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BRITANNICUS DE RACINE (analyse et critique)

Publié le 23/10/2011

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I. ORIGINE. Occasion. Les partisans de Corneille déniaient la force à Racine: « Il excellait, disaient-ils, à peindre la passion ; mais il était incapable de faire une tragédie historique «. Le caractère de Pyrrhus dans Andromaque avait été aussi l'objet de critiques contradictoires et quelques-uns, indignés de sa déloyauté avec Hermione, l'avaient trouvé « malhonnête homme «. Racine, qui venait d'être le rival heureux de Corneille dans les Plaideurs, le suivit, cette fois, sur un aut1·e terrain qui semblait le domaine propre de son devancier ; il fit une tragédie historique et traça « le portrait d'un parfait honnête homme « (Racine); en un mot, il composa Britannicus: Au Cid persécuté Cinna doit sa naissance, Et peut-être ta plume aux censeurs de Pyrrhus Doit les plus nobles traits dont tu peignis Burrhus. (Boileau, Ep.VII.)

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« amour du moment fait décidément secouer l'obéissance (t3); il exile Pallas; Agrippine menace de rendre le tri'me à Bri­ tannicus ( 14) ; un jour Néron apprend à connaitre le carac­ tère courageux de son demi-frère: sa haine augmente, il fait préparer le poison (Hi); enfin, dans un banquet, Britannicus prend ce pmson et expire (16).

On le voit, chez l'historien et le _Poète, c'est l'histoire du premier cl'ime de Néron, le même pomt de départ (l'amour illégitime, qui sépare le fils de la mère), les mêmes étapes dans la voie du crime (choix de complices, exil de Pallas), le même nœud principal (collision avec Britannicus) et le même point d'arrivée (l'empoisonne­ ment, le monstre formé).

Racine emprunta en outre à Tacite 2 .

le nom et, dans leur ensemble, le caraclèl'e de ses person­ nages principaux (Néron, Agrippine, Narcisse, Burrhus et Britannicus); enfin 3.

nombre de détails cm·actéristiques par lesquels il peint la corruption romaine sous les Césars.

Sans doute il adoucit, selon le mot.

de Taine, « les âcres odeurs de la sentine romaine » ; il donne néanmoins une impression juste et forte de cette époque de bassesses et d'infamies .

Sa tragédie de Bl'itannicus fait revivre les intrigues honteuses qui se nouaient à la cour impériale, les turpitudes des Ro­ mains avilis, les lâches complaisances des affranchis pour leurs maîtres couronnés.

Dans l'entretien de Narcisse et de Néron (IVe acte), tantôt c 'est un vers d'une énergique conci­ sion, qui laisse entrevoir toutes les cruautés dont les esclaves à Rome étaient alors l'objet ( « Elle a fait expirer un esclave à mes yeux »): tantôt c'est un long passage où l'auteur, par la bouche de Narcisse, montre la servilité des citoyens, tou­ jours prêts à applaudir au despotisme (V, 4, v.

1432-1454) et adorant ...

la main qui les tient enchainés.

Plus loin, c'est la peinture de Néron devenu histrion et s'en faisant gloire : Pour toute ambition, pour vertu singulière, Il excelle a conduire un char dans la carri ère ...

A! se donner lui-même en spectacle aux Romains, A venir prodiguer sa voix sur un théâtre, A réciter des chants qu'il veut qu'on idolâtre ...

(Il, 4) Et, dans toute la pièce, que d'allusions aux vices des empe­reurs qui mettent leur confiance en de jeunes voluptueux, ...

de tous leurs plaisirs flatteurs respectueux, à l'influence funeste de leurs affranchis, à celle de la solda­ tesque qui élit les Césars, au mépris des antiques et saintes lois! Il serait trop long de relever de la sorte tous les em-. »

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