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Le mot "miroir" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 11/08/2010

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descartes

 LA DIOPTRIQUE, DISCOURS PREMIER, DE LA LUMIERE.

 Il y a environ trente ans, qu’un nommé Jacques Métius, de la ville d’Alcmar en Hollande, homme qui n’avait jamais étudié, bien qu’il eût un père et un frère qui ont fait profession des mathématiques, mais qui prenait particulièrement plaisir à faire des miroirs et verres brûlants, en composant même l’hiver avec de la glace, ainsi que l’expérience a montré qu’on en peut faire, ayant à cette occasion plusieurs verres de diverses formes, s’avisa par bonheur de regarder au travers de deux, dont l’un était un peu plus épais au milieu qu’aux extrémités, et l’autre au contraire beaucoup plus épais aux extrémités qu’au milieu, et il les appliqua si heureusement aux deux bouts d’un tuyau, que la première des lunettes dont nous parlons, en fut composée.

 et qu’il y en a d’autres qui les font réfléchir, les uns au même ordre qu’ils les reçoivent, à savoir ceux qui, ayant leur superficie toute polie, peuvent servir de miroirs tant plats que courbés, et les autres confusément vers plusieurs côtés ;

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SECOND, DE LA REFRACTION.

 comme, si un rayon, venant du point A, tombe au point B sur la superficie du miroir plat CBE, il se réfléchit vers F, en sorte que l’angle de la réflexion FBE n’est ne plus ne moins grand que celui de l’incidence ABC.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SIXIEME, DE LA VISION.

 Et les yeux A, B, C, D, E, F, voyant les objets T, V, X, Y, Z, U, au travers des verres N, O, P, et dans les miroirs Q, R, S, les jugent être aux points G, H, I, K, L, M ;

 plus petits et avec cela renversés, à savoir, lorsqu’ils sont un peu loin des yeux C, F, d’autant que ces verres et ces miroirs détournent les rayons qui viennent de ces objets, en telle sorte que ces yeux ne les peuvent voir distinctement, qu’en se disposant comme ils doivent être pour regarder vers les points G, H, I, K, L, M, ainsi que connaîtront facilement ceux qui prendront la peine de l’examiner.

 Et ils verront, par même moyen, combien les anciens se sont abusés en leur Catoptrique, lorsqu’ils ont voulu déterminer le lieu des images dans les miroirs creux et convexes.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SEPTIEME, DES MOYENS DE PERFECTIONNER LA VISION.

 Et lorsque tout au contraire ses actions sont trop faibles pour être senties, nous pouvons les rendre plus fortes, au moins quand les objets sont accessibles, en les exposant aux rayons du soleil, tellement ramassés par l’aide d’un miroir ou verre brûlant, qu’ils aient le plus de force qu’ils puissent avoir pour les illuminer sans les corrompre.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS HUITIÈME, DES FIGURES QUE DOIVENT AVOIR LES CORPS TRANSPARENTS POUR DÉTOURNER LES RAYONS PAR RÉFRACTION EN TOUTES LES FACONS QUI SERVENT A LA VUE.

 Et qu’ayant deux verres ou miroirs ardents, dont l’un soit beaucoup plus grand que l’autre, de quelle façon qu’ils puissent être, pourvu que leurs figures soient toutes pareilles, le plus grand doit bien ramasser les rayons du soleil en un plus grand espace, et plus loin de soi,  que le plus petit ;

 En sorte qu’on peut faire des verres ou miroirs extrêmement petits qui brûleront avec autant de violence que les plus grands.

 Et un miroir ardent dont le diamètre n’est pas plus grand qu’environ la centième partie de la distance qui est entre lui et le lieu où il doit rassembler les rayons du soleil ;

 D’où vous pouvez voir que ceux qui ne sont qu’à demi savants en l’optique se laissent persuader beaucoup de choses qui sont impossibles, et que ces miroirs dont on a dit qu’Archimède brûlait des navires de fort loin, devaient être extrêmement grands, ou plutôt qu’ils sont fabuleux.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS NEUVIEME, LA DESCRIPTION DES LUNETTES.

 Mais en dehors il sera bon qu’elle soit toute blanche, ou plutôt toute polie, et qu’elle ait la figure d’un miroir creux, en sorte qu’elle renvoie sur l’objet tous les rayons de la lumière qui viennent vers elle.

 Comme si A est le verre, C la partie intérieure de la matière en laquelle il est enchâssé, D l’extérieure, E l’objet, G le petit bras qui le soutient, II l’oeil et I le soleil, dont les rayons ne vont point en l’oeil  directement, à cause de l’interposition tant de la lunette que de l’objet, mais donnant contre le corps blanc, ou le miroir D, ils se réfléchissent premièrement de là vers E, puis d’E ils se réfléchissent vers l’oeil.

 Et il faut enchâsser le verre NOPR dans le milieu d’un miroir creux parabolique, comme CC, qui rassemble tous les rayons du soleil au point Z, sur l’objet, qui doit y être soutenu par le petit bras G, qui sorte de quelque endroit de ce miroir.

 Et il sera aisé de couvrir une partie de ce miroir CC, ou de ce verre II, pour empêcher qu’il n’y en puisse venir trop.

 et vous savez qu’ils y doivent avoir autant moins de force, qu’ils y sont plus étendus, comme on voit au contraire qu’étant rassemblés en un plus petit espace par un miroir ou verre brûlant, ils en ont plus.

