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Le mot "fer" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 27/08/2006

Extrait du document

descartes

 

  Règles pour la direction de l'esprit, Règle huitième.

s'il était privé de tous les outils nécessaires, il sera forcé de se servir d'une pierre dure ou d'une masse grossière de fer ;

Cela fait, il ne commencera pas par forger, pour l'usage des autres, des épées et des casques, ni rien de ce qu'on fait avec le fer ;

  Règles pour la direction de l'esprit, Règle treizième.

Calculant que la terre est perpétuellement mue d'un mouvement circulaire autour de son axe, et que l'aimant retient les propriétés de la terre, ils espéraient découvrir le mouvement perpétuel en disposant cette pierre de manière qu'elle se mût en cercle, ou au moins communiquât au fer son mouvement avec ses autres vertus.

  DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie.

et encore que le coeur fût aussi ardent qu'un fer embrasé, il ne suffirait pas pour réchauffer les pieds et les mains tant qu'il fait, s'il n'y envoyait continuellement de nouveau sang.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS DIXIEME, DE LA FACON DE TAILLER LES VERRES.

Et le fer de cet outil Y 6 7 doit être de telle figure, que toutes les parties de son tranchant soient en ce même plan, lorsque la ligne 3 4 s'y trouve ;

et lors les en ayant un peu reculées, il faut changer le fer de cet outil Y 6 7 et en mettre un autre en sa place dont le tranchant soit exactement dans le même plan, et de même forme, et autant avancé que le précédent, mais qui ait tout le talus de son épaisseur jeté vers P, en sorte que si on appliquait ces deux fers de plat l'un contre l'autre, leurs deux tranchants semblassent n'en faire qu'un.

Puis aussi avec l'outil Z 8 9, dont le fer doit être également talué des deux côtés, et avec cela il peut avoir telle figure quasi qu'on voudra, pourvu que toutes les parties de son tranchant 8 9 soient dans un plan qui coupe les superficies des planches CGEF à angles droits.

  LES METEORES, DISCOURS SECOND, DES VAPEURS ET DES EXHALAISONS.

en même façon que la chaleur d'un fer embrasé est bien plus ardente que celle des charbons ou de la flamme.

  LES METEORES, DISCOURS SEPTIEME, DES TEMPETES, DE LA FOUDRE ET DE TOUS LES AUTRES FEUX QUI S'ALLUMENT EN L'AIR.

Même, d'autant qu'il y a des exhalaisons de plusieurs diverses natures, je ne juge pas qu'il soit impossible que les nues en les pressant n'en composent quelquefois une matière qui, selon la couleur et la consistance qu'elle aura, semble du lait, ou du sang ou de la chair, ou bien qui en se brûlant devient telle qu'on la prenne pour du fer ou des pierres, ou enfin qui en se corrompant engendre quelques petits animaux en peu de temps ;

ainsi qu'on lit souvent entre les prodiges, qu'il a plu du fer, ou du sang ou des sauterelles ou choses semblables.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS.

Que s'il y en a qui nient qu'ils aient des idées distinctes de l'esprit et du corps, je ne puis autre chose que les prier de considérer assez attentivement les choses qui sont contenues dans cette Seconde Méditation, et de remarquer que l'opinion qu'ils ont que les parties du cerveau concourent avec l'esprit pour former nos pensées n'est point fondée sur aucune raison positive, mais seulement sur ce qu'ils n'ont jamais expérimenté d'avoir été sans corps, et qu'assez souvent ils ont été empêchés par lui dans leurs opérations, et c'est le même que si quelqu'un, de ce que dès son enfance il aurait eu des fers aux pieds, estimait que ces fers fissent une partie de son corps, et qu'ils lui fussent nécessaires pour marcher.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L'AUTRE PARTIE, REPONSE AUX CHOSES QUI PEUVENT ARRETER LES THEOLOGIENS.

Et quoique le fer et le feu ne se manient jamais sans péril par des enfants ou par des imprudents, néanmoins, parce qu'ils sont utiles pour la vie, il n'y a personne qui juge qu'il se faille abstenir pour cela de leur usage.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 63.

on peut demander pourquoi nous ne pouvons, avec la seule force de nos mains, rompre un clou ou un autre morceau de fer qui est plus petit qu'elles, d'autant que chacune des moitiés de ce clou peut être prise pour un corps qui est en repos contre son autre moitié, et qui doit, ce semble, en pouvoir être séparé par la force de nos mains, puisqu'il n'est pas si grand qu'elles, et que la nature du mouvement consiste en ce que le corps qu'on dit se mouvoir, est séparé des autres corps qui le touchent.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 75.

et comme on voit qu'une bouteille de verre se fait ronde par cela seul qu'en soufflant par un tuyau de fer on fait entrer de l'air dans la matière dont on la fait, à cause que cet air n'a pas plus de force à pousser la partie de cette matière qui est directement opposée au bout du tuyau par où il entre, qu'à pousser celle qui est en tous les autres côtés vers lesquels il est repoussé par la résistance qu'elle lui fait, ainsi la matière du premier élément qui entre dans le corps du soleil par ses pôles doit pousser également de tous côtés les parties du second qui l'environnent, aussi bien celles contre qui elle est repoussée obliquement que celles qu'elle rencontre de front.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 61.

