de ses aspects pour les développer. Cela concerne surtout les objets lithiques, le mobilier funéraire (vases en albâtre), la céramique (poteries décorées) et une statuaire aux étonnantes formes épurées (statuettes d’hommes barbus). On note une utilisation de l’ivoire et de l’os, ainsi que du cuivre (harpon), de l’or et de l’argent. Certaines statuettes funéraires dotées de cornes de vaches préfigurent la future religion égyptienne.

L’élevage (bœufs, chèvres, moutons), la pêche, la cueillette et la chasse sont encore une ressource importante, tandis que l’agriculture (blé et orge) progresse à mesure que se développe l’irrigation, et qu’apparaît un début d’artisanat (fours de potiers). L’essor démographique qui résulte de ces évolutions entraîne un grossissement des villages dont les habitations gardent les mêmes aspects qu’au Badarien, et annonce la civilisation proto-urbaine. La domestication de l’âne favorise le commerce à longue distance.

3   NAGADA II : LE GERZÉEN

Le Gerzéen (3500-3100 av. J.-C.) succède à l’Amratien, et la vocation agricole s’affirme définitivement, grâce à l’irrigation de la vallée du Nil. Entre-temps, le climat s’est encore détérioré et les centres d’innovations techniques (la houe) et culturels se sont déplacés en aval, en Basse-Égypte, où se trouve el-Gerzeh, le site éponyme. Les villages ont pris de l’importance et un urbanisme apparaît. À el-Amrah, pendant la phase d’occupation gerzéenne, les habitations sont intégrées dans des ensembles complexes où l’on a distingué ce qui pourrait être le plus ancien temple égyptien, avec son palais et sa nécropole.

La richesse des objets de la vie quotidienne accompagnant les défunts marque un essor des pratiques funéraires et de la croyance en un au-delà qui ne faiblira pas. Vestige du néolithique, la taille du silex atteint une perfection inégalée (lames taillées montées sur un manche en ivoire sculpté du Gebel el-Arak). Les poteries à oreilles de préhension sont décorées de motifs à l’ocre rouge évoquant la faune et la flore des bords du fleuve.

Cette évolution générale implique la montée en puissance d’un pouvoir central pour coordonner la production agricole, sa défense, sa commercialisation. Elles révèlent aussi l’existence d’un système social comportant, outre la paysannerie, un artisanat différencié (potiers, tailleurs de pierre, sculpteurs sur ivoire).

4   NAGADA III : LE SEMAINIEN

Vers 3000 av. J.-C. commence la période thinite avec le Semainien (ou Nagada III). Originaire de Hiéraconpolis, Narmer (traditionnellement identifié à Ménès) réalise l’unification de la Haute-Égypte et de la Basse-Égypte pour incarner le « double pays «, auquel il donne pour capitale This, à proximité d’Abydos. Le premier, il ceint les deux couronnes — (le pschent), geste que renouvellent les pharaons égyptiens jusqu’à la conquête d’Alexandre le Grand — et crée la première dynastie thinite, également appelée dynastie O.

Voir aussi Égypte ancienne ; art de l’Égypte ancienne.

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