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Le mot "logique" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 30/08/2006

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descartes

 

  DISCOURS DE LA METHODE, Seconde Partie.

J’avais un peu étudié, étant plus jeune, entre les parties de la philosophie, à la logique, et, entre les mathématiques, à l’analyse des géomètres et à l’algèbre, trois arts ou sciences qui semblaient devoir contribuer quelque chose à mon dessein.

 Mais, en les examinant, je pris garde que, pour la logique, ses syllogismes et la plupart de ses autres instructions servent plutôt à expliquer à autrui les choses qu’on sait, ou même, comme l’art de Lulle, à parler sans jugement de celles qu’on ignore, qu’à les apprendre ;

 ainsi, au lieu de ce grand nombre de préceptes dont la logique est composée, je crus que j’aurais assez des quatre suivants, pourvu que je prisse une ferme et constante résolution de ne manquer pas une seule fois à les observer.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX PREMIERES OBJECTIONS.

 et, selon les lois de la vraie logique, on ne doit jamais demander d’aucune chose, si elle est, qu’on ne sache premièrement ce qu’elle est.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION SECONDE, REPONSE.

En après, il dit fort bien que nous ne pouvons concevoir aucun acte sans son sujet, comme la pensée sans une chose qui pense, parce que la chose qui pense n’est pas un rien, mais c’est sans aucune raison, et contre toute bonne logique, et même contre la façon ordinaire de parler, qu’il ajoute que de là il semble suivre qu’une chose qui pense est quelque chose de corporel ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L’AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.

 Après cela, il doit aussi étudier la logique, non pas celle de l’école, car elle n’est, à proprement parler, qu’une dialectique qui enseigne les moyens de faire entendre à autrui les choses qu’on sait, ou même aussi de dire sans jugement plusieurs paroles touchant celles qu’on ne sait pas, et ainsi elle corrompt le bon sens plutôt qu’elle ne l’augmente ;

 La première partie de ces essais fut un discours touchant la Méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences, où je mis sommairement les principales règles de la logique et d’une morale imparfaite, qu’on peut suivre par provision pendant qu’on n’en sait point encore de meilleure.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 10.

 Outre que j’ai remarqué que les philosophes, en tâchant d’expliquer par les règles de leur logique des choses qui sont manifestes d’elles-mêmes, n’ont rien fait que les obscurcir ;

  Correspondance, année 1638, RÉPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORIN, 13 juillet 1638.

Vous dites aussi que prouver des effets par une cause, puis prouver cette cause par les mêmes effets, est un cercle logique, ce que j’avoue ;

  Correspondance, année 1641, Au R. P. MERSENNE , 8 janvier 1641 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 31 décembre 1640.).

 Et ce qui me fait ajouter meoe ou veroe au mot logicoe, est que j’ai lu des théologiens qui, suivant la logique ordinaire, quoerunt prius de Deo quid sit, quam quoesiverint an sit.

  Correspondance, année 1641, A Monsieur REGIUS, 11 mai 1641.

 et, toute religion à part, il est contre toute bonne logique de concevoir l’âme comme genre dont la pensée, la force végétative, et la force motrice des esprits animaux soient les espèces ;

  Correspondance, année 1649, REPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORUS, 5 février 1649.

 Mais encore un coup, ce pouvoir d’être touché, ou cette impénétrabilité dans le corps, est seulement comme la faculté de rire dans l’homme, le proprium quarto modo des règles communes de la logique :

 Car, selon moi, c’est là un des principaux fondements de ma Physique, et j’ajoute que rien ne me saurait satisfaire dans cette science, que ce qui comprend cette nécessité logique ou contradictoire, comme vous l’appelez, c’est-à-dire la nécessité où nous conduit notre raisonnement, pourvu que vous en exceptiez ce que l’on ne peut connaître que par la seule expérience, comme qu’il n’y a qu’un soleil, qu’une lune autour de cette terre, etc.

 

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