Le premier genre vient des parties du sel ou autres semblables, assez dures et solides, qui, étant engagées dans les pores du corps C, y sont tellement pressées et agitées qu'au lieu qu'elles ont été auparavant rondes et raides, ainsi que des petits bâtons, elles deviennent plates et pliantes, en même façon qu'une verge de fer ou d'autre métal se change en une lame à force d'être battue à coups de marteau.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 72.

les esprits et les exhalaisons font aussi le semblable au regard de quelques-uns, comme du cuivre du fer et de l'antimoine.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 135.

Ce qui se peut dire du fer ou de l'acier, et non point d'aucun autre métal.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 136.

Et bien que le fer soit plus dur et plus malaisé à fondre que les autres métaux, il ne laisse pas d'être l'un des moins pesants et de ceux qui peuvent le plus aisément être dissous par les eaux-fortes, et même la rouille seule peut le corrompre ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 137.

Je ne veux pas toutefois assurer que ces conduits tournés à vis qui donnent passage aux parties cannelées soient tous entiers en chacune des parcelles du fer, comme aussi je n'ai aucune raison pour le nier ;

mais il suffira ici que nous pensions que les figures des moitiés de ces conduits sont tellement formées sur les superficies de ces parcelles de fer que, lorsque deux de ces superficies sont bien ajustées l'une à l'autre.

Et parce que, lorsqu'un corps dur, dans lequel il y a plusieurs trous ronds, est rompu, c'est ordinairement suivant des lignes qui passent justement par le milieu de ces trous qu'il se divise, les parties de la terre intérieure dans lesquelles il y avait de tels trous étant celles dont le fer est composé, il est bien aisé à croire qu'elles n'ont pu être tant divisées par la force des esprits ou sucs corrosifs qui les ont amenées dans les mines qu'il n'y soit au moins demeuré de telles moitiés de ces trous gravées sur leurs superficies.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 138.

Et il est à remarquer que pendant que les parcelles du fer sont ainsi montées dans les mines, elles n'ont pu retenir toujours une même situation, parce qu'ayant des figures irrégulières, et les chemins par où elles passaient étant inégaux, elles ont roulé en montant et se sont tournées tantôt sur un côté tantôt sur un autre, et que, lorsque leur situation a été telle que les parties cannelées (qui, sortant avec grande vitesse de la terre intérieure, cherchent en toute l'extérieure les passages qui sont les plus propres pour les recevoir) ont rencontré ceux qui étaient en ces parcelles du fer tournés à contre-sens, soit qu'ils fussent entiers ou non, elles ont fait rebrousser les pointes de ces petites branches que j'ai dit être couchées dans leurs replis, et ont fait peu à peu qu'elles se sont entièrement renversées, en sorte qu'elles ont pu entrer par le côté de ces pores par où elles sortaient auparavant ;

et que, lorsque par après la situation de ces parcelles du fer a été changée, l'action des parties cannelées a fait derechef que les petites branches qui avancent dans leurs pores se sont couchées de l'autre côté ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 139.

Or, la différence qui est entre l'aimant et le fer consiste en ce que les parcelles dont le fer est composé ont ainsi changé plusieurs fois de situation depuis qu'elles sont sorties de la terre intérieure, ce qui est cause que les petites pointes qui avancent dans les replis de leurs pores peuvent aisément être renversées de tous côtés.

Ainsi l'aimant et le fer participent beaucoup de la nature l'un de l'autre, et ce ne sont que ces parcelles de la terre intérieure dans lesquelles il y a des pores propres à recevoir les parties cannelées qui leur donnent leur forme, bien qu'ordinairement il y ait beaucoup d'autre matière mêlée avec elles, non seulement en la mine de fer, d'où cette autre matière est aisément séparée par la fonte, mais encore plus en l'aimant ;

car souvent la cause qui a fait que les parcelles de l'aimant ont plus longtemps demeuré en une même situation que les parcelles qui composent le fer est qu'elles sont engagées entre les parties de quelque pierre fort dure ;

et cela fait aussi quelquefois qu'il est presque impossible de les fondre pour en faire du fer, à cause qu'elles sont plutôt calcinées et consumées par le feu que dégagées des lieux où elles sont.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 140.

Pour ce qui est de la mine de fer, lorsqu'on la fait fondre afin de la convertir en fer ou en acier, il faut penser que les parcelles du métal, étant agitées par la chaleur, se dégagent premièrement des autres matières avec qui elles sont mêlées, et ne cessent après de se remuer séparément les unes des autres jusqu'à ce que leurs superficies, où les moitiés des conduits ci-dessus décrits sont imprimées, soient tellement ajustées les unes aux autres que ces conduits s'y trouvent entiers.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 142.

Mais toutes les mines dont on tire du fer ne sont pas propres à faire de bon acier, et la mine dont on en peut faire de très bon ne donne que de simple fer lorsqu'on la fait fondre à un feu qui n'est pas tempéré comme il faut.

ou enfin, s'il est si violent qu'il trouble leur juste situation, elles ne composent pas de l'acier, mais seulement du fer commun.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 143.

