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PUIS-JE REFUSER DE ME SOUMETTRE AUX LOIS AU NOM DE MA CONSCIENCE MORALE ?

Publié le 11/11/2012

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conscience

Introduction :  "Objection de conscience" . Telle est l'expression signifiant "refuser d'accomplir certains actes allant à l'encontre d'impératifs religieux, moraux ou éthiques dictés par sa conscience". Cette expression a été très entendu au moment des services militaires ou en période de guerre cependant les autorités punissaient le fait de refuser de combattre. Et maintenant certains pays applaudissent et félicitent ceux qui se sont à un moment précis opposés à une loi qui leur ordonnait de tuer . De manière plus générale une objection de conscience consiste à refuser d'obéir à une loi de par sa conscience . Nous pouvons donc   nous interroger "Puis-je refuser de me soumettre aux lois au nom de ma conscience morale ? " Mais qu'est-ce que la conscience morale   ? La conscience morale (origine latine : cum-scientia qui signifie "avec savoir"; mores signifiant "moeurs") est ce fameux juge indépendant des normes sociales qui porte un jugement sur nos actes et nos intentions; qui fait la distinction entre le bien et le mal et dont on ne peut se détacher . Tous les hommes possèdent la conscience morale. Refuser a le sens
de s'opposer, de faire objection. Par conséquent lorsque nous refusons de faire quelque chose au nom de notre conscience morale , nous refusons légitiment car la conscience morale fait la distinction entre le bien et le mal .  Nous pouvons nous demander s'il est légitime de s'opposer à des lois légales ? Et devons-nous nous opposer à des lois que notre conscience juge comme inacceptables ? Nous allons tout d'abord parler du fait qu'il peut être légitime de s'opposer à des lois légales. Puis nous aborderons le fait que l'on ne devrait pas refuser de se soumettre aux lois d'un état. Enfin nous parlerons de la politique idéale où les lois seraient légitimes et légales . I Tout d'abord, oui il est normal de refuser d'obéir à des lois que notre conscience morale juge dangereuses et irraisonnables. Il est dans la nature de l'homme de dire non car comme l'a dit le philosophe ALAIN " Dès que la tête humaine reprend son antique mouvement de haut en bas, aussitôt les tyrans reviennent ". A travers cette citation ALAIN dénonce le fait que si les hommes acceptent tout y compris le mal, la tyrannie revient et les dictateurs surgissent ( comme par exemple le fait que le peuple allemand ne se soit pas opposé
aux lois contre les juifs en 1933) . L'homme, cet animal métaphysique de Shopenhauer est un être de raison et armé de conscience car selon le philosophe français J-J Rousseau c'est la conscience qui rend l'homme supérieur aux bêtes. L'homme se doit d'examiner , d'évaluer les lois que l'on lui impose. Jean Jaurès a dit " Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience", des révolutions n'ont-elles pas eu lieu grâce à la conscience ? Nous pourrions même dire "grâce à une prise de conscience". De plus, selon Theodore Dreiser "elle n'empêche jamais de commettre un péché, elle empêche seulement d'en jouir en paix", c'est à dire que en plus d'être un juge inflexible,   la conscience agit comme un   gendarme morale   et n'a de cesse que de poursuivre un homme qui a mal agit. Cependant l'homme est un animal politique il a donc créé la politique (origine grecque "polis" : la cité, l'Etat) car celle-ci lui apparaissait comme une nécessité. Elle concerne la structure et le fonctionnement d'une société et relève donc de l'intérêt général. Elle représente le "bien-vivre" car elle représente le lieu où l'homme peut vivre sa "pleine vie". L'homme est un citoyen et en tant que citoyens les hommes
votent des lois . Ces lois sont des règles juridiques qui "encadrent" les individus et maintiennent l'égalité. Dans une république, ce sont les représentants du peuple qui votent et instaurent les lois . Par conséquent les lois sont votées pour l'intérêt de tous et un homme ne peut pas refuser de se soumettre à une loi qui est instaurée par toute la communauté (ou ses représentants) et qui est donc considérée comme juste. S'il refuse de s'y soumettre il serait alors considéré comme hors-la-loi. Pour le grand penseur allemand Nietzsche, la conscience morale est due à un retournement des instincts de cruauté vers l'intérieur de l'individu est par essence "mauvaise conscience" et "dépréciation de la vie". Elle est donc inutile pour l'homme alors que ce qui est indispensable à l'humanité ce sont les mœurs (autodomestication de l'homme par l'homme). Les moeurs dépendent des individus et peuvent être très différents en fonction des pays . Chaque état essaie donc d'établir des lois déterminées par les moeurs de sa nation . Cependant chaque politique peut connaître des dérives et sans vigilance de la part du peuple, le despotisme peut apparaître . Mais alors quelle serait la société idéale où les
lois seraient légitimes et légales et où celles-ci seraient respectées et aucunes ne seraient contestées par les citoyens   ? Cette question est très utopiste mais tout d'abord comme l'a dit Montesquieu "celui qui fait exécuter les lois doit y être soumis". L'égalité est un principe très important qui doit être omniprésent dans une société. Cependant Edouard Herriot a dit "il est plus facile de proclamer l'égalité que de la réaliser", ceci s'explique par le fait que les hommes ont ce besoin de supériorité vis à vis de leurs compatriotes . De plus, la liberté est une nécessité, il est clair que c'est un paradoxe ( qu'est ce que la liberté si nous sommes encadrés constamment par des lois ?) mais cependant la liberté est un droit inaliénable et une société sans lois est impensable. Il faut donc que la liberté de chacun s'arrête là où elle heurte l'autre. La question de la "politique parfaite" est très compliquée et aucun état n'a réussit à instaurer des lois qui n'ont jamais été contestée . En conclusion, nous pouvons dire que nous pouvons nous opposer à des lois au nom de notre conscience morale car celle-ci dépend de nos moeurs .

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