Devoir de Philosophie

L'homme est-il malade de lui-même ?

Publié le 16/12/2009

Extrait du document

En distinguant ce qui est bon pour l’homme de ce qui ne l’est pas, la philosophie s’est rapidement attachée à la morale et sa nécessité. Ainsi, pour le cynisme antique qui cherche à « vivre conformément à la nature «, la morale est un artifice car elle est considérée comme ne faisant pas partie de la nature. S’opposant effectivement au sens de la vie telle que la voyait Diogène de Sinope : en accord avec les instincts naturels de l’homme, elle est même parfois interprétée comme une nuisance.

« Pourtant, face à cette évolution de la morale, d'autres volontés semblent possibles.

Ainsi, la moralevolontariste de Descartes démontre que l'homme qui sait ce qui est bon ne peut agir qu'adéquatement avec cesavoir.

La volonté d'être moral n'est donc pas proportionnelle à une habitude, un dressage de la société mais à unsavoir, une connaissance du bien.

D'ailleurs c'est à la théorie de Rousseau que l'on peut opposer celle de Nietzschepuisque la conscience morale est, chez Rousseau, un instinct.

Elle ne dépend pas de l'éducation, chaque a en luiune « voix » qu'il est libre d'écouter ou non.

La volonté permet ici de décider de se servir d'une faculté naturelle, ellene bride pas l'homme vers une déficience généralisée chez tous les êtres humains.

Et puisqu'il s'agit d'une habitude profondément ancrée, peut-on encore parler de maladie ? Il semble que lamaladie nietzschéenne de l'intériorisation des instincts soit l'état dans lequel se trouvent tous les hommes.

Est-ceune maladie génétique héréditaire ? Si l'homme est malade de lui-même – en posant la définition que nous avonsutilisée – , on peut alors se demander comment il ne pourrait pas l'être.

Nous avons vu que pour Nietzsche laguérison viendrait de l'évolution des valeurs.

Cette évolution est liée à la puissance que prennent les valeurs.

Ainsi,l'exemple de la justice, qui à mesure qu'elle se renforce diminue la sévérité jusqu'à la grâce, illustre le chemin queprennent toutes les valeurs via le nihilisme.

Comme la justice dont le stade ultime est la grâce c'est-à-direl'autodestruction, le stade ultime de chaque valeur de la société est l'autodestruction.

C'est ainsi que ce n'est paspar la propre destruction de la morale que l'homme sera débarrassé de celle-ci.

On ne parlera plus de l'hommemalade, des contraintes auxquelles il s'est lui-même astreint, l'homme sera un esprit libre que Nietzsche nomme« Zarathoustra, le sans-dieu ».

L'homme est donc malade pour Nietzsche lorsqu'il se soumet au refoulement de ses instincts.

Il est alorsmalade de lui-même car c'est lui qui décide de ne pas se comporter naturellement, bafouant par exemple soninstinct de cruauté.

Cependant l'intériorisation des instincts n'étant pas naturelle, on assiste alors à l'adoption devaleurs finalement perverses : c'est ainsi que l'homme se rend malade de ses propres créations, de lui-même.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles