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QUESTIONS DE Science de 1900 à 1909 : Histoire

Publié le 27/12/2018

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1900: Paris, pour la cinquième fois siège d'une exposition universelle, célèbre l'aube du siècle nouveau dans une débauche de lumière. Héroïne de la fête, l'électricité suscite un nouveau regard sur les sciences, exprimé par Paul Morand: «Autant que la morphine dans les boudoirs de 1900, elle triomphe à l'Exposition [...]. Elle est le progrès, la poésie des humbles et des riches... L’Electricité on l'accumule, on la condense, on la transforme, on la met en bouteilles, on la tend en fils, on l'enroule en bobines, puis on la décharge dans l'eau, sur les fontaines, on l’émancipe sur les toits, on la déchaîne dans les arbres: c'est le fléau, c'est la religion de 1900.»

 

Certes, les techniques de transport à distance et de stockage de l’électricité qui permettent ses multiples utilisations industrielles ou domestiques étaient déjà présentées dans les expositions depuis 1881. Mais en ce début de siècle, c’est le triomphe absolu. L’électricité règne sur tous les réseaux, promène les visiteurs en métro ou trottoir roulant, commande les salles de machines, alimente les voitures de pompiers, soigne les malades dans les hôpitaux, franchit l’Atlantique en 1901 avec le premier message de télégraphie sans fil envoyé par Marconi.

 

Maîtresse de l’univers technologique, l’électricité est aussi maîtresse d'illusions. Elle dispense le merveilleux sur les écrans géants de Louis Lumière et des voyages imaginaires au cinéorama. Lors d'une conférence publique au Trocadéro, en 1905. Édouard Branly ébahit la foule quand il commande à distance l'allumage et l'extinction d'un groupe de lampes, le mouvement d’un boulet de canon et le coup d’un pistolet chargé. L'électricité touche à la magie. Elle met la raison en veilleuse ou au défi. Le temps n’est plus où la science alimentait de pittoresques leçons de choses, souvent prétextes à d'inconditionnelles célébrations du progrès. Après le sérieux des images de puissance mécanique et la gravité moralisatrice des discours sur l'hygiène diffusés au xixe siècle, l’électricité donne à voir une science ludique, fascinante.

 

«En revenant de eexpo...»

 

L'image de la science, exhibée en 1900, traduit-elle une attitude générale? N'aurait-elle pas pour fonction de dissimuler de plus dures réalités, un quotidien moins serein? En un sens, par son fonctionnement, l’activité scientifique correspond aux idéaux qui sous-tendent les expositions universelles. La fondation des prix Nobel en 1901 souligne le caractère international de la recherche scientifique. La création en 1899 de l’Association internationale des académies couronne le processus de développement et d’institutionnalisation des échanges, rencontres et congrès internationaux. Mais cette Association, qui disparaît en 1914, est aussi le foyer de tensions internes entre les sociétés savantes, et les projets officiels de coopération n'empêchent pas une âpre compétition dans certains domaines de recherche. La chimie des colorants de synthèse, par exemple, est à la fin du xixe siècle l’objet d’une bataille entre l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France. À l'Exposition de 1900, malgré une brillante rétrospective d'un siècle de chimie française, les produits de l’industrie chimique allemande humilient les nations rivales.

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« QUESTIONS DE SCIENCE.

Marie Curie s'avemure dans w1 domaine nout'tau dt la scimce: QUESTIONS DE SCIENCE.

Au nombre des merveilles nées de l'électricité, la télégraphie sans fil (TSF) que perfectionne Guglielmo Marconi, photographié ici (à gauche) aux côrés de so11 assiscam Kemp.

© The Hulwn - Deutsch Collee/ion fonctionnement, l'activiré scientifique correspond aux idéaux qui sous-tendent les expositions universelles.

La fondation des prix Nobel en 1901 souligne le caractère international de la recherche scientifi­ que.

La création en 1899 de l'Association internationale des acadé­ mies couronne le processus de développement et d'institutionnalisa­ tion des échanges, rencontres et congrès internationaux.

Mais cette Association, qui disparaît en 1914, est aussi le foyer de tensions inter­ nes entre les sociétés savantes, et les projets officiels de coopération n'empêchent pas une âpre compétition dans certains domaines de recherche.

La chimie des colorants de synthèse, par exemple, est à la fin du x1x' siècle l'objet ?'une bataille entre l'Allemagne, la Grande­ Bretagne et la France.

A l'Exposition de 1900, malgré une brillante rétrospective d'un siècle de chimie française, les produits de l'indus­ trie chimique allemande humilient les nations rivales.

Par ailleurs, l'enthousiasme pour la science est loin d'être partagé par tous, en France du moins.

Pour une large fraction de la population, les •> en révélant dans le psychisme un monde incontrôlé de pulsions agissantes, les physiciens mettent au jour de formidables réserves d'énergie dans les entrailles de la matière.

Tout commence par un jour sans soleil de 1896 où Henri Becquerel découvre un rayonnement. »

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