Et lorsqu'on a de l'acier déjà fait, si on le remet dans le feu, il ne peut pas aisément être refondu et rendu semblable au fer commun, à cause que les petites gouttes dont il a été composé sont trop grosses et trop solides pour être remuées tout entières par l'action du feu, et que les parcelles de chacune de ces gouttes sont aussi trop bien jointes et trop serrées pour être tout à fait séparées par cette même action.

Et si on le laisse par après refroidir assez lentement, il ne devient point si dur, si raide et si cassant comme il a été, mais demeure mol et pliant comme du fer.

Mais il demeure toujours cette différence entre l'acier et le simple fer qu'on lui peut rendre sa première dureté en le faisant rougir dans le feu et après refroidir tout à coup, au lieu que le fer commun ne peut être rendu si dur en même façon ;

au lieu que les parties du fer, n'ayant jamais eu une telle situation, ne la peuvent ainsi acquérir.

Or, afin de faire que le fer ou l'acier se refroidisse fort promptement, on a coutume de le tremper dans de l'eau ou dans quelques autres liqueurs froides ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 144.

Pour ce qui est des petits conduits propres à recevoir les parties cannelées, on connaît, de ce qui a été dit, qu'il y en doit avoir en très grand nombre tant dans l'acier que dans le fer, et même beaucoup plus que dans l'aimant, dans lequel il y a toujours plusieurs parties qui ne sont point métalliques.

On connaît aussi que ces conduits doivent être beaucoup plus entiers et plus parfaits dans l'acier que dans le fer, et que les petites pointes que j'ai dit être couchées dans leurs replis ne s'y renversent pas si aisément d'un côté sur l'autre qu'ils font dans le fer ;

premièrement, à cause que la mine dont on fait l'acier est la plus pure et celle dont les parcelles ont le moins changé depuis qu'elles sont sorties de la terre intérieure, puis aussi à cause qu'elles y sont mieux agencées et plus serrées que dans le fer.

Enfin, on connaît que ces conduits ne sont point tous tournés ni dans l'acier ni dans le fer ainsi qu'ils sont dans l'aimant ;

Il est vrai que pendant le moment que cette action cesse, et que le fer ou l'acier embrasé se refroidit, les parties cannelées qui coulent toujours par le dessus de la terre d'un de ses pôles vers l'autre peuvent disposer quelques-uns de leurs conduits en la façon qu'ils doivent être, afin qu'elles y aient libre passage ;

et elles peuvent aussi disposer ainsi peu à peu quelques-uns des pores de l'acier ou du fer qui n'est point embrasé, lorsqu'il demeure longtemps en une même situation.

Mais parce qu'il y a beaucoup plus de tels conduits dans le fer et dans l'acier que les parties cannelées qui passent par l'air n'en peuvent remplir, elles n'en peuvent ainsi disposer que fort peu ;

ce qui est cause qu'il n'y a point de fer ni d'acier qui n'ait quelque chose de la vertu de l'aimant, bien qu'il n'y en ait presque point qui en ait tant qu'il n'en puisse avoir encore davantage.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 145.

Que le fer peut recevoir cette vertu de l'aimant lorsqu'il en est touché ou seulement approché.

Que néanmoins, de quelque façon qu'on en approche un morceau de fer, qui est beaucoup plus long que large, il la reçoit toujours suivant sa longueur.

Que l'aimant ne perd rien de cette vertu, encore qu'il la communique au fer.

mais que si le fer demeure fort longtemps en une même situation contre l'aimant, elle s'y fortifie et s'y affermit davantage.

Que le plus dur acier reçoit une vertu plus forte, et retient celle qu'il a reçue beaucoup mieux que le fer commun.

Que toute la terre est un aimant, et qu'elle communique aussi au fer quelque peu de sa vertu.

Que l'aimant attire le fer.

Que, bien que ses pôles soient de vertu contraire en autre chose, ils s'aident néanmoins à soutenir un même morceau de fer.

Que pendant qu'une pirouette de fer tourne, soit à droite, soit à gauche, si on la tient suspendue à un aimant, elle n'est point empêchée par lui de continuer à se mouvoir.

Que la vertu d'un aimant est quelquefois augmentée et quelquefois diminuée par le voisinage d'un morceau de fer ou d'un autre aimant, selon les divers côtés qu'ils ont tournés vers lui.

Qu'un morceau de fer et un aimant, tant faible qu'il soit, étant joints ensemble, ne peuvent être séparés par un autre aimant, bien que très fort, pendant qu'il ne les touche point.

Et qu'au contraire le fer joint à un aimant qui est très fort en peut souvent être séparé par un aimant plus faible lorsqu'il le touche.

Que le côté de l'aimant qui tend vers le nord peut soutenir plus de fer en ces régions septentrionales que ne fait son autre côté.

Que la limure de fer s'arrange en certain ordre autour des pierres d'aimant.

Qu'appliquant une lame de fer contre l'un des pôles de l'aimant, on détourne la vertu qu'il a pour attirer d'autre fer vers ce même pôle.

