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Exposer la preuve métaphysique de l'immortalité de l'âme et montrer que cette preuve a besoin d'être complétée par la preuve morale.

Publié le 02/06/2011

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morale

 

Exorde. — « Je ne sais qui m'a mis au monde ni ce que c'est que le monde ni que moi-même.... ; tout ce que je connais est que je dois bientôt mourir; mais ce que j'ignore le plus est cette mort même que je ne saurais éviter.... ; comme je ne sais d'où je viens, ainsi je ne sais où je vais, et je sais seulement qu'en sortant de ce monde, je tombe pour jamais ou dans le néant ou dans les mains d'un Dieu irrité. Telles sont les paroles terribles, poignantes, que Pascal met dans la bouche d'un incrédule parce qu'il semble redouter de les prononcer pour son propre compte; moins affligé de mourir que d'ignorer la mort, il se sent humilié de consumer sa belle intelligence sur un problème aussi difficile. 

morale

« une existence ultérieure.

La raison, dit Kant, admet en principe, pour les êtres vivants, qu'il n'y a pas un organe, pas une faculté, pas un penchant, rien enfin qui ne soit disposé pour un certainusage ou qui soit sans but; elle admet que tout, au contraire, est exactementproportionné à un but déterminé; suivant cette analogie, l'homme doitatteindre la fin pour laquelle il se sent organisé.

Or, tandis que les autresanimaux marchent tranquillement vers le but qui leur est assigné etl'atteignent sans effort et sans lutte, l'homme seul éprouve des désirs infinisauxquels il ne peut jamais donner qu'une satisfaction incomplète : il seraitdonc le plus mal organisé des êtres vivants, l'oeuvre la plus imparfaite del'univers ; il serait à la fois la plus grande et la plus maltraitée des créatures,si l'existence actuelle ne devait pas avoir un complément dans une autre viepour laquelle .celle-ci n'est qu'une sorte de préparation.

C'est cette idée queLamartine a exprimée dans ces vers si connus : Borné dans sa nature, infini dans ses voeux,L'homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux. Le désir, l'espoir de l'immortalité est comme une anticipation de cetteimmortalité; l'homme ne reçoit cette idée ni de l'expérience ni de la science ;le monde extérieur ne la lui fournit pas, son esprit ne l'a point inventée ; c'estdu fond de son âme qu'elle surgit en lui : il se sent, il se voit, il se saitimmortel.

(Guizot.)En outre, la justice manque de sanction s'il n'y a pas une autre vie.

La loi morale doit nécessairement avoir unesanction; or, celle de la vie actuelle est notoirement insuffisante.

En effet, la conscience s'émousse; l'opinion deshommes se trompe, s'égare ; les lois ont une action bornée puisqu'elles répriment seulement le mat dangereux pourla société et qu'elles ignorent le bien ; enfin les prospérités du méchant et les malheurs du juste ne sont que tropréels.

Il doit donc y avoir une autre vie dans laquelle chacun reçoit la récompense ou la punition qui lui est due pourles actions conformes ou contraires à la loi morale.

Il y a entre la vertu et le bonheur un rapport nécessaire, conçupar la raison et attesté par la conscience; comme cet équilibre entre la vertu et le bonheur est souvent rompu encette vie, nous en concluons que l'existence actuelle doit se continuer dans une autre vie, pour que la sanctionreligieuse réalise le règne de la justice absolue. Conclusion.

— Il y a donc trois preuves principales de l'immortalité de l'âme : la première est dite métaphysique etrepose sur la simplicité qui rend le moi indestructible; la seconde, qui peut être appelée psychologique, est uneapplication du principe des causes finales aux facultés de l'âme qui, ici-bas, n'atteignent pas leur but; enfin lapreuve dite Morale repose sur la loi du mérite et du démérite, sur la conception de la justice absolue qui ne trouvepas sur la terre une satisfaction complète.

La preuve métaphysique n'a pas une grande influence sur le senscommun de l'humanité ; mais la preuve tirée des causes finales et celle qui est tirée de la loi morale frappent toutesles intelligences et leur paraissent avoir une grande valeur.

Observons toutefois que tous ces arguments supposentl'existence d'un Dieu juste et bon et n'ont aucune force si ce principe leur fait défaut; par conséquent ladémonstration de l'immortalité de l'âme ne s'adresse qu'à ceux qui croient à la justice et à la bonté de Dieu; elle nesaurait convaincre les athées et les déistes.. »

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