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Conscience de soi et connaissance de soi

Publié le 10/04/2014

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conscience

 

Conscience de soi et connaissance de soi

La conscience est-elle source d’illusion ? (La conscience, l’inconscient ; la liberté ; la

connaissance sensible)

Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?

Etre conscient de soi est-ce être maître de soi ? (La conscience ; l’inconscient ; la liberté)

L’idée d’inconscient exclut-elle l’idée de liberté ?

Peut-on refuser l’idée d’un inconscient psychique ?

Cette conscience de lui-même, l’homme l’acquiert de deux manières : théoriquement, en

prenant conscience de ce qu’il est intérieurement, de tous les mouvements de son âme, de

toutes les nuances de ses sentiments, en cherchant à se représenter à lui-même, tel qu’il se

découvre par la pensée, et à se reconnaître dans cette représentation qu’il offre à ses propres

yeux. Mais l’homme est également engagé dans des rapports pratiques avec le monde

extérieur, et de ces rapports naît également le besoin de transformer ce monde, comme luimême,

dans la mesure où il en fait partie, en lui imprimant son cachet personnel. Et il le fait

pour encore se reconnaître lui-même dans la forme des choses, pour jouir de lui-même comme

d’une réalité extérieure. On saisit déjà cette tendance dans les premières impulsions de

l’enfant : il veut voir des choses dont il soit lui-même l’auteur, et s’il lance des pierres dans

l’eau, c’est pour voir ces cercles qui se forment et qui sont son oeuvre dans laquelle il retrouve

comme un reflet de lui-même. Ceci s’observe dans de multiples occasions et sous les formes

les plus diverses, jusqu’à cette sorte de reproduction de soi-même qu’est une oeuvre d’art.

Hegel

(La conscience ; l’inconscient ; le travail et la technique ; l’art)

Je me trouve en droit de supposer que la conscience ne s’est développée que sous la

pression du besoin de communiquer… La conscience n’est qu’un réseau de communication

entre hommes… : l’homme qui vivait solitaire, en bête de proie, aurait pu s’en passer. Si nos

actions, pensées, sentiments et mouvements parviennent – du moins en partie – à la surface de

notre conscience, c’est le résultat d’une terrible nécessité qui a longtemps dominé l’homme, le

plus menacé des animaux : il avait besoin de secours et de protection, il avait besoin de son

semblable, il était obligé de savoir dire ce besoin, de savoir se rendre intelligible ; et pour

tout cela, …il fallait qu’il eût une « conscience «, qu’il sût lui-même ce qui lui manquait, qu’il

sût ce qu’il sentait, qu’il sût ce qu’il pensait. Car comme toute créature vivante,

l’homme…pense constamment, mais il l’ignore ; la pensée qui devient consciente ne

représente que la partie la plus infime, disons la plus superficielle, la plus mauvaise, de tout ce

qu’il pense : car il n’y a que cette pensée qui s’exprime en paroles, c’est-à-dire en signes

d’échanges…Bref le développement du langage et le développement de la conscience … vont

de pair.

Je pense, comme on le voit, que la conscience n’appartient pas essentiellement à

l’existence individuelle de l’homme, mais au contraire à la partie de sa nature qui est

commune à tout le troupeau ; qu’elle n’est en conséquence, subtilement développée que dans

la mesure de son utilité pour la communauté, le troupeau ; et qu’en dépit de la meilleure

383

volonté qu’il peut apporter à « se connaître «, percevoir ce qu’il a de plus individuel, nul de

nous ne pourra jamais prendre conscience que de son côté non individuel et « moyen «.