Et que cette vertu ne peut être détournée ni empêchée par aucun autre corps qui soit mis en la place de cette lame de fer.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 158.

Et nous n'avons pas sujet de trouver étrange qu'un morceau de fer ou d'acier étant approché d'une pierre d'aimant en acquière incontinent la vertu.

et ainsi elles donnent au fer tout ce qui lui manquait pour avoir la vertu de l'aimant.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 159.

Nous ne devons point admirer non plus que le fer reçoive diversement cette vertu, selon les divers côtés de l'aimant auxquels il est appliqué.

Car, par exemple, si R, l'un des bouts du fer RST, est mis contre B, le pôle boréal de l'aimant P, ce fer recevra tellement la vertu de cet aimant que R sera son pôle austral et T le boréal ;

à cause que les parties cannelées qui viennent du sud dans la terre et en sortent par le nord entrent par R, et que celles qui viennent du nord, après être sorties de la terre par A et avoir fait le tour de part et d'autre par l'air, entrent par T dans le fer.

Si ce même fer est couché sur l'équateur de cet aimant (c'est-à-dire sur le cercle également distant de ses pôles), et que son point R soit tourné vers B, comme on le voit sur la partie de l'équateur marquée C, il y recevra sa vertu en même sens qu'auparavant et R sera encore son pôle austral, à cause que les mêmes parties cannelées y entreront ;

mais si on tourne ce point R vers A, comme on le voit sur l'endroit de l'équateur marqué D, il perdra la vertu du pôle austral et deviendra le pôle septentrional de ce fer, à cause que les parties cannelées qui entraient auparavant par R entreront par T, et celles qui entraient par T entreront par R.

Enfin, si S, le point du milieu de ce fer, touche le pôle austral de cet aimant, les parties cannelées qui viennent du nord entreront dans le fer par S et sortiront par ses extrémités R et T, au moyen de quoi il aura en son milieu la vertu du pôle boréal et en ses deux bouts celle du pôle austral.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 160.

Et il n'y a point en tout cela de difficulté, sinon qu'on peut demander pourquoi les parties cannelées qui, sortant du pôle A de l'aimant, entrent par S, le milieu du fer, ne vont pas plus outre en ligne droite vers E, au lieu de se détourner de part et d'autre vers R et vers T :

à quoi il est aisé de répondre que ces parties cannelées trouvant des pores dans le fer qui sont propres à les recevoir, et n'en trouvant point dedans l'air, sont détournées par la résistance de cet air, et coulent le plus longtemps qu'elles peuvent par-dedans le fer, lequel pour cette cause reçoit toujours la vertu de l'aimant suivant sa longueur lorsqu'il est notablement plus long que large ou épais.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 161.

Il est aisé aussi de répondre à ceux qui demandent pourquoi l'aimant ne perd rien de sa force, encore qu'on fasse qu'il la communique à une fort grande quantité de fer.

Car il n'arrive aucun changement en l'aimant de ce que les parties cannelées qui sortent de ses pores entrent dans le fer plutôt que dans quelque autre corps, sinon en tant que, passant plus facilement par le fer que par d'autres corps, cela fait qu'elles passent aussi plus librement et en plus grande quantité par l'aimant lorsqu'il a du fer autour de lui que lorsqu'il n'en a point ;

ainsi, au lieu de diminuer sa vertu, il l'augmente en la communiquant au fer.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 162.

Et cette vertu est acquise fort promptement par le fer, à cause qu'il ne faut guère de temps aux parties cannelées qui vont très vite pour passer de l'un de ses bouts jusqu'à l'autre, et que dès la première fois qu'elles y passent, elles lui communiquent la vertu de l'aimant duquel elles viennent.

Mais si on retient longtemps un même fer en même situation contre une pierre d'aimant, il y acquiert une vertu plus ferme, et qui ne peut pas si aisément lui être ôtée, à cause que les petites branches qui avancent dans les replis de ses pores, demeurant fort longtemps couchées sur un même côté, perdent peu à peu la facilité qu'elles ont eue à se renverser sur l'autre côté.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 163.

Et l'acier reçoit mieux cette vertu que le simple fer, parce que ses pores qui sont propres à recevoir les parties cannelées sont plus parfaits et en plus grand nombre, et après qu'il l'a reçue, elle ne lui peut pas sitôt être ôtée, à cause que les petites branches qui avancent en ses conduits ne se peuvent pas si aisément renverser.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 164.

Car il est à remarquer qu'il y a toujours beaucoup plus de tels pores dans le fer ou l'acier, duquel toutes les parties sont métalliques, que dans l'aimant, où ces parties métalliques sont mêlées avec celles d'une pierre ;

et ainsi que, ne pouvant sortir en même temps que peu de parties cannelées d'un aimant faible, elles n'entrent pas en tous les pores de l'acier, mais seulement en ceux où il y a moins de petites branches qui leur résistent, ou bien où ces branches sont plus faciles à plier, et que les autres parties cannelées qui viennent après ne passent que par ces mêmes pores où elles trouvent le chemin déjà ouvert, si bien que les autres pores ne servent de rien, sinon lorsque ce fer est approché d'un aimant plus parfait qui, envoyant vers lui plus de parties cannelées, lui donne une vertu plus forte.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 165.

