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TEXTE: LES METEORES, DISCOURS TROISIEME, Du sel. DESCARTES

Publié le 22/02/2012

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discours
La salure de la mer ne consiste qu'en ces plus grosses parties de son eau que j'ai tantôt dit ne pouvoir être pliées comme les autres par l'action de la matière subtile, ni même agitées sans l'entremise des plus petites. car ne pouvant être pliées par la matière subtile qui les environne, elles doivent toujours entrer de pointe dans les pores de la langue, et par ce moyen y pénétrer assez avant pour la piquer ; Car lorsqu'elles sont ainsi collées autour des autres, la force (te la matière subtile qui les agite, n'est employée qu'a faire qu'elles tournent fort promptement autour de celles quelles embrassent, et qu'elles passent ça et là de l'une sur l'autre, sans pour cela changer aucun de leurs plis : , elles s'entrelacent nécessairement en telle sorte, qu'il est besoin qu'une partie de cette force de la matière subtile soit employée à les plier, pour les dégager les unes des autres ; Et sachant que les corps qui sont transparents, le sont d'autant plus qu'ils empêchent moins les mouvements de la matière subtile qui est dans leurs pores, on voit encore de ceci que l'eau de la mer doit être naturellement plus transparente, et causer des réfractions un peu plus grandes que celle des rivières. Et on voit aussi, qu'elle ne se doit pas geler si aisément, en sachant que l'eau ne se gèle que lorsque la matière subtile qui est entre ses parties, n'a pas la force de les agiter. Dont la raison est que la matière subtile qui était autour des parties de cette eau, étant plus grossière, ou moins subtile, et par conséquent ayant plus de force que celle qui était autour des parties de cette neige, va prendre sa place à mesure que les parties de la neige se roulent autour de celles du sel en se fondant ; au moyen de quoi la matière plus subtile qui était dans la neige, entre dans l'eau, pour succéder à celle qui en sort ; et particulièrement aussi que la matière subtile qui est autour des parties de l'air, se remue tout autrement que celle qui est autour des parties de l'eau : ainsi qu'on voit par expérience, en ce que tous les corps assez petits, quoi que de matière fort pesante, comme sont de petites aiguilles d'acier, peuvent flotter et être soutenus au dessus, lorsqu'elle n'est point encore divisée ;

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