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lai - littérature.

Publié le 28/04/2013

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lai - littérature. 1 PRÉSENTATION lai, genre musical et poétique médiéval d'inspiration bretonne, qui s'est épanoui entre le 2 XIIe et le XIVe siècles, soit sous une forme narrative, soit sous une forme lyrique. LE LAI MUSICAL Il existe deux origines probables du mot lai : l'origine celtique, dont l'étymon serait le terme irlandais laid (« chant des oiseaux «, « chant «, « poème «) et l'origine provençale, lai viendrait de lais (« chant des oiseaux «) lui-même issu du latin laïcus (« laïque, profane «). Attesté au XIIe siècle, le mot a d'abord caractérisé des chants composés par des jongleurs bretons, harpeurs (joueurs de harpe) ou joueurs de rote (sorte de cithare à cinq cordes pincées), qui célébraient des faits légendaires ou héroïques issus de la tradition celtique et bretonne (voir cycle arthurien). Le lai musical est particulièrement en vogue aux XIe et XIIe siècles. En atteste le Roman de Tristan (1173), de Thomas d'Angleterre, dans lequel une scène décrit la reine Iseut en train de jouer un lai, le lai pitous d'amour, à la harpe. Tristan dans le Tristan en prose (1230) est d'ailleurs aussi dépeint comme un harpeur de qualité. On lit également dans le Roman de Horn (1170), attribué à un autre Thomas, qu'Horn interprète un lai à la harpe à sa bien-aimée Rigmel et, dans la geste Anseïs de Carthage (1190-1200), qu'Anseïs écoute le lai de Graëlent et le lai de Guiron. 3 LES LAIS DE MARIE DE FRANCE OU LA NAISSANCE DU LAI NARRATIF Afin d'en perpétuer le souvenir, Marie de France entreprend de retranscrire en français les histoires légendaires qui ont inspiré les musiciens bretons. Le lai narratif, qu'elle semble inaugurer par ses contes, s'impose comme une mise en mémoire du lai musical, mais aussi d'un ensemble de traditions poétiques dialoguant entre elles. Ses douze lais, rédigés entre 1160 et 1170, emploient des thèmes empruntés à la mythologie celtique, aux contes populaires, aux figures des bestiaires, mais sont aussi des réminiscences d'Ovide (lai de Laüstic), de Robert Wace (lai d'Énéas), du Tristan de Thomas d'Angleterre (lai du Chèvrefeuille). Relatant des histoires d'amour -- heureuses ou malheureuses -- les Lais de Marie de France composés en vers octosyllabiques mettent en contact le monde quotidien et le monde merveilleux (fées, loup-garou, Autre-Monde, etc.) et ouvrent la voie à un genre narratif que l'on a appelé « lai breton «. Le lai breton ou lai narratif prend alors la forme d'un récit en vers, plutôt bref (d'une centaine à un millier de vers), alliant les styles lyrique et narratif, chantant l'amour courtois et faisant la part belle au merveilleux. Il s'apparente à une fable mélancolique, qui s'accompagne de mélodies syllabiques jouées à la harpe ou à la rote. Le lai narratif, écrit en octosyllabes à rimes plates, est donc un genre proche du roman en vers (lui-même en octosyllabes) et se dit ou se déclame accompagné d'une mélodie syllabique. Il se distingue du dit ou du fabliau par son caractère merveilleux, poétique et courtois. Dans la lignée des lais narratifs de Marie de France figurent le lai d' Ignaurès (XIIe siècle )de Renaut, le lai d'Aristote (début du XIIIe siècle) d'Henri de Valenciennes (autrefois attribué à Henri d'Andely) le lai d'Haveloc (XIIIe siècle) de Geoffroi Gaimar, le Lai de l'Ombre (XIIIe siècle) de Jean Renart, mais aussi divers lais sur Tristan et Iseut, et de nombreux lais anonymes. Ces récits anonymes datant du dernier tiers du XIIe satirique Mantel mautaillé ou Cort Mantel 4 siècle et du premier quart du (XIIe XIIIe siècle (lais de Graelent, de Guingamor, de Rydorel, de Tyolet, etc.) n'ont pas forcément pour sujet la matière bretonne, mais mêlent la féerie avec l'aventure chevaleresque. Le siècle, anonyme) qui a le même thème que le Lai du cor (XIIe siècle) de Robert Biket, se joue pour sa part des valeurs chevaleresques et raille l'idéal aristocratique. LE LAI LYRIQUE Très vite après la naissance du genre (les plus anciens lais lyriques connus datent de la fin du XIIe siècle), certains lais voient leur caractère narratif s'estomper au profit d'une dimension lyrique. Par ailleurs, les thèmes abordés ne sont en général plus inspirés de la matière de Bretagne. Les lais lyriques sont essentiellement des poèmes d'amour chantés par les trouvères et se caractérisent par une construction mélodique symétrique, ainsi que par l'usage de refrains (répétition de vers à l'identique) et de variantes (répétitions de la structure rythmique et mélodique mais lexique différent). Au XIVe siècle, cet aspect symétrique et l'usage de refrains sont systématisés dans les lais de Guillaume de Machaut. Les lais comptent généralement douze strophes, et se caractérisent par la recherche de rythmes et de rimes variés : nombre indéterminé de stances sur deux rimes entremêlées dont l'une est dominante ; nombre indéterminé de vers pour chaque stance. Le lai lyrique utilise en outre de façon privilégiée les vers impairs (heptasyllabes, pentasyllabes, trisyllabes mêlés à volonté à condition que le premier et le dernier couplets aient la même combinaison). Eustache Deschamps dans l'Art de dictier (XIVe siècle) définit les règles prosodiques du lai ainsi : « C'est une chose longue et malaisée à faire et trouver car il faut avoir 12 couples [stances], chacune partie en deux qui font 24. Et est la couple aucune fois [parfois] de 8 vers qui font 16, et aucune fois de 9 vers qui font 18, aucune fois de 10, qui font 20, et aucune fois de 12 qui font 24 de vers entiers et de vers coupés. Et convient que la taille de chacune couples a deux paragraphes soient d'une rime toute différente l'une couple à l'autre excepté tant seulement que la dernière couple des 12 qui font 24 et qui est et doit être la conclusion du lai soit de pareille rime et d'autant de vers sans redite comme la première couple. «. Au XVe siècle, le lai est écrit dans des vers de plus en plus courts et l'alternance de vers courts et longs typique du lai a engendré le nom d'un style que l'on a appelé « layé «. Parmi les principaux représentants du lai lyriques figurent Ernoul de Gastinois, le trouvère Adam de Givenchi et Andrieu Contredit d'Arras au 5 XIIIe siècle, Eustache Deschamps et Jean Froissart au XIVe siècle ainsi que Christine de Pisan, soit à la fin du XIVe siècle soit au début du XVe siècle. LE VIRELAI Le virelai (de « lai « et de « virer «, c'est-à-dire tourner) est un genre dérivé du lai apparu au ont écrit un certain nombre et ont contribué au succès du genre aux XIVe et XVe XIIIe siècle. Il doit son nom au fait que le « lai vire «, c'est-à-dire que le refrain tourne, revient sans cesse. Guillaume de Machaut et Christine de Pisan en siècles. Chanson à danser toujours accompagnée de musique, le virelai, de forme variée, se compose le plus souvent de quatre ou cinq strophes sur deux rimes dont la première (ou ses deux premiers vers), plus courte que les autres, est reprise en refrain après chacune des autres. Les vers sont généralement courts et impairs (pentasyllabes et heptasyllabes). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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