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L'explication scientifique des conduites humaines est-elle compatible avec l'affirmation de la liberté ?

Publié le 07/02/2004

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scientifique
.), par opposition à l'incidente déterminative qui, ajoutant à la compréhension de ce terme, en restreint l'extension (la gloire qui vient de la vertu...). COMPRENDRE / EXPLIQUER : Comprendre, c'est connaître un phénomène de l'intérieur, par son sens, en déchiffrant sa singularité. Dans les sciences, expliquer c'est ramener la diversité des phénomènes à des causes (leurs conditions de production) et à des lois permettant d'en faire des cas particuliers. LIBERTÉ:Ce mot, en philosophie a trois sens :1° Libre arbitre. Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux.2° Liberté de spontanéité. S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure.3° Liberté du sage. État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison.
scientifique

« l'action de l'homme, dans son propre intérêt.

Connaître et fabriquer vont de pair. D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature.

La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement, artificiellement la nature. Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une nature désenchantée est encore le nôtre. Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de la nature ».

« Comme », car Dieu seul est véritablement maître & possesseur.

Cependant, l'homme est ici décrit comme un sujet qui a tous les droits sur une nature qui luiappartient (« possesseur »), et qui peut en faire ce que bon lui semble dans son propre intérêt (« maître »). Pour qu'un tel projet soit possible, il faut avoir vidé la nature de toute forme de vie qui pourrait limiter l'action de l'homme , et poser des bornes à ses désirs de domination & d'exploitation.

C'est ce qu'a fait la métaphysique cartésienne, en établissant une différence radicale de natureentre corps & esprit.

Ce qui relève du corps n'est qu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique.

De même en assimilant les animaux à desmachines, Descartes vide la notion de vie de tout contenu.

Précisons enfin que l'époque de Descartes est celle où Harvey découvre la circulation sanguine, où le corps commence à être désacralisé, et les tabous touchant la dissection, à tomber. Car ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans le texte, c'est que le projet de domination technicienne de la nature ne concerne pas que la nature extérieure et l'exploitation des ressources naturelles.

La « philosophie pratique » est utile « principalement aussi pour la conservation de la santé ».

Le corps humain lui aussi, dans ce qu'il a de naturel, est objet de science, et même objet principal de la science.

« S'il est possible de trouver quelque moyen qui rende les hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit lechercher. » La véritable libération des hommes ne viendrait pas selon Descartes de la politique, mais de la technique et de la médecine.

Nous deviendrons « plus sages & plus habiles », nous vivrons mieux, en nous rendant « comme maîtres & possesseurs de la nature ».

La science n'a pas d'autre but. B) Liberté humaine : L'homme est libre et par là se distingue des autres être naturels.

Il n'est donc pas soumis au déterminisme des lois de la nature et se fabrique, se construit lui-même.

Cf.

Pic de la Mirandole, De la dignité de l'homme C) Les deux ne semblent pas pouvoir être compatible puisqu'il semble impossible de penser un être qui serait en même temps déterminé et libre, un être soumis aux lois de la nature en même temps qu'aux lois de la raison.De même, si l'homme est libre et se construit lui-même, comment pourrait-on alors subsumer ses conduitessous des lois ? II) La vision de l'homme induite par la rationalisation de ses conduites est-elle acceptable ? A) Perte de la responsabilité : Si l'homme n'est pas libre mais seulement soumis au déterminisme de la nature,si toutes ses conduites sont explicables scientifiquement, il n'est alors plus responsable de ses actes.

Cecipose problème, par exemple, au niveau de la justice : comment condamner un individu dont les actes sontentièrement déterminés par sa nature ? B) Question de la morale : L'homme peut être moral parce qu'il est libre.

L'intention de faire telle ou telle chosedécoule d'une possibilité de la liberté.

Si l'homme n'est pas libre, il ne peut pas choisir d'agir ainsi plutôtqu'autrement ; la question de la moralité de son action ne se pose donc pas sans possibilité de la volonté.Cf.

Kant, Critique de la raison pure , préface à la seconde édition. Pour Kant, le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de se déterminer soi-même de par unelégislation rationnelle.

L'homme est lié à son devoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

Aucun intérêt ne vient leforcer à faire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vient le contraindre.Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre mais hétéronome, c'est-à-dire sous ladépendance d'une loi qui ne procède pas de lui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.

Êtrelibre et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle.Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême du devoir est inconditionné et absolu.

Lavolonté n'y est pas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'ily a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée sur un principe d'autonomie :"L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toutepropriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de telle sorte que les maximes denotre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir." III) Comment rendre compatibles la liberté et le déterminisme scientifique afin que l'homme soit en mêmetemps un être naturel et un être rationnel et libre ? A) Sartre : L'homme est libre, il se construit lui-même ; chez lui et lui seul, « l'existence précède l'essence ».. »

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