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Avoir conscience de soi, est-ce se connaître?

Publié le 14/04/2005

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La conscience de soi implique une connaissance partielle de soi. En outre, la conscience crée une illusion de liberté. Nous avons l'impression d'être libres, ce qui est faux puisque nous sommes déterminés par des causes inconnues de nous. Enfin, il faut prendre en compte la partie inconsciente de l'activité psychique qui empêche la possibilité d'une connaissance complète de soi. Le sujet n'est pas transparent à lui-même bien au contraire.   III-             La conscience de soi implique une connaissance du monde                         Selon la conception phénoménologique husserlienne, la conscience est toujours rapport au monde, visée vers l'extérieur. La conscience est intentionnelle, c'est-à-dire toujours dirigée vers un objet, « toute conscience est conscience de quelque chose ». La conscience est tournée vers le monde et non repliée sur elle-même. La conscience de soi et la conscience du monde sont intimement liées. Aussi, par exemple, lors du sommeil, on perd conscience des deux.

« Je sais que je sais ; je sais que je désire ; je sais que je veux «, décrit Alain dans Vigiles de l'esprit à propos de la conscience. On peut distinguer trois types de conscience : la conscience spontanée, réfléchie et morale. La conscience de soi semble correspondre le mieux à la conscience réfléchie qui implique un retour sur soi. En ce sens, être conscient de soi, c'est être conscient d'être conscient, savoir qu'on est conscient. On voit bien dans cette formule, de même que dans la formule d'Alain que la conscience de soi implique une connaissance, conformément au sens étymologique du terme (scire).

Mais si la conscience implique une connaissance, s'agit-il une connaissance de soi ?

Chacun semble a priori le mieux placé pour se connaître lui-même et cela semble évident de dire que lorsqu'on se connaît, on est conscient de soi. Or, cette connaissance sera toujours partiale et incomplète. En réalité, ce que l'on peut affirmer plus aisément est que la conscience de soi implique une certaine connaissance du monde plutôt que de soi, car le moi est bien plus difficile à connaître que les objets du monde.

 

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« sens absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a une connaissance absolue de la réalité, et qu'il la fait être etexister suivant sa propre nécessité.

Pour Spinoza et à la différence de Descartes, la liberté n'est pas dans un libredécret, mais dans une libre nécessité, celle qui nous fait agir en fonction de notre propre nature.

L'homme n'est pasun empire de liberté dans un empire de nécessité.

Il fait partie du monde, il dispose d'un corps, d'appétits et depassions par lesquelles la puissance de la Nature s'exerce et s'exprime en nous, tant pour sa propre conservationque pour la nôtre.

Bien souvent nous croyons être libres, alors que nous ne faisons qu'être mus, par l'existence decauses extérieures :la faim, la pulsion sexuelle, des goûts ou des passions qui proviennent de notre éducation, de notre passé, de notreculture.

Nul homme n'étant coupé du milieu dans lequel il vit et se trouve plongé, nous sommes nécessairementdéterminés à agir en fonction de causes extérieures à notre propre nature.

"Telle est cette liberté humaine que tousles hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs, etignorants des causes qui les déterminent." Enfin, il faut prendre en compte la partie inconsciente de l'activité psychique qui empêche la possibilité d'uneconnaissance complète de soi.

Le sujet n'est pas transparent à lui-même bien au contraire. Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies, mais aussi d'actes quotidiens s'expliquent si l'on admet l'hypothèse de l'inconscient.

Il y aurait en nous u « réservoir » de forces et de désirs (ou pulsions) dont nous n'aurions pas conscience, mais qui agiraient sur nous..

Pour le dire brutalement, en ce sens, l'homme n'agirait pas(ne choisirait pas ses actes e toute connaissance de cause, dans la clarté), mais serait agi (c'est-à-dire subirait,malgré lui, des forces le contraignant à agir) : il ne serait pas « maître dans sa propre maison », il ne serait pas maître de lui. Empruntons à Freud un exemple simple.

Un président de séance, à l'ouverture dit « Je déclare la séance fermée » au lieu de dire « Je déclare la séance ouverte ».

Personne ne peut se méprendre sur ses sentiments ; il préférerait ne pas être là.

Mais ce désir (ne pas assister au colloque) ne peut s'exprimer directement, car il heurterait lapolitesse, les obligations sociales, professionnelles, morales du sujet.

Notre président subit donc deux forcescontraires : l'une parfaitement en accord avec les obligations conscientes, l'autre qui ne l'est pas et qui ne peuts'exprimer directement, ouvertement.

Il y a donc conflit, au sein du même homme, entre un désir conscient,conforme aux normes morales et un autre désir plus « gênant ».

Or, dans notre exemple, ce second désir, malgré la volonté de politesse du président, parvient à s'exprimer, mais de façon détournée, anodine : on dira que « sa langue a fourché ». III- La conscience de soi implique une connaissance du monde Selon la conception phénoménologique husserlienne, la conscience est toujours rapport au monde, visée vers l'extérieur.

La conscience est intentionnelle, c'est-à-dire toujours dirigée vers un objet, « toute conscience estconscience de quelque chose ».

La conscience est tournée vers le monde et non repliée sur elle-même.

Laconscience de soi et la conscience du monde sont intimement liées.

Aussi, par exemple, lors du sommeil, on perdconscience des deux.

Lors du réveil, on reprend à la fois conscience de soi et du monde.

La connaissance du mondepar la conscience de soi est beaucoup plus aisée que la connaissance de soi.

Nous avons accès beaucoup plusdirectement aux objets qu'à nous-mêmes, la conscience de soi n'est pas encore une connaissance de soi.

Celle-cinécessite une étape supplémentaire.

La conscience est l'instrument d'une conquête inachevée de soi. On trouve cette citation dans la seconde partie des « Méditations cartésiennes » (1929).

Husserl (1859-1938) est le fondateur de la phénoménologie et le précurseur de ce que l'on nomme l'existentialisme. Le mot d'ordre de la phénoménologie est le retour aux choses mêmes.

Il s'agitde se battre contre une conception positiviste de la science et contre lesfaux savoirs, pour s'interroger à nouveaux frais sur la façon dot les chosesnous apparaissent. Notre citation apparaît dans les « Méditations métaphysiques ».

Le titre dit assez que Husserl entend se réapproprier le projet cartésien de fonder les sciences.

Mais il tente aussi, dans ce qu'il nomme « les temps de détresse », de fonder une véritable science de l'esprit, en se battant à la fois contre le« psychologisme » et contre le modèle des sciences objectives de la nature. « Partout à notre époque se manifeste le besoin pressant d'une compréhension de l'esprit […] Ma conviction est que la phénoménologie a faitla première fois de l'esprit en tant qu'esprit le champ d'une expérience etd'une science systématique, et opéré par-là le retournement total de la tâchede la connaissance. » On retrouve donc, au départ de notre texte, la même exigence derigueur, de radicalité que chez Descartes .

Husserl aussi pratique une sorte de doute qui consiste à suspendre notre croyance naïve et naturelle au monde et à son existence.

Lui aussidécouvre comme première certitude le « Je pense ».. »

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