Et parce que les petites branches qui avancent dans les pores du plus simple fer y peuvent fort aisément être pliées, de là vient que la terre même lui peut en un moment communiquer la vertu de l'aimant, encore qu'elle semble n'en avoir qu'une fort faible de quoi l'expérience étant assez belle, je mettrai ici le moyen de la faire.

On prend un morceau de simple fer, quel qu'il soit, pourvu que sa figure soit longue et qu'il n'ait point encore en soi aucune vertu d'aimant qui soit notable ;

puis, haussant quelque peu le même bout de ce fer, et le remettant incontinent parallèle à l'horizon proche de la même boussole on voit que l'aiguille lui présente son autre côté, et si on le hausse et baisse ainsi plusieurs fois, on trouve toujours en ces régions septentrionales que le côté que l'aiguille a coutume de tourner vers le sud se tourne vers le bout du fer qui a été baissé le dernier et que celui qu'elle a coutume de tourner vers le nord se tourne contre le bout du fer qui a été haussé le dernier ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 166.

car je crois que les entrées et sorties des pores par où elles passent sont tournées en cette troisième région de la terre tout autrement qu'en la seconde, en sorte que les parties cannelées qui viennent du sud vers le nord par les pores de cette seconde région retournent du nord vers le sud par la troisième, en passant presque toutes par son plus bas étage, et aussi par les mines d'aimant et de fer, à cause qu'elles y trouvent des pores commodes ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 167.

Or, d'autant que le fer ou l'acier qui est de figure longue reçoit toujours la vertu de l'aimant suivant sa longueur, encore qu'il lui soit appliqué en un autre sens, il est certain que les aiguilles aimantées doivent toujours avoir les pôles de leur vertu précisément en leurs deux bouts, et les tourner vers les mêmes côtés qu'un aimant parfaitement sphérique tournerait ses pôles s'il était aux mêmes endroits de la terre où elles sont.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 168.

Car il est évident qu'il y a des endroits en cette terre où il y a plus d'aimant ou de fer que dans le reste, et que par conséquent les parties cannelées qui sortent de la terre intérieure vont en plus grande quantité vers ces endroits-là que vers les autres, ce qui fait qu'elles se détournent souvent du chemin qu'elles prendraient si tous les endroits de la terre étaient semblables.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 169.

Ce qui ne me semble nullement étrange, en considérant qu'elle ne dépend que de la quantité du fer et de l'aimant qui se trouve plus ou moins grande vers l'un des côtés de ces lieux-là que vers l'autre, non seulement à cause que les hommes tirent continuellement du fer de certains endroits de la terre et le transportent en d'autres, mais principalement aussi à cause qu'il y a eu autrefois des mines de fer en des lieux où il n'y en a plus, parce qu'elles s'y sont corrompues avec le temps ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 171.

La propriété de l'aimant qui est la plus commune et qui a été remarquée la première est qu'il attire le fer, ou plutôt que le fer et l'aimant s'approchent naturellement l'un de l'autre lorsqu'il n'y a rien qui les retienne.

mais sitôt que le fer est dans la sphère de la vertu de l'aimant, cette vertu lui est communiquée, et les parties cannelées qui passent de cet aimant en ce fer chassent l'air qui est entre deux, faisant par ce moyen qu'ils s'approchent, ainsi qu'il a été dit de deux aimants en l'article 153.

Et même le fer a plus de facilité à se mouvoir vers l'aimant que l'aimant à se mouvoir vers le fer, à cause que toute la matière du fer a des pores propres à recevoir les parties cannelées, au lieu que l'aimant est appesanti par la matière destituée de ces pores dont il a coutume d'être composé.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 172.

Mais il y en a plusieurs qui admirent qu'un aimant étant armé, c'est-à-dire ayant quelque morceau de fer attaché à l'un de ses pôles, puisse, par le moyen de ce fer, soutenir beaucoup plus d'autre fer qu'il ne ferait étant désarmé.

De quoi néanmoins on peut assez facilement découvrir la cause, en remarquant que, bien que son armure lui aide à soutenir le fer qu'elle touche, elle ne lui aide point en même façon à faire approcher celui dont elle est tant soit peu séparée, ni même à le soutenir quand il y a quelque chose entre lui et elle, encore que ce ne fût qu'une feuille de papier fort déliée.

Car cela montre que la force de l'armure ne consiste en autre chose sinon en ce qu'elle touche le fer d'autre façon que ne peut faire l'aimant, à savoir, parce que cette armure est de fer, tous ses pores se rencontrent vis-à-vis du fer qu'elle soutient, et les parties cannelées qui passent de l'un en l'autre de ces fers chassent tout l'air qui est entre deux, faisant par ce moyen que leurs superficies se touchent immédiatement, et c'est en cette sorte d'attouchement que consiste la plus forte liaison qui puisse joindre deux corps l'un à l'autre, ainsi qu'il a été prouvé ci-dessus.

