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Ressource gratuite: La liberté est-elle une absence de limites ? Est-on libre lorsque nous n'avons plus de limites ?

Publié le 22/07/2010

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- Qu’est-ce qu’une limite ? Ce qui nous empêche de faire ce que l’on désire ? Une limite raisonnable, imposé par soi-même afin de vivre selon des principes ? Ou alors des limites imposées par notre environnement (famille, amis, société, lois) afin de ne pas entraver la liberté d’autrui : « Ma liberté s’arrête où commence celle de l’autre « ? Les lois encadrent les hommes, afin qu’ils ne se heurtent pas en mouvement. Même si, d’un point de vue négatif, elles ont l’apparence de simple contraintes à un éventuel épanouissement, il serait plus sage de les considérer comme un fil conducteur, qui nous permettent d’évoluer en harmonie au sein d’une communauté. Ou tout simplement à un environnement trop influent, bref, à des déterminismes ? Ou alors physique ? Un handicap physique qui empêcherait, et ce serait légitime et tout à fait pardonnable, une forme de liberté convoitée ? Car les êtres normalement constitués peuvent pratiquer des activités quelconques qui semblent être interdites à une personne souffrant d’handicap, quel qui soit. Mais cela signifie aussi des limites qui peuvent apparaître comme des barrières injustes, dues aux aléas de la vie, se traduisant par des complexes d’infériorité.  - Avant de se demander si la liberté est une absence de limites, il faut d’abord situer ce qu’est la liberté. En effet, elle peut différer pour beaucoup de personnes, selon, par exemple, le contexte politique. S’il est évident qu’en dictature ou tout autre état autoritaire, policier, la liberté est réduite ou peut exister via des brefs moment d’évasion, cette même liberté voie ses limites repoussées en démocratie. Par la liberté d’expression, de mouvement, de pensée, de sécurité, de vote. Ce dernier exemple de droit est plus difficile à cerner dans des états se revendiquant démocratiques. En effet la Belgique possède un système de vote différent à celui de la République Française, où l’individu majeur se voit obliger de participer à la gestion de son pays, bref : il est obligé de voter. Si le choix politique n’est pas entravé par cette loi, la liberté en ressort affaibli. Dès lors, on peut se demander si la liberté n’est pas souvent une douce illusion établie par nos autorités. Même si, certes, l’intention est bonne.    Cependant cette limitation de liberté en démocratie est essentielle, car un état se basant sur le principe de la majorité (littéralement pouvoir du peuple) doit sans cesse limiter la marge de manœuvre de d’individus au pouvoir personnel. Ce qui pourrait être de nouveau vu comme une contrainte à la liberté individuelle est plutôt un frein à ce qui pourrait devenir une ambition dévorante de liberté sans aucune limites, à savoir la soif de pouvoir. Cette soif de pouvoir qu’exige l’homme voulant toujours plus de décision personnel : la mort de la démocratie, et par là, de la liberté. Donc les limites à la liberté seraient nécessaires.  Les règles, en général, sont vu comme des limites, dans le domaine de l’art. Mais elles peuvent être bénéfiques. L’exemple du poète l’illustre adéquatement. La poésie classique exige une structure et des formes très strictes (comme le sonnet). Dès lors, celles-ci force le poète à plus d’ingéniosité. A developper des rimes, des pieds, etc. Le poète doit donc créer son poème en suivant ces règles austères mais aussi, et surtout, en ne perdant pas son objectif qui est de faire de l’art, bien plus personnel. Cet exemple peut sembler paradoxal, mais au final, le poète franchit deux limites : psychologiques, car il doit faire un effort sur lui-même ; et matériel, car malgré ses formes figées, son poème ne peut être bon que s’il arrive à faire oublier au lecteur les lettres froides de son œuvre, en le transportant avec lui dans son imaginaire et sa pensée.  Mais l’art aussi a souvent eu besoin de passer par des phases de libération, parfois violentes, afin de progresser et découvrir d’autres formes d’expression. Comme le témoigne les mouvements nouveaux, en peinture par exemple, initié par Vassily Kandinsky, ou plus récemment, le mouvement hippie et sa musique aux gouts psychédéliques particuliers.      La définition courante et populaire de la liberté est le plus souvent : la liberté est faire ce que l’on désire sans rencontrer d’obstacle. C’est alors l’absence de toutes contraintes, et donc d’indépendance, libérer de toutes contraintes venues de l’extérieur. Venues de l’extérieur, car à partir du moment où l’on exprime le désir d’être libre, c’est que l’on admet que les limites à la liberté sont posé par autrui. Le sentiment de liberté nait alors en « cassant « les codes sociaux et en vivant en marge, comme une consommation excessive de produits promettant le bonheur.  Cependant la liberté peut aussi être tronquée par notre propre personnalité, traduit en une critique des déterminismes qui occuperait une place importante, voir total selon Spinoza, de nos décisions dans nos choix. La liberté serait alors une nouvelle fois une illusion du libre-arbitre, une sorte de fausse-conscience, si elle ne s’exprime pas par une autonomie intérieur. Ainsi, dans une sorte de pessimisme, des philosophes comme Nietzsche, Spinoza, ou encore Paul Valery exclu la valeur réelle de la liberté. Ce dernier dira d’ailleurs : « La liberté est l’un de ces détestables mots qui ont plus de valeur que de sens, qui chantent plus qu'ils ne parlent, qui demandent plus qu'ils ne répondent (…) «.  L’acte de référence qui doit s’effectuer absolument sans limites, dans un choix purement libre est bien la volition, ou la volonté. Car un choix qui se dit libre, par essence, devrait toujours se faire sans aucunes contraintes, sans la moindre pression connue ou inconnue venue que ce soit de l’extérieur ou de l’individu même. De l’extérieur, parce qu’il est évident qu’un choix ne fait qu’interagir l’individu, et de lui-même pour en revenir aux déterminismes.    Pour répondre concrètement au sujet, il serait un peu trop facile d’y répondre par le simple adage « Ma liberté s’arrête où commence celle de l’autre «, afin d’illustrer l’application des limites dans notre volonté de liberté. Mais plutôt définir la liberté sans un minimum de contraintes comme essentiel, car alors elle devient paradoxalement liberticide. Rousseau, sur le même sujet dira d’ailleurs : « La liberté suit toujours le sort des Lois, elle règne ou périt avec elles. « D’où l’importance des Lois dans notre société.

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