Nietzsche

On nous conteste de tous côtés le droit d’admettre un psychique inconscient et de travailler

scientifiquement avec cette hypothèse. Nous pouvons répondre à cela que l’hypothèse de

l’inconscient est nécessaire et légitime, et que nous possédons de multiples preuves de

l’existence de l’inconscient. Elle est nécessaire parce que les données de la conscience sont

extrêmement lacunaires ; aussi bien chez l’homme sain que chez le malade, il se produit

fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d’autres actes qui,

eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience…Notre expérience quotidienne la

plus personnelle nous met en présence d’idées qui nous viennent sans que nous en

connaissions l’origine, et de résultats de pensée dont l’élaboration nous est demeurée cachée.

Tous ces actes conscients demeurent incohérents et incompréhensibles si nous nous obstinons

à prétendre qu’il faut bien percevoir par la conscience tout ce qui se passe en nous en fait

d’actes psychiques ; mais ils s’ordonnent dans un ensemble dont on peut montrer la

cohérence, si nous interpolons1 les actes inconscients inférés2…L’on doit donc se ranger à

l’avis que ce c’est qu’au prix d’une prétention intenable que l’on peut exiger que tout ce qui

se produit dans le domaine psychique doive aussi être connu de la conscience.

Freud

1 Interpoler = introduire dans un texte des passages qui n’en font pas partie et qui en

changent le sens.

2 Inférer = tirer comme conséquence d’un fait.

(L’inconscient ; les sciences d’interprétation ; la vérification ou la réfutation)

L’homme est obscur à lui-même ; cela est à savoir. Seulement il faut éviter ici plusieurs

erreurs que fonde le terme d’inconscient. La plus grave de ces erreurs est de croire que

l’inconscient est un autre Moi ; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses ruses ; une sorte

de mauvais ange, diabolique conseiller. Contre quoi il faut comprendre qu’il n’y a point de

pensée en nous sinon par l’unique sujet, Je ; cette remarque est d’ordre moral. Il ne faut point

se dire qu’en rêvant on se met à penser. Il faut savoir que la pensée est volontaire ; tel est le

principe du remords : « Tu l’as bien voulu ! «. On dissoudrait ces fantômes en se disant

simplement que tout ce qui n’est point pensée est mécanisme, ou encore mieux, que ce ‘est

point pensée est corps, c’est-à-dire chose soumise à ma volonté ; chose dont je réponds. Tel

est le principe du scrupule. (…)

L’inconscient est donc une manière de donner dignité à son propre corps, de le traiter

comme un semblable ; comme un esclave reçu en héritage et dont il faut s’arranger.

L’inconscient est une méprise sur le Moi, c’est une idolâtrie du corps. On a peur de son

inconscient ; là se trouve logée la faute capitale. Un autre Moi me conduit qu me connaît et

que je connais mal.

Alain

L’homme n’est rien d’autre que son projet, il n’existe que dans la mesure où il se réalise, il

n’est donc rien d’autre que l’ensemble de ses actes, rien d’autre que sa vie. D’après ceci, nous

pouvons comprendre pourquoi notre théorie fait horreur à un certain nombre de gens. Car

souvent ils n’ont qu’une seule manière de supporter leur misère, c’est de penser : « Les

circonstances ont été contre moi, je valais beaucoup mieux que ce que j’ai été ; bien sûr, je

n’ai pas eu de grand amour, ou de grande amitié, mais c’est parce que je n’ai pas rencontré un

homme ou une femme qui en fussent dignes, je n’ai pas écrit de très bon livres, c’est parce

que je n’ai pas eu de loisirs pour le faire ; je n’ai pas eu d’enfants à qui me dévouer, c’est

parce que je n’ai pas trouvé l’homme avec lequel j’aurais pu faire ma vie. Sont restées donc,

chez moi, inemployées et entièrement viables, une foule de dispositions, d’inclinations, de

possibilités qui me donnent une valeur que la simple série de mes actes ne permet pas

d’inférer «.

