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Les journalistes contestés

Publié le 05/12/2018

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Dans la foulée survint l’affaire de dopage du Tour de France. A l’appui de remarquables enquêtes, le Monde monta au créneau, demandant l’arrêt d’une épreuve qui se ridiculisait chaque jour un peu plus sous les caméras de France 2. Cette fois-ci, on reprocha aux médias (terme global et ici totalement injustifié puisque l'Équipe, impliquée dans l’organisation de l’épreuve, et le service des sports de France 2 observaient la plus grande prudence) de « faire leurs choux gras avec ce que tout le monde savait»... Effectivement,

Quelques jours de juillet ont suffi pour que s ’exprime le ressentiment populaire contre les journalistes. Un ressentiment intellectualisé quelques mois plus tôt par Serge Halimi dans son ouvrage les Nouveaux Chiens de garde. Mais le noyau parisien dur du journalisme visé par Halimi s’est étendu à l’occasion de la Coupe du monde et du Tour de France à l’ensemble de la profession. Et le plus cocasse de l’affaire est de voir la presse relayer, pour ne pas dire faire mousser, ce ressentiment diffus, à relents poujadistes. Quelques mois plus tôt, on avait montré du doigt les fameux «30 % des journalistes », avantage fiscal archaïque mais qui, depuis 1945, permet aux patrons de presse de maintenir des salaires plus bas (à niveau d’études égal ou à qualification cadre égale) que dans les autres secteurs de l’activité économique.

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