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La science au XIXe siècle: le positivisme

Publié le 18/02/2013

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Tout le monde, assurément, en conviendra : c'est

en abordant l'époque contemporaine que la tâche

de l'historien de la science devient le plus malaisée.

Qu'il s'agisse de la science de l'antiquité, de celle

de la renaissance .galiléenne et cartésienne ou de

celle des philosophes, il domine son sujet d'assez

loin pour pouvoir en embrasser toute l'étendue et

tenter d'en dégager les .grandes lignes; mais, collé

à l'époque contempomine comme un ver à la terre,

comment ferait-il pour en prendre une vue d'ensemble

et en distinguer les traits généraux?

Cependant, il se peut qu'aux yeux de l'historien

de l'an 3000, la filiation du x1x0 siècle~avec le xvm•

apparaisse plus évidente que nous le croyons, qu'à

travers la masse de découvertes qui l'encombrent,

son uhité ressorte vigoureusement, et que lui aussi

s'encadre docilement dans la chaîne historiqμe qui

va du Discours de la méthode à la découverte des

rayons X.

« Or, quand on le considère à ce point de vue, le xrx• siècle se révèle comme le prolongement natu­ rel et la conclusion - disons même : le point final - du xvru•.

Reportez-vous, en effet, aux chapitres VIII et IX; rappelcz-v:ous le sourd réveil des ins­ tincts de justice sociale et de liberté, la lutte de plus en plus ardente contre le dogmatisme et la théologie, les progrès de l'athéisme, favorisés par ceux du déterminisme - lui-même issu de l'essor des mathématiques - et par ceux du matérialisme - sorti du perfectionnement de la physique et de la naissance de la chimie.

Cet effort vers l'émanci­ pation physique, intellectuelle et morale des indi­ vidus, qui caractérise le temps des philosophes, c'est au siècle suivant qu'il atteint son plein effet.

Depuis Louis XIV jusqu'aux premières années de notre siècle, c'est par une courbe ascendante qu'il pourrait se représenter.

La courbe montre bien quelques :accidents - tantôt une accélération du mouvement ou une explosion brutale, comme en 178{t ou en 1848, tantôt un recul, cotnme sous le Romantisme - mais, à nos yeux d'historiens de l'an 3000, elle n'en offre pas moins une continuité significative.

, La Révolution française avait semé dans toute l'Europe des germes d'indépendance; elle :avait fait juger intolérable la sujétion à l'égard de quelque pouvoir que ce fût, celui du souverain ou celui de la religion; elle avait resserré les liens entre le progrès scientifique et la libération de la per­ sonne humaine.

Après 1815, en France, en Autriche, en Allemagne, en Russie, !':absolutisme reprit son règne interrompu et le libéralisme parut écrasé.

La science, qui en était solidaire, devint suspecte, et, après avoir été en honneur sous l'Empire, vit res­ susciter, plus puissant que jamais, son vieux rival le latin.

Quel singulier phénomène qu'au moment où elle recevait une si extraordinaire impulsion, elle fût chargée de tous les crimes! Mm• de Staël et Chateaubriand crièrent leur haine contre l'engeance mathématique, et Lamartine s'écria avec soulage-. »

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