Mais à cause de la matière non métallique qui a coutume d'être en l'aimant, ses pores ne peuvent ainsi se rencontrer justement vis-à-vis de ceux du fer, c'est pourquoi les parties cannelées qui sortent de l'un ne peuvent entrer en l'autre qu'en coulant quelque peu de biais entre leurs superficies ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 173.

Il y en a aussi quelques-uns qui admirent que, bien que les deux pôles d'un même aimant aient des vertus toutes contraires, en ce qui est de se tourner vers le sud et vers le nord, ils s'accordent néanmoins et s'entr'aident en ce qui est de soutenir le fer ;

en sorte qu'un aimant armé en ses deux pôles peut porter presque deux fois autant de fer que lorsqu'il n'est armé qu'en l'un de ses pôles.

Par exemple, si AB est un aimant aux deux pôles duquel sont jointes les armures CD et EF, tellement avancées en dehors vers D et F que le fer GH qu'elles soutiennent les puisse toucher en des superficies assez larges, ce fer GH peut être presque deux fois aussi pesant que s'il ne touchait qu'à l'une de ces deux armures.

car bien qu'elles soient contraires les unes aux autres en ce que celles qui sortent de l'aimant par l'un de ses pôles n'y peuvent rentrer que par l'autre, cela n'empêche pas qu'elles ne joignent leurs forces ensemble pour attacher le fer à l'aimant, à cause que celles qui sortent d'A, le pôle austral de cet aimant, étant détournées par l'armure CD vers b, où elles font le pôle boréal du fer GH, coulent de b vers a, le pôle austral du même fer ;

Et ainsi elles attachent le fer autant à l'une de ces armures qu'à l'autre.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 174.

Mais ce mouvement des parties cannelées ne semble pas s'accorder si bien avec une autre propriété de l'aimant, qui est de pouvoir soutenir en l'air une petite pirouette de fer pendant qu'elle tourne (soit qu'elle tourne à droite, soit à gauche), et de n'empêcher point qu'elle continue à se mouvoir étant suspendue à l'aimant plus longtemps qu'elle ne ferait étant appuyée sur une table.

En effet, si les parties cannelées n'avaient qu'un mouvement droit, et que le fer et l'aimant se pussent tellement ajuster que tous les pores de l'un se trouvassent exactement vis-à-vis de ceux de l'autre, je croirais que ces parties cannelées, en passant de l'un en l'autre, devraient ajuster ainsi tous leurs pores, et par ce moyen empêcher la pirouette de tourner.

Mais, parce qu'elles tournent elles-mêmes sans cesse les unes à droite, les autres à gauche, et qu'elles se réservent toujours quelque peu d'espace entre les superficies de l'aimant et du fer, par où elles coulent de biais des pores de l'un en ceux de l'autre, à cause qu'ils ne se rapportent pas les uns aux autres, elles peuvent tout aussi aisément passer des pores de l'aimant en ceux d'une pirouette lorsqu'elle tourne, soit à droite, soit à gauche, que si elle était arrêtée ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 175.

Au reste, la force qu'a une pierre d'aimant à soutenir le fer peut diversement être augmentée ou diminuée par un autre aimant ou par un autre morceau de fer, selon qu'il lui est diversement appliqué ;

mais il n'y a en cela qu'une règle générale à remarquer, qui est que toutes fois et quantes qu'un fer ou un aimant est tellement posé au regard d'un autre aimant qu'il fait aller quelques parties cannelées vers lui, il augmente sa force ;

Car d'autant que les parties cannelées qui passent par un aimant sont en plus grand nombre ou plus agitées, il a d'autant plus de force, et elles peuvent venir vers lui en plus grand nombre et plus agitées d'un morceau de fer ou d'un autre aimant que de l'air seul ou de quelque autre corps qu'on mette en leur place.

Ainsi, non seulement lorsque le pôle austral d'un aimant est joint au pôle septentrional d'un autre, ils s'aident mutuellement à soutenir le fer qui est vers leurs autres pôles, mais ils s'aident aussi lorsqu'ils sont séparés à soutenir le fer qui est entre deux.

Par exemple, l'aimant C est aidé par l'aimant F à soutenir contre soi le fer DE qui lui est joint ;

et réciproquement l'aimant F est aidé par l'aimant C à soutenir en l'air le bout de ce fer marqué E ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 176.

Mais pendant que l'aimant F est ainsi aidé par l'aimant C à soutenir le fer DE, il est empêché par ce même aimant de faire approcher ce fer vers soi.

Car il est à remarquer que pendant que ce fer touche C, il ne peut être attiré par F, lequel il ne touche point, nonobstant qu'on suppose ce dernier beaucoup plus puissant que le premier.

Dont la raison est que les parties cannelées passant au travers de ces deux aimants et de ce fer, ainsi que s'ils n'étaient qu'un seul aimant, en la façon déjà expliquée, n'ont point notablement plus de force en l'un des endroits qui est entre C et F qu'en l'autre, et par conséquent ne peuvent faire que le fer DE quitte C pour aller vers F, d'autant qu'il n'est pas retenu vers C par la seule force qu'a cet aimant pour l'attirer, mais principalement aussi parce qu'ils se touchent, bien que ce ne soit pas en tant de parties que si cet aimant était armé.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 177.

