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Qu'est ce qu'un désir sans fin ?

Publié le 27/02/2005

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            La philosophie de Spinoza ou celle, héritière, d'un Deleuze, en tirent leur parti et refusent de considérer la négativité propre du désir pour le porter au-delà de la relation binaire et finie d'un homme et d'un objet, pour en donner une interprétation psychique et vitale. Le désir ne porte pas tant sur tel objet qu'il n'est une pure Joie, persévérance du sujet dans son être propre, libre production et affirmation de ce dernier. Non pas rivé au manque et au défaut mais affirmation vitale d'appétits, de capacités, affirmation de soi dans le monde.             Cependant une autre lecture est possible, par exemple celle livrée par Barbaras dans Le désir et la distance (p.136) « Toutefois, affirmer que le désir ne manque de rien ne revient pas à le rabattre sur quelque état de plénitude ou de clôture : c'est reconnaître au contraire que rien ne peut le combler, que la positivité de son affirmation est synonyme d'une insatisfaction absolue qu'aucun objet déterminé ne peut apaiser. ». Autrement dit il faut reconnaître la négativité inhérente au désir tout en ne le réduisant pas à un simple besoin qui ne trouverait pas satisfaction. Le désir est au-delà de la logique du remplissement mais il n'est pas pure positivité, affirmation de soi. Il n'est manque de rien de particulier, ne cherche à rien restaurer ou compléter mais se creuse lui-même en étant sa propre poursuite, il est ouverture sur un indéfini et non clôture de soi sur soi, comme le peut-être le bonheur.   III-Le désir sans fin est le révélateur de l'ontologie de l'Homme.

Il nous faut nous demander ce qu’est un désir sans fin et deux hypothèses s’offrent à nous : soit le désir sans fin doit être compris comme continuation éternelle du manque, perpétuelle insatisfaction du sujet. Ou bien l’absence de fin ne doit pas être entendue comme inachèvement temporel mais comme absence de but, de finalité, c'est-à-dire qu’un désir sans fin est peut-être désir de rien. Nous examinerons les conséquences à en tirer quant à la nature même de l’homme, qui dans la philosophie, est souvent reliée intimement à la possibilité de désirer.

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