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RECHERCHES PHILOSOPHIQUES SUR L’ESSENCE DE LA LIRERTÉ HUMAINE ET LES SUJETS QUI S’Y RATTACHENT,

Publié le 30/09/2018

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Dernier grand essai publié par Schelling de son vivant, cette œuvre marque un tournant dans son itinéraire philosophique. Elle témoigne à la fois de l’influence de Jacob Boehme et de la décision d’aborder la philosophie de l’esprit proprement dite.

 

S’il y est question de la liberté humaine, l’ouvrage examine également les grandes questions métaphysiques: Dieu, la création du monde, le bien et le mal. La position de Schelling est antirationaliste. Il adopte un «réalisme vivant», ou philosophie de la nature, dans lequel la liberté est conçue comme un choix entre le bien et le mal. Le mal, sous la forme du péché, est nécessaire à l’humanité pour qu’elle se purifie. Il est permis par Dieu en ce qu’il se crée lui-même en dédoublant Y«Urgrund», ou le fonds indifférencié d’avant cette création, en nature et esprit. Mais c’est ce même dédoublement qui rend possible le triomphe du bien sur le mal.

 

La lutte du bien contre le mal est l’œuvre de la liberté humaine. Celle-ci n’est pas incompatible avec une totale nécessité, tous les êtres se trouvant, pour Schelling, sous l’entière dépendance de Dieu. Mais ce panthéisme, contrairement à celui de Spinoza, inclut la possibilité d’une liberté des créatures et du monde lui-même. En effet, Schelling étend la notion de liberté, qu’il

 

juge trop limitée chez Kant et chez Fichte, à l’univers tout entier.

 

Cette conception «réaliste» de la liberté ouvrira la voie à l’«utopie métaphysique» qui caractérise certains courants anti-étatiques et anti-autoritaires du xixc siècle.

 

Édition: Recherches sur la liberté humaine

 

(trad. M. Richir), Payot, 1977.

 

Étude: M. Heidegger, Schelling: le traite de 1809 sur l’essence de la liberté humaine (trad. J.-F. Courtine), Gallimard, 1977.

Friedrich Wilhelm Joseph von

 

Schelling, 1775-1854.

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