Et ceci fait entendre pourquoi un aimant qui a peu de force, ou même un simple morceau de fer, peut souvent détacher un autre fer d'un aimant fort puissant auquel il est joint.

Car il faut remarquer que cela n'arrive jamais si ce n'est que le plus faible aimant touche aussi le fer qu'il doit séparer de l'autre ;

et que lorsqu'un fer de figure longue, comme DE, touche deux aimants situés comme C et F, en sorte qu'il touche de ses deux bouts deux de leurs pôles qui aient diverse vertu, si on retire ces deux aimants l'un de l'autre, le fer qui les touchait tous deux ne demeurera pas toujours joint au plus fort, ni toujours aussi au plus faible, mais quelquefois, à celui-ci et quelquefois à celui-là.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 178.

On peut aussi entendre pourquoi le pôle austral de toutes les pierres d'aimant semble avoir plus de force et soutient plus de fer en cet hémisphère septentrional que leur autre pôle, en considérant comment l'aimant C est aidé par l'aimant F à soutenir le fer DE.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 179.

Et si on s'arrête à considérer en quelle façon la poudre ou limure de fer qu'on a jetée autour d'un aimant s'y arrange, on y pourra remarquer beaucoup de choses qui confirmeront la vérité de celles que je viens de dire.

On peut aussi voir, en tenant un aimant avec la main, l'un des pôles duquel, par exemple l'austral, soit tourné vers la terre, et qu'il y ait de la limure de fer pendue à ce pôle, que s'il y a un autre aimant au-dessous, dont le pôle de même vertu, à savoir l'austral, soit tourné vers cette limure, les petits filets qu'elle compose, qui pendent tout droit de haut en bas lorsque ces deux aimants sont éloignés l'un de l'autre, se replient de bas en haut lorsqu'on les approche ;

Et à cause de cette même liaison, si la limure qui pend à un aimant fort puissant est touchée par un autre aimant beaucoup plus faible, ou seulement par quelque morceau de fer, il y aura toujours plusieurs de ses grains qui quitteront le plus fort aimant, et demeureront attachés au plus faible, ou bien au morceau de fer, lorsqu'on les retirera d'auprès de lui :

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 180.

Une lame de fer qui, étant appliquée contre l'un des pôles de l'aimant, lui sert d'armure et augmente de beaucoup la force qu'il a pour soutenir d'autre fer empêche celle qu'a le même aimant pour attirer ou faire tourner vers soi les aiguilles qui sont proches de ce pôle.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 181.

Mais, excepté le fer et l'aimant, nous n'avons aucun corps en cette terre extérieure qui, étant mis en la place où est cette lame CD, puisse empêcher que la vertu de l'aimant AB ne passe jusqu'à l'aiguille EF.

Car nous n'en avons aucun, tant solide et tant dur qu'il puisse être, dans lequel il n'y ait plusieurs pores, non pas véritablement qui soient ajustés à la figure des parties cannelées, comme sont ceux du fer et de l'aimant, mais qui sont beaucoup plus grands, en sorte que le second élément les occupe ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 182.

Je ne sais aussi aucune chose qui fasse perdre la vertu à l'aimant ou au fer, excepté lorsqu'on le retient longtemps en une situation contraire à celle qu'il prend naturellement quand rien ne l'empêche de tourner ses pôles vers ceux de la terre ou des autres aimants dont il est proche, et aussi lorsque l'humidité ou la rouille le corrompt, et enfin lorsqu'il est mis dans le feu.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 183.

et enfin, le feu étant assez fort trouble l'ordre des parties du fer ou de l'aimant en les agitant, et même il peut être si violent qu'il change aussi la figure de leurs pores.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 184.

Mais, après avoir parlé de la vertu qu'a l'aimant pour attirer le fer, il semble à propos que je dise aussi quelque chose de celle qu'ont l'ambre, le jayet, la cire, la résine, le verre, et plusieurs autres corps, pour attirer toutes sortes de petits fétus.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 27 mai 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 17 mai 1638).

car en ceci elle dépend des proportions du feu, du fer et de la poudre, et en l'autre de celle du bois et de l'air.

  Correspondance, année 1638, A MONSIEUR ***, 25 Août 1638.

Même elles dissolvent plus aisément le fer ou l'acier que le plomb ;

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 15 décembre 1638.

et l'or n'est pas si dur que le fer, encore qu'il soit plus pesant, à cause que ses parties ne sont pas si fermement jointes.

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 9 janvier 1639.

et d'autant qu'il y a plus de ces parties terrestres dans un corps, d'autant peut-il avoir plus de chaleur, comme le fer en peut avoir plus que le bois ;

Et c'est ainsi que le fer peut être fort chaud sans être rouge.