  L’HOMME.

 ainsi que les parties raboteuses d’une pierre ne le sont pas tant à l’attouchement, que celles d’un miroir bien poli.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA TROISIEME MÉDITATION.

 Vous prouvez cela par l’exemple du doigt qui ne se peut frapper soi-même, et de l’oeil qui ne se peut voir si ce n’est dans un miroir :

 à quoi il est aisé de répondre que ce n’est point l’oeil qui se voit lui-même ni le miroir, mais bien l’esprit, lequel seul connaît et le miroir, et l’oeil, et soi-même.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 86.

On peut aussi allumer du feu par le moyen d’un miroir concave ou d’un verre convexe, en faisant que plusieurs rayons du soleil tendant vers un même point y joignent leurs forces.

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE, 25 février 1630.

 Pour les miroirs, je n’y sais rien que ce que vous savez mieux que moi, ce qui est cause que je n’y avais pas répondu à l’autre fois ;

 car vous savez bien qu’un miroir concave fait paraître l’image hors de lui, et pourvu que l’objet soit en lieu illuminé, il ne le représentera pas moins, et enfin, que l’oeil peut voir l’image sans voir l’objet :

 comme le miroir b peut être en un autre lieu obscur ;

 Pour la figure du miroir, elle varie en une infinité de façons, selon la situation du lieu où l’on veut s’en servir ;

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 8 octobre 1638. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638).

 Il montre n’être pas savant en la catoptrique, de croire ce qui se dit des miroirs ardents d’Archimède, lesquels j’ai démontré en ma Dioptrique, page 119, être impossibles.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 15 décembre 1638.

Vous expliquez fort bien la combustion par les miroirs ardents, en imaginant plusieurs petites boules de la matière subtile, ou plusieurs pointes d’aiguilles, qui vont frapper un même objet de plusieurs côtés :

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 9 janvier 1639.

Pour les miroirs ardents, je pensais vous avoir déjà mandé que ce ne sont point les rayons qui s’assemblent en un seul point mathématique, qui brûlent, mais ceux qui s’assemblent en quelque espace physique ;

descartes

« Mais en dehors il sera bon qu'elle soit toute blanche, ou plutôt toute polie, et qu'elle ait la figure d'un miroir creux, en sorte qu'ellerenvoie sur l'objet tous les rayons de la lumière qui viennent vers elle. Comme si A est le verre, C la partie intérieure de la matière en laquelle il est enchâssé, D l'extérieure, E l'objet, G le petit brasqui le soutient, II l'oeil et I le soleil, dont les rayons ne vont point en l'oeil directement, à cause de l'interposition tant de la lunetteque de l'objet, mais donnant contre le corps blanc, ou le miroir D, ils se réfléchissent premièrement de là vers E, puis d'E ils seréfléchissent vers l'oeil. Et il faut enchâsser le verre NOPR dans le milieu d'un miroir creux parabolique, comme CC, qui rassemble tous les rayons dusoleil au point Z, sur l'objet, qui doit y être soutenu par le petit bras G, qui sorte de quelque endroit de ce miroir. Et il sera aisé de couvrir une partie de ce miroir CC, ou de ce verre II, pour empêcher qu'il n'y en puisse venir trop. et vous savez qu'ils y doivent avoir autant moins de force, qu'ils y sont plus étendus, comme on voit au contraire qu'étantrassemblés en un plus petit espace par un miroir ou verre brûlant, ils en ont plus. L'HOMME. ainsi que les parties raboteuses d'une pierre ne le sont pas tant à l'attouchement, que celles d'un miroir bien poli. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA TROISIEME MÉDITATION. Vous prouvez cela par l'exemple du doigt qui ne se peut frapper soi-même, et de l'oeil qui ne se peut voir si ce n'est dans unmiroir : à quoi il est aisé de répondre que ce n'est point l'oeil qui se voit lui-même ni le miroir, mais bien l'esprit, lequel seul connaît et lemiroir, et l'oeil, et soi-même. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

86. On peut aussi allumer du feu par le moyen d'un miroir concave ou d'un verre convexe, en faisant que plusieurs rayons du soleiltendant vers un même point y joignent leurs forces. Correspondance, année 1630, AU R.

P.

MERSENNE, 25 février 1630. Pour les miroirs, je n'y sais rien que ce que vous savez mieux que moi, ce qui est cause que je n'y avais pas répondu à l'autrefois ; car vous savez bien qu'un miroir concave fait paraître l'image hors de lui, et pourvu que l'objet soit en lieu illuminé, il ne lereprésentera pas moins, et enfin, que l'oeil peut voir l'image sans voir l'objet : comme le miroir b peut être en un autre lieu obscur ; Pour la figure du miroir, elle varie en une infinité de façons, selon la situation du lieu où l'on veut s'en servir ; Correspondance, année 1638, Au R.

P.

MERSENNE, 8 octobre 1638.

(Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638). Il montre n'être pas savant en la catoptrique, de croire ce qui se dit des miroirs ardents d'Archimède, lesquels j'ai démontré enma Dioptrique, page 119, être impossibles. Correspondance, année 1638, AU R.

P.

MERSENNE, 15 décembre 1638. Vous expliquez fort bien la combustion par les miroirs ardents, en imaginant plusieurs petites boules de la matière subtile, ouplusieurs pointes d'aiguilles, qui vont frapper un même objet de plusieurs côtés : Correspondance, année 1639, Au R.

P.

MERSENNE, 9 janvier 1639.. »

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