Or, en réalité,… il n’y a pas d’amour autre que celui qui se construit, il n’y a pas de

possibilité d’amour autre que celle qui se manifeste dans un amour ; il n’y a pas de génie autre

que celui qui s’exprime dans des oeuvres d’art : le génie de Proust c’est la totalité des oeuvres

de Proust ; le génie de Racine c’est la série de ses tragédies, en dehors de cela il n’y a rien ;

pourquoi attribuer à Racine la possibilité d’écrire une nouvelle tragédie, puisque précisément

il ne l’a pas écrite ? Un homme s’engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette

figure il n’y a rien.

Evidemment, cette pensée peut paraître dure à quelqu’un qui n’a pas réussi sa vie. Mais

d’autre part, elle dispose les gens à comprendre que seule compte la réalité, que les rêves, les

attentes, les espoirs permettent seulement de définir un homme comme rêve déçu, comme

espoirs avortés, comme attentes inutiles.

Sartre

conscience

« 383 volonté qu’il peut apporter à « se connaître », percevoir ce qu’il a de plus individuel, nul de nous ne pourra jamais prendre conscience que de son côté non individuel et « moyen ».

Nietzsche On nous conteste de tous côtés le droit d’admettre un psychique inconscient et de travailler scientifiquement avec cette hypothèse.

Nous pouvons répondre à cela que l’hypothèse de l’inconscient est nécessaire et légitime, et que nous possédons de multiples preuves de l’existence de l’inconscient.

Elle est nécessaire parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires ; aussi bien chez l’homme sain que chez le malade, il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d’autres actes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience…Notre expérience quotidienne la plus personnelle nous met en présence d’idées qui nous viennent sans que nous en connaissions l’origine, et de résultats de pensée dont l’élaboration nous est demeurée cachée.

Tous ces actes conscients demeurent incohérents et incompréhensibles si nous nous obstinons à prétendre qu’il faut bien percevoir par la conscience tout ce qui se passe en nous en fait d’actes psychiques ; mais ils s’ordonnent dans un ensemble dont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons 1 les actes inconscients inférés 2…L’on doit donc se ranger à l’avis que ce c’est qu’au prix d’une prétention intenable que l’on peut exiger que tout ce qui se produit dans le domaine psychique doive aussi être connu de la conscience.

Freud 1 Interpoler = introduire dans un texte des passages qui n’en font pas partie et qui en changent le sens.

2 Inférer = tirer comme conséquence d’un fait.

(L’inconscient ; les sciences d’interprétation ; la vérification ou la réfutation) L’homme est obscur à lui-même ; cela est à savoir.

Seulement il faut éviter ici plusieurs erreurs que fonde le terme d’inconscient.

La plus grave de ces erreurs est de croire que l’inconscient est un autre Moi ; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses ruses ; une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller.

Contre quoi il faut comprendre qu’il n’y a point de pensée en nous sinon par l’unique sujet, Je ; cette remarque est d’ordre moral.

Il ne faut point se dire qu’en rêvant on se met à penser.

Il faut savoir que la pensée est volontaire ; tel est le principe du remords : « Tu l’as bien voulu ! ».

On dissoudrait ces fantômes en se disant simplement que tout ce qui n’est point pensée est mécanisme, ou encore mieux, que ce ‘est point pensée est corps, c’est-à-dire chose soumise à ma volonté ; chose dont je réponds.

Tel est le principe du scrupule.

(…) L’inconscient est donc une manière de donner dignité à son propre corps, de le traiter comme un semblable ; comme un esclave reçu en héritage et dont il faut s’arranger.

L’inconscient est une méprise sur le Moi, c’est une idolâtrie du corps.

On a peur de son inconscient ; là se trouve logée la faute capitale.

Un autre Moi me conduit qu me connaît et que je connais mal.

Alain L’homme n’est rien d’autre que son projet, il n’existe que dans la mesure où il se réalise, il n’est donc rien d’autre que l’ensemble de ses actes, rien d’autre que sa vie.

D’après ceci, nous pouvons comprendre pourquoi notre théorie fait horreur à un certain nombre de gens.

Car souvent ils n’ont qu’une seule manière de supporter leur misère, c’est de penser : « Les. »

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