Pour entendre d'où vient que le fer trempé est plus dur et plus cassant que non trempé, il faut penser qu'étant rouge de feu, tous ses pores sont fort ouverts et remplis non seulement de matière subtile, mais aussi des plus petites parties terrestres, telles qu'il s'en trouve toujours grand nombre dans le feu et dans l'air ;

Et pendant que ce fer est dans le feu, il y en rentre continuellement d'autres semblables, d'où vient qu'il demeure rouge.

  Correspondance, année 1640, AU P. MERSENNE, 1er avril 1640.

soit qu'il s'engendre d'un côté des mines de fer ou qu'on en épuise de l'autre ;

ou soit seulement qu'on ait transporté quelque quantité de fer, ou de brique, ou d'argile, d'un côté de la ville de Londres vers l'autre :

car je me souviens que, voulant voir l'heure à un cadran, où il y avait une aiguille frottée d'aimant, étant aux champs proches d'un logis qui avait de grandes grilles de fer aux fenêtres, j'ai trouvé beaucoup de variation en l'aiguille, en m'éloignant même à plus de cent pas de ce logis, et passant de sa partie orientale vers l'occidentale, pour en mieux remarquer la différence.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Sans date. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de octobre ou novembre 1646.).

Le vitriol et le fer des eaux de Spa sont bien moins à craindre ;

  Correspondance, année 1649, REPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORUS, 5 février 1649.

D'où l'on conclut visiblement que nulles substances incorporelles ne sauraient être proprement étendues, et qu'on ne peut les concevoir que comme une certaine vertu ou force qui, bien qu'appliquée à des choses étendues, ne sont pas pour cela étendues, comme le feu est dans le fer rouge, sans qu'on puisse dire pour cela que le feu est fer.

 

 

descartes

« fissent une partie de son corps, et qu'ils lui fussent nécessaires pour marcher. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L'AUTRE PARTIE, REPONSE AUX CHOSES QUI PEUVENT ARRETER LES THEOLOGIENS. Et quoique le fer et le feu ne se manient jamais sans péril par des enfants ou par des imprudents, néanmoins, parce qu'ils sontutiles pour la vie, il n'y a personne qui juge qu'il se faille abstenir pour cela de leur usage. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art.

63. on peut demander pourquoi nous ne pouvons, avec la seule force de nos mains, rompre un clou ou un autre morceau de fer quiest plus petit qu'elles, d'autant que chacune des moitiés de ce clou peut être prise pour un corps qui est en repos contre son autremoitié, et qui doit, ce semble, en pouvoir être séparé par la force de nos mains, puisqu'il n'est pas si grand qu'elles, et que lanature du mouvement consiste en ce que le corps qu'on dit se mouvoir, est séparé des autres corps qui le touchent. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art.

75. et comme on voit qu'une bouteille de verre se fait ronde par cela seul qu'en soufflant par un tuyau de fer on fait entrer de l'air dansla matière dont on la fait, à cause que cet air n'a pas plus de force à pousser la partie de cette matière qui est directementopposée au bout du tuyau par où il entre, qu'à pousser celle qui est en tous les autres côtés vers lesquels il est repoussé par larésistance qu'elle lui fait, ainsi la matière du premier élément qui entre dans le corps du soleil par ses pôles doit pousser égalementde tous côtés les parties du second qui l'environnent, aussi bien celles contre qui elle est repoussée obliquement que celles qu'ellerencontre de front. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

61. Le premier genre vient des parties du sel ou autres semblables, assez dures et solides, qui, étant engagées dans les pores ducorps C, y sont tellement pressées et agitées qu'au lieu qu'elles ont été auparavant rondes et raides, ainsi que des petits bâtons,elles deviennent plates et pliantes, en même façon qu'une verge de fer ou d'autre métal se change en une lame à force d'êtrebattue à coups de marteau. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

72. les esprits et les exhalaisons font aussi le semblable au regard de quelques-uns, comme du cuivre du fer et de l'antimoine. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

135. Ce qui se peut dire du fer ou de l'acier, et non point d'aucun autre métal. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

136. Et bien que le fer soit plus dur et plus malaisé à fondre que les autres métaux, il ne laisse pas d'être l'un des moins pesants et deceux qui peuvent le plus aisément être dissous par les eaux-fortes, et même la rouille seule peut le corrompre ; LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

137. Je ne veux pas toutefois assurer que ces conduits tournés à vis qui donnent passage aux parties cannelées soient tous entiers enchacune des parcelles du fer, comme aussi je n'ai aucune raison pour le nier ; mais il suffira ici que nous pensions que les figures des moitiés de ces conduits sont tellement formées sur les superficies de cesparcelles de fer que, lorsque deux de ces superficies sont bien ajustées l'une à l'autre. Et parce que, lorsqu'un corps dur, dans lequel il y a plusieurs trous ronds, est rompu, c'est ordinairement suivant des lignes quipassent justement par le milieu de ces trous qu'il se divise, les parties de la terre intérieure dans lesquelles il y avait de tels trousétant celles dont le fer est composé, il est bien aisé à croire qu'elles n'ont pu être tant divisées par la force des esprits ou sucscorrosifs qui les ont amenées dans les mines qu'il n'y soit au moins demeuré de telles moitiés de ces trous gravées sur leurssuperficies.. »

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