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SCIENCE, HISTOIRE, MÉMOIRES AU XIXe Siècle

Publié le 25/05/2012

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histoire

Il est très difficile de marquer aujourd'hui où s'arrète la littérature : l'intelligence est difl'use, la curiosité vaste; hors des genres définis qui promettent des impressions d'art, jamais, je crois, plus d'ouvrages spéciaux n'ont pris place dans la littérature. J'entends par là qu'ils sont parvenus à un public qui en jure sans compétence particulière, qui n'y cherche aucune instruction technique, qui s'en fait, plus ou moins frivolement ou grossièrement, des moyens de culture générale, de plaisir intellectuel. Il n'est pas possible aujourd'hui, moins encore qu'au xviiie siècle, de s'enfermer dans la littérature d'art, et il faut qu'un homme qui ne se désintéresse pas des choses de l'esprit, ait l'oeil ouvert sur ce qui se passe dans les mondes divers de l'érudition, de la science et de la philosophie.

Science et philosophie: Claude Bernard. Nos moralistes.- 2. Érudition et histoire : Fustel de Coulanges. - 3. Ernest Renan : morale idéaliste et science positive. L'esprit de l'homme et l'influence de l'oeuvre. - 4. Mémoires, lettres, voyages : Mme de Rémusat, Marbot, Pasquier, Doudan, etc.

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« 1.

SCIENCE ET PHILOSOPHIE.

Taine, dont j'ai parlé, Renan, dont je parlerai, l'Anglais Darwin t, qui ne m'appartient pas, voilà !es !rois grands modificateurs des esprits contemporains : c'est d'eux, de l'un plus, de l'autre moins, assez souvent de tous les trois tant bien que mal amalgamés et fondus, c'est d'eux que nous tenons la plupart de nos idées géné­ rales.

Darwin surtout - plus mal compris à mesure qu'il était moins directement étudié- est devenu presque populaire.

Un grand nombre de traductions d'ouvrages étrangers sont devenues matières de lecture courante: avec le naturaliste Darwin, l'Angleterre nous a fourni ses philosophes, Stuart Mill, Herbert Spencer, Alexandre Bain 2 • De l'Allemagne, nous avons connu sur­ tout, de première ou de seconde main, le matérialisme scientifique de Büchner 3 , l'évqlutionnisme systématique de Hœckel; le pessi­ misme de Schopenhauer nous a conquis; et .M.

de Hartmann a mis pour un temps l'inconscient à la mode.

Et voici que commence le règne de Nietzsche, destructeur du kantisme, du christianisme, et restaurateur de la vraie morale par le culte irréfréné du moi.

Mais rentrons en France.

l'ios savants se sont, en général, rigou­ reusement renfermés dans les études spéciales, et n'ont pas cherché à élargir leur popularité par la Eéduction des hypothèses générales et des vastes perspectives systématiques.

Des plus fameux, comme M.

Pasteur, on sait les travaux, mais on n'a rien à lire.

Cuvier, Arago s'étaient, dans la première moitié du siècle, fait une répu­ tation, comme autrefois Fontenelle, par les éloges académiques : le genre a passé de mode, ou Lien leurs dons d'exposition littéraire n'ont pas passé à lewrs successeurs.

C'est l'intérêt philosophique des idées qui a donné accès à quelques écrits scientifiques auprès des hommes que la chimie ou l'histoire naturelle n'intéressent pas par elles-mêmes; telles pages 4, par exemple, qui précisent sur certains points la conception qu'un homme de notre âge peut se former de 1.

Charles Darwin (1809-1882) : De l'oriaine des espèces pa•· row de sélectwn nat>. »

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