Queuille, Henri

Queuille, Henri (1884-1970), homme politique français, plusieurs fois ministre sous la III^e et la IV^e République.

Né en Corrèze, à Neuvic d’Ussel, Henri Queuille fait ses études de médecine à Paris, mais revient rapidement dans sa région. Élu maire radical de sa commune natale en 1912, il devient conseiller général, puis député radical socialiste (1914-1935) et sénateur (1935-1940 et 1946-1958) de Corrèze. Envoyé au front pendant la Première Guerre mondiale, il en revient décoré. Pragmatique et ayant la confiance des anciens combattants, il est constamment réélu malgré le déclin du radicalisme dans sa région. En dépit de ses préoccupations locales, il acquiert une stature nationale et se fait remarquer au Parlement par son aptitude au dialogue et son sérieux. De 1920 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, il occupe plusieurs dizaines de responsabilités ministérielles, à l’Agriculture principalement (1924-1925, 1926-1928, 1930, 1932-1934, 1938-1940).

Au moment de la guerre, il entre très tôt dans la Résistance puis rejoint Londres en 1943. Le général de Gaulle mesure ses talents d’organisateur et le nomme commissaire d’État chargé du ravitaillement.

Sous la IV^e République, il est une figure essentielle de la Troisième Force, qui rassemble notamment la SFIO, le MRP et les radicaux. Président du Conseil de septembre 1948 à octobre 1949, il doit affronter un important mouvement de grève déclenché par les syndicats et le Parti communiste (octobre-novembre 1948). Il est le signataire de l’adhésion de la France au pacte Atlantique (avril 1949) (Organisation du traité de l’Atlantique Nord). En 1951, à la tête du gouvernement de mars à juillet, il fait voter la loi électorale dite des « apparentements «, moyen peu honorable d’enrayer la progression des gaullistes et des communistes en corrigeant les effets de la proportionnelle, qui sera finalement rejetée par l’Assemblée nationale. Au cours des années suivantes, Henri Queuille se retire progressivement de la vie politique jusqu’à sa mort.