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Tjibaou, Jean-Marie

Publié le 10/04/2013

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Tjibaou, Jean-Marie (1936-1989), homme politique néo-calédonien, partisan de l'indépendance kanak, qui, à la tête du Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), a signé en 1988 les accords de Matignon.

Né à Tiendanite, dans la vallée de Hienghène, fils d'un chef coutumier de tribu, Jean-Marie Tjibaou reçoit une éducation catholique. Entré au petit séminaire, puis dans une école de Frères missionnaires et au grand séminaire, il se passionne pour la philosophie avant d'être ordonné prêtre en 1965 à Hienghène. Il officie par la suite dans la cathédrale de Nouméa. En 1968, il part en métropole où il suit des cours de sociologie à Lyon, puis d'ethnologie à Paris. Ayant étudié en particulier le problème de l'identité culturelle mélanésienne, il aboutit à la conclusion que « la recherche de l'identité aboutit forcément à la revendication de l'indépendance « et, renonçant à la prêtrise en 1972, il s'engage en politique. De retour en Nouvelle-Calédonie, il est élu maire de Hienghène. Lors du 8e congrès de l'Union calédonienne, il devient secrétaire général de ce parti et fixe comme objectif à son action, l'indépendance. Conseiller territorial de la côte en 1979, puis vice-président du Conseil du gouvernement territorial en 1982, il apparaît alors comme le symbole de « l'intransigeance kanak «.

Au lendemain de l'échec des premières négociations sur l'avenir de l'île avec l'État et les anti-indépendantistes dirigés par Jacques Lafleur, en 1983, Jean-Marie Tjibaou durcit ses positions appelant au boycott des élections de novembre 1984. Dans le même temps, il tente de structurer le mouvement indépendantiste et prend la tête du Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), qui regroupe les principaux partis mélanésiens. Mais, soucieux d'arriver à une solution politique négociée, il accepte le statut Pisani, devenant président de la région Nord en 1985. Cette attitude lui vaut d'apparaître comme un modéré aux yeux des indépendantistes radicaux. La prise d'otages d'Ouvéa en 1988, qui se termine par la mort de 19 Mélanésiens et de 2 gendarmes, accélère son évolution vers la nécessité d'un dialogue avec le Rassemblement pour la Calédonie dans la république (RPCR) de Lafleur et son divorce avec les radicaux de son propre camp. Aussi signe-t-il en juin 1988 avec Jacques Lafleur et Michel Rocard, les accords de Matignon qui jettent les bases de l'avenir institutionnel et économique de l'île pour dix ans. Accusé de trahison par les extrémistes kanaks, Jean-Marie Tjibaou est assassiné par l'un d'entre eux, le 4 mai 1989, alors qu'il assiste avec son bras droit, Yeiwéné Yeiwéné, à une cérémonie à Ouvéa en mémoire des indépendantistes tués un an plus tôt.

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