Pierre Ier (du Brésil)

Pierre I^er (du Brésil) (1798-1834), empereur du Brésil (1822-1831) et roi du Portugal sous le nom de Pierre IV (1826-1834).

Né à Queluz, près de Lisbonne, Pedro d’Alacantara est le fils du roi Jean VI du Portugal. Afin d’échapper à l’invasion napoléonienne du Portugal (1807), la famille royale de Bragance, dont Pedro, se réfugie à Rio de Janeiro, au Brésil.

En 1821, lorsque son père rentre au Portugal, Pedro devient prince-régent du Brésil. Mais, dès 1822, il apparaît évident que le gouvernement portugais, inspiré par les révolutions libérales de Porto et Lisbonne, s’apprête à réduire de nouveau le Brésil au statut de colonie. Soutenu par nombre d’hommes politiques brésiliens, Pedro refuse cette issue. En septembre 1822, après avoir pris la tête de la révolution nationale et lancé le « cri d’Ipiranga «, devenu historique (« l’Indépendance ou la Mort «), il fait proclamer l’indépendance du Brésil. Le « Défenseur perpétuel du Brésil « devient empereur constitutionnel le 1^er décembre 1822.

Néanmoins, Pierre I^er peine à éradiquer les résistances pro-portugaises et à maîtriser son immense empire, ce qui le pousse à disperser l’assemblée constituante dès 1823. Malgré son réel patriotisme et la promulgation d’une charte libérale en 1824, il gouverne ensuite de façon autocratique et antidémocratique. La popularité dont il jouissait s’étiole rapidement.

De nombreuses résistances et révoltes le déstabilisent. Incapable d’éviter la guerre avec l’Argentine — qui aboutit à la sécession de l’Uruguay (1825-1828) —, responsable d’une politique étrangère pro-portugaise — alors qu’un large courant lusophobe traverse le pays — et de la signature d’accords commerciaux avec la Grande-Bretagne désavantageux pour le pays, Pierre I^er ne sait définitivement plus se faire aimer de ses sujets. Finalement, le 13 mars 1831, il est la proie d’une émeute, la « Nuit des Carafes «. Le 7 avril 1831, il choisit d’abdiquer en faveur de son fils, Pierre II (âgé de sept ans, fils de l’archiduchesse d’Autriche Léopoldine). Il confie le pouvoir à une triade de régents et repart vers l’Europe.

Au Portugal, Pierre I^er rencontre plus de succès. À la mort de son père, en mars 1826, Pierre a été proclamé roi du Portugal sous le nom de Pierre IV. Mais il a abdiqué en faveur de sa fille Maria Gloria, alors âgée de sept ans — tout en la mariant à son frère, don Miguel (Michel), qui assure la régence. Mais en 1828 Michel a usurpé le pouvoir.

Lorsque Pierre I^er revient au pays natal, c’est avec la ferme intention de reprendre le pouvoir et de rétablir sa fille. Il réussit à reconquérir le Portugal et à écarter Michel par le traité d’Evoramonte (1834). Ayant fait déclarer Maria da Gloria (ou Marie II) majeure, il la rétablit sur le trône lusitanien, qu’elle occupe jusqu’en 1853.

Pierre I^er laisse l’image d’un souverain autocrate, peu éclairé. Il figure néanmoins parmi les pères de l’indépendance brésilienne. À ce titre, ses cendres ont été rapatriées au Brésil en septembre 1972, à l’occasion des cérémonies du cent cinquantième anniversaire du « cri d’Ipiranga «.