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Pouvons-nous désirer mourir ?

Publié le 19/03/2020

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ANALYSE DU SUJET

Ne pas oublier que le verbe pouvoir renvoie à une question « défait » et à une question de « droit » :

Avons-nous le « droit » (non de « mourir» ! ni même de nous suicider) mais de « désirer mourir ». Par rapport à « quoi », par rapport à « qui » cette question peut-elle avoir un sens ? Comment y répondre ?

En fait, pouvons-nous réellement désirer « mourir » ? Lorsque nous disons ou croyons que nous désirons mourir, ne désirons-nous pas en réalité autre chose ? Mourir, pour chacun de nous, peut-il avoir une signification réelle (à strictement parler)? (entre autres nous n avons pas alors l’expérience de notre propre mort...).

S'interroger non seulement sur l’objet du verbe désirer, mais sur le verbe désirer lui-même ici. Quel(s) sens peut-il avoir ? En a-t-il un?

 

« Nous ne laissons pas le temps « faire », le temps n'agit pas, il arrive, c'est nous qui agissons dans le tempspour qu'il arrive conforme à nos intentions.

Si on ne distingue pas l'évènement de l'acte volontaire, onpersonnifie le temps, et on enlève tout son sens à notre action.

1. Le temps permet le sens.

Le fait que l'existence humaine soit dans le temps, qu'elle soit vouée à la mort, faitque nos actions comptent.

En prenant conscience de notre mortalité, nous nous demandons ce que nousallons faire avant de mourir, et nous décidons de ce que nous allons faire.

En ce sens nous ne laissons pasfaire le temps, nous réfléchissons depuis la fin irrémédiable du temps, ma mort, pour nous réapproprier le tempsqui nous y conduit.

2. Notre vie est l'histoire de nos acte et elle est configurée par un projet.Nous provoquons le futur, nous ne le laissons pas arriver.

Nous orientonsnos actes par rapport à une certaine interprétation du monde et unereprésentation de notre vie future comme projet.

Pour Sartre, L'hommen'est ni ceci ni cela.

Son existence n'est d'abord soutenue par rien.

C'estprécisément parce que l'homme n'est d'abord rien qu'il se distingue detoute autre réalité et que son existence est liberté, ne peut qu'êtreliberté.

La chose qui est ceci ou cela, qui n'est que ce queue est, nesaurait être libre.

Un arbre ne peut jamais être que l'arbre qu'il est.

Unobjet n'a pas à être : un coupe-papier, par exemple, est.

Tout objetmatériel est.

L'homme n'est pas.

Il n'est pas d'avance ceci ou cela, cequ'il va devenir n'est pas décidé d'avance.

L'homme est ce qu'il se fait:« Ainsi il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour laconcevoir L'homme est seulement, non seulement tel qu'il se conçoit,mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme ilse veut après cet élan vers l'existence; l'homme n'est rien d'autre quece qu'il se fait.

»Et si l'homme n'est d'abord rien et doit librement choisir son essence,cela signifie qu'il est pure subjectivité, projet :« C'est aussi ce qu'on appelle la subjectivité.

et que l'on nous reprochesous ce nom même.

Mais que dire par là, sinon que l'homme a une plusgrande dignité que la pierre ou la table ? Car nous voulons dire que l'homme existe d'abord, c'est-à-dire que l'homme est d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui estconscient de se projeter dans l'avenir L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'êtreune mousse, une pourriture ou un chou-fleur »La liberté est donc, pour Sartre, un absolu qui ne se choisit pas.

L'homme ne choisit pas d'être libre, il l'est, ilne peut que l'être.

Il l'est tout entier et toujours.

Il ne saurait être tantôt libre, tantôt esclave.

Ce que Sartreexprime sous cette formule : « L'homme est condamné à être libre.

»Si l'homme est celui qui se fait, ce projet réalise pas dans l'intimité douillette d'un ego refermé sur lui-même,mais ne peut se réaliser que dans son rapport au monde et à autrui.

L'homme est « en situation ».

C'est-à-direqu'il est « conditionné par sa classe », « son salaire », « la nature de son travail », conditionné jusqu'à sessentiments et ses pensées.

Mais si l'homme ne peut pas choisir sa classe sociale, il peut se choisir lui-mêmedans sa « manière d'être ».

Sartre lui-même reconnaît en 1940 qu'il est « le produit monstrueux du capitalisme,du parlementarisme, de la centralisation et du fonctionnalisme », mais c'est à partir de cette situation familialequi l'a constitué qu'il entreprend de se « personnaliser ».

D'où la formule : « L'important n'est pas ce qu'on afait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous.

» 3. Conclusion: Laisser faire le temps, c'est ne pas agir, comme c'est parfois inévitable, dans l'oubli et le deuil par exemple.

Mais aufond, même l'oubli et le deuil sont des actes qui consistent à recouvrir le temps passé d'une certaine façon.

Vivre,c'est déjà ressentir et donc transformer le temps objectif en temps subjectif.

D'autre part, vivre c'est aussi agirpour ne as laisser le temps arriver sans nous.. »

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