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L'histoire est elle une science?

Publié le 20/01/2005

Extrait du document

histoire
 2. L'histoire ne peut subir aucune vérification et se juge à l'aune de la mentalité d'une époque L'observation directe est impossible en histoire car le passé n'est plus et ne sera plus jamais. Il n'y a donc pas de lois qui puissent être soumises à l'expérience. Nous ne disposons ainsi d'aucun moyen pour juger de la vérité du discours de l'historien, parce qu'il n'est possible de juger les autres époques qu'à travers un présent qui trouble notre connaissance. Dans la masse des faits du passé, l'historien est obligé de faire des choix et il est obligé de reconstruire une histoire continue à travers un matériau divers et fragmentaire. C'est pour cela qu'Anatole France affirme que "l'histoire n'est pas une science, mais un art. On n'y réussit que par l'imagination." De plus, le déterminisme scientifique implique que les mêmes causes produisent le mêmes effets. Or ceci ne peut absolument pas être établi en histoire. La causalité suppose des rapports constants et les faits historiques sont uniques.


histoire

« ne vise pas une objectivité comparable à celle des sciences de la nature, et l'historien ne s'efface jamais totalementderrière les documents.

Toutefois, l'établissement des faits historiques s'appuie sur des règles de recherche trèsstrictes telles que la critique des documents, la multiplicité concordante des témoignages, qui font de l'histoire uneconnaissance vraie et valide.L'orientation des recherches dépendent des vues personnelles de l'historien.

En définitive, subjectivité et objectivitésont, en histoire, dans un rapport étroit.

Mais il interroge le document et le force à parler.

L'histoire ne doit pas enêtre disqualifiée comme science : "L'apparente servitude de l'historien de n'être jamais devant un objet passé, maisdevant sa trace ne disqualifie nullement l'histoire en tant que science" (Ricoeur, Histoire et vérité)De plus, l'échec relatif de l'histoire de se constituer sur le modèle des sciences de la nature n'est pas à déplorer.Cela signifie en effet que l'histoire n'est pas un éternel recommencement dont on pourrait par des lois, prévoir ledéroulement.

Ce qui laisse la possibilité de concevoir pour l'homme, l'histoire comme un champs de possibilité etd'actions.

Les historiens du XIXème siècle rêvaient de faire de l'histoire une science objective.

Il apparaît néanmoinsaujourd'hui que ce but est inaccessible.

En effet, la subjectivité de l'historien intervient à plusieurs niveauxnotamment dans l'établissement des critères qui président au choix des événements.

Mais aussi parce que l'histoirese penche sur des faits qui ne se caractérisent par leur singularité.

L'historien ne peut donc ni établir des lois, niprévoir l'avenir.

Mais seulement n'empêche par qu'il puisse établir les faits de manière rigoureuse et chercher àenchaîner les événements, en mettant au jour les causes singulières de la succession.

L'histoire est donc unescience originale qui noue objectivité et subjectivité pour approcher une réalité qui a cessé d'être.

Approfondissement de ce corrigé: I] L'histoire est-elle une science ? On a fait trois objections essentielles à la prétention de l'histoire de se constituer comme science : toutd'abord, dit-on, pas d'observation directe du fait en histoire, puisque l'histoire se définit comme la connaissance dupassé (et au sens strict du passé humain) et que le passé est par essence ce qui n'est plus.

Ensuite, même si une connaissance du passé est possible indirectement, cette connaissance demeurerasubjective.

L'historien est l'homme d'une époque, d'un pays, d'une classe.

Il ne donnera vie au passé qu'en seprojetant en lui avec ses valeurs et ses préoccupations contemporaines.

Enfin l'expérimentation étant impraticable en histoire, l'historien ne pourra aboutir à poser des lois.

L'historienraconte, il n'explique pas.

Examinons successivement ces objections.

1° La construction du fait historique. Le fait historique est un fait passé, donc n'est pas observable.

Mais on peut reconstruire le fait passé à partirde ses « traces » présentes, des « documents » qui subsistent (nous avons vu que même en physique il n'est pasd'observation passive du donné).

Ces documents sont d'abord les témoignages, les récits qui nous ont légués lesgénérations précédentes.

Mais ces récits, malheureusement, n'ont pas toujours été établis selon les exigences del'esprit scientifique.

Nous pouvons connaître l'histoire romaine d'après Tite-Live , mais Tite-Live n'a fait que reprendre les écrits de ses prédécesseurs Polybe ou Valérius Antias .

Et quelle garantie nous offrent les premiers témoins ? On a dit que l'historien se trouve dans la condition d'un physicien qui ne connaîtrait les faits que par lecompte rendu d'un garçon de laboratoire ignorant et menteurs. L'historien ne peut utiliser un témoignage qu'en prenant toute une série de précautions dont l'ensembleconstitue la Critique. La Critique implique non pas un refus systématique, mais un choix éclairé (au sens étymologique grec, c'est le tri, lediscernement).

La Critique est simplement « une méthode scientifique destinée à distinguer le vrai du faux en histoire » ( Halkin in « Initiation à la critique historique »).

Dans leur ouvrage fondamental, « Introduction aux études historiques » (1897), Langlois et Seignobos observent que « de même que l'instinct naturel d'un homme à l'eau est de faire tout ce qu'il faut pour se noyer », de même c'est la crédulité naïve qui est spontanée tandis que la critique est « contre-nature ».

Mais pour être un bon historien, il faut que « cette attitude contre-nature devienne une habitude organique ».

Tout d'abord, la critique externe [1] se propose de rétablir les témoignages qui nous sont parvenus, dans leur authenticité primitive, de faire la chasse aux interpolations.

Songez que nous neconnaissons l'histoire ancienne que par les manuscrits qui sont des copies de copies.

Par exemple, considérons lagrande histoire juive de Flavius Josèphe , qui date du premier siècle de notre ère.

Cet auteur donne une foule de détails sur la Palestine de son temps et dans les manuscrits copiés que nous possédons, il y a une dizaine de lignessur Jésus conformes à l'orthodoxie chrétienne (Dieu s'est fait homme, a souffert pour la Rédemption de l'humanité,etc.).

Ces lignes sont surprenantes chez un auteur qui fut hostile aux premiers chrétiens.

Tous les historiens y. »

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