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La foi et la raison chez Saint-Augustin

Publié le 13/08/2011

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Chez Augustin, ce n'est pas la raison qui mène à la foi mais la foi qui mène à la raison, la précède toujours. Pour connaître en vérité, il faut croire et se soumettre à Dieu, telle est la condition nécessaire à la compréhension intellectuelle de ce à quoi l'on croit : credo, ut intelligam, c'est-à-dire « je crois puis je comprends « (je crois dans le but de comprendre), selon la célèbre formule. La seule raison ne saurait nous mener à l'essentiel par elle-même, elle a besoin de la foi pour accéder à la vérité. Qu'avons-nous à comprendre ? Que Dieu est au commencement et à la fin de tout. De sorte que celui qui aime authentiquement la vérité (le philosophe) ne peut qu'aimer Dieu : verus philosophus est amator Dei, « le vrai philosophe aime Dieu « écrit Augustin dans la Cité de Dieu (VIII, 4). La foi éclaire son intelligence et l'élève à Dieu dans un élan d'amour, puisque Dieu est avant tout ce qui mérite d'être connu. Lorsque Augustin écrit ses Confessions et retrace ainsi son itinéraire spirituel jusqu'à Dieu, il découvre que ce dernier l'a conduit tout du long à son insu : les voies du Seigneur sont impénétrables et ineffables. Sans doute est-ce la raison pour laquelle Augustin n'avait pas conscience de la divine providence à l'oeuvre dans son parcours. Aussi, toutes ses fautes, tous ses tourments, toutes ses humiliations et tous ses maux ont un sens : l'amendement et la rédemption du pécheur. Au milieu de ses doutes, Augustin se tournait déjà vers Dieu, il le priait. Tout ceci n'était possible que dans la mesure où Augustin connaissait déjà Dieu, certes obscurément mais sûrement, et ses prières n'étaient rien d'autre que des dons divins. Dieu est omniprésent, ce qui ne signifie pas qu'il est tout : il est le principal agent de tout ce qui se produit ici-bas. Qu'en est-il alors de la liberté des hommes si Dieu dispose leur volonté de la même manière qu'il dispose tout ce qui est ? Observons ce qu'Augustin écrit à propos de la continence : « Donne-moi ce que tu m'ordonnes, et ordonne-moi ce qu'il te plaît. Tu me commandes la continence. "Et je sais, dit ton serviteur, que nul ne peut l'avoir, si Dieu ne la lui donne. Et savoir même d'où vient ce don en est un de la sagesse." (Sag. VIII, 21) La continence nous recompose et ramène à l'unité les fractions multiples de nous-mêmes. Car ce n'est pas assez t'aimer que d'aimer avec toi quelque chose que l'on n'aime pas pour toi. Ô amour toujours brûlant sans jamais s'éteindre ; amour, mon Dieu, embrasemoi ! Tu m'ordonnes la continence ; donne-moi ce que tu m'ordonnes, et ordonne-moi ce qu'il te plaît. « Saint Augustin, Les Confessions, X, XXIX, 40

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« Des debuts sous le signe de ['inquietude La premiere des deux époques de la vie d'Augustin nous est Bien connue grace a Augustin lui-meme : dans les Confessions qu'il redige entre 396 et 398, il se raconte avec sincerite et force details, et offre a ses lecteurs une autobiographie tout a fait uni- que dans l'histoire de la philosophie antique, autobiographie qu'il convient de suivre pour mieux comprendre l'itineraire intellectuel de son auteur et les racines de sa pensee. Aurelius Augustinus nait a Thagaste (dans l'actuelle Algerie) en 354 apres Jesus-Christ.

Son pere est d'extraction modeste et paien ; sa mere, Monique, dont l'influence est considerable sur la personnalite et ['oeuvre d'Augustin (les neuf premiers livres des Confessions en temoignent), est une chretienne austere et puriste.

En 365, apres avoir acheve ses etudes elementaires, Augustin est envoye a Madaure pour poursuivre sa formation, mais son cycle d'etudes sera interrompu par les difficultes financieres de son pere, qui obligent Augustin a rejoindre Tha- gaste en 369.

L'annee suivante, il part pour Carthage (qui etait, apres Rome, la plus importante ville romaine a l'epoque) pour achever des etudes superieures prometteuses.

11 y entretient une liaison avec une concubine.

Adeodat, son fill, nait en 372.

C'est a ce moment meme qu'Augustin nait, lui aussi, a la philosophie par le biais de la lecture de l'Hortensius de Ciceron, ouvrage dont il ne nous reste que des fragments mais qui Mt d'une influence decisive sur le jeune Augustin, lequel rejoint les mani- cheens* peu apres. Vous avez dit « manicheens » ? Les manicheens sont les adeptes d'une religion d'origine persane, fondee\ au 111e siecle par Mani (ou Manes).

Elle propose un syncretisme (un melange d\ e doctri- nes) entre christianisme, bouddhisme et parsisme (la religion de Zoroa\ stre).

Ce syncretisme est dualiste, il repose sur l'idee fondamentale que le Bien \ et le Mal sont deux principes a la fois egaux et absolument antagonistes. De retour a Thagaste en 373, il devient professeur de rhetorique et de latin.

Monique, qui n'accepte pas son adhesion au,mani- cheisme, lui predit une conversion au christianisme.

A Car- thage, Augustin poursuit son enseignement de la rhetorique et. »

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