Question33: La télévision devient, à partir de 1965, le lieu privilégié des batailles électorales présidentielles.

Question33: La télévision devient, à partir de 1965, le lieu privilégié des batailles électorales présidentielles. Chaque candidat bénéficie d'un temps de parole déterminé. Comment le ''candidat" de Gaulle dispose-t-il du sien: A. en le respectant scrupuleusement? B. en le dépassant outrageusement? C. en se contentant, majestueusement, .de courtes interventions? Réponse 33 C. En se contentant, majestueusement, de courtes interventions. Pour le général de Gaulle, qui a différé le dépôt de sa candidature jusqu'au dernier moment, laissant planer un certain suspense, il s'agit plus d'un plébiscite à recueillir que d'un affrontement avec les autres candidats. Parmi ceux-ci, Jean Lecanuet rassemble sous son nom les centristes et les M.R.P., tandis que François Mitterrand, après l'échec de la candidature de Gaston Defferre, est parvenu à faire l'unité de la gauche, communistes compris. Si la télévision apporte une incontestable dimension nouvelle à la campagne présidentielle, le recours systématique aux sondages offre une photo quasi instantanée de l'évolution des intentions de vote. Ainsi, un premier sondage, réalisé avant même que le Général eût fait acte de candidature, lui donnait une préférence de 66%, alors que cette préférence va jusqu'à descendre sous la barre des 50% à mesure que s'intensifie une campagne électorale à laquelle le Général prétend se soustraire. La surprise du ballottage, au terme du premier tour, n'en est pas moins humiliante pour celui qui espérait un plébiscite. Voilà donc le président de la République sortant contraint de se plier à l'empoigne électorale et de consentir à des "entretiens au coin du feu" avec le journaliste Michel Droit. Il sera réélu avec 55% des votes exprimés, contre 45% à François Mitterrand. L'alerte a été chaude et a confirmé l'érosion du charisme gaullien. Il est vrai que, face au vieillissement de Charles de Gaulle (quoiqu'apparu en pleine forme, il n'en a pas moins 75 ans), la jeunesse et le dynamisme d'un Lecanuet (45 ans) ou d'un Mitterrand (49 ans) ont impressionné. La télévision n'a sans doute fait qu'accentuer une tendance, mais le pays a laissé paraître un évident d ésir de changement, phénomène d'autant plus inquiétant pour la majorité présidentielle que se profilent déjà les élections législatives de 1967. On notera que les élections présidentielles ont vu la participation record de 85% des inscrits, ce qui donne encore plus de valeur, a posteriori, aux résultats enregistrés.