Devoir de Philosophie

Nos idées ne sont-elles que des instruments ?

Publié le 10/05/2012

Extrait du document

Il ne reste donc plus rien de définitif dans notre esprit, 

et ce sont toutes nos idées, toutes nos connaissances, qu'il 

faut, suivant la lettre du texte de Claude Bernard, considérer 

comme des instruments et mettre de côté quand elles ont 

rempli leur office.

B. Discussion. - L'épistémologie contemporaine a bien mis

en relief l'interdépendance de toutes les parties du savoir: 

tout se tient, et il suffit d'une modification de détail pour que 

l'économie de l'ensemble s'en trouve affectée. 

Il ne s'ensuit cependant pas, ainsi que certaines affirmations 

un peu sommaires pourraient nous le faire croire, que 

les partisans de la science dialectique estiment que la vérité 

d'aujourd'hui pourra être demain une erreur.

« 156 DIFFÉRENTS DOMAINES DE LA CONNAISSANCE Ces idées, c'est-à-dire les hypothèses, sont des instruments intellectuels.

On ne les forme pas pour elles-mêmes, mais comme un moyen de s'élever de la constatation des faits à la découverte des lois.

Le processus par lequel s'effectue ce passage a été bien analysé par Claude Bernard: le fait suggère l'idée ou hypo­ thèse; l'idée dirige l'expérience; l'expérience juge l'idée.

Une fois l'hypothèse formulée, on en tire les conséquences logiques qui en découlent, puis on vérifie si ces conséquences sont conformes à la réalité: dans la négative, l'hypothèse est démontrée fausse ; dans l'affirmative, elîe est confirmée en ce sens qu'elle acquiert une probabilité qui augmentera à chaque nouveau contrôle.

Voilà ce que Claude Bernard appelle le raisonnement expé­ rimental, dont l'exemple classique est la série d'expériences faites sous la direction de Pascal pour vérifier l'hypothèse de Torricelli.

Une fois le contrôle effectué, l'idée a rempli son rôle ; on passe à une autre.

B.

Discussion.

- Cette sorte de mise au rancart générale de toutes les hypothèses, une fois vérifiées les conclusions du raisonnement expérimental dont elles étaient l'âme, peut paraî­ tre quelque peu surprenante.

Qu'on abandonne une hypothèse qui, au contact des faits, s'est révélée insuffisante, tout comme on met de côté un bis­ touri ébréché ou qui a perdu son tranchant, c'est la règle même du jeu.

Mais Claude Bernard ne fait aucune distinction entre hypothèses et hypothèses : toutes, à prendre son texte à la lettre, même celles qui ont été confirmées par l'épreuve du raisonnement expérimental, doivent être changées quand elles ont rempli leur rôle.

Peut-on admettre cette conception et com­ ment expliquer que ce grand théoricien de la méthode expéri­ mentale ait pu avancer une affirmation si étrange ? Soyens-en certains, l'auteur de la fameuse " Introduction " ne prétend pas que 1 'expérimentateur doive rejeter comme fausse une idée dont l'expérimentation vient de confirmer 'la valeur : il tomberait alors dans une contradiction dont on ne peut pas le soupçonner.

Comment devons-nous donc compren­ dre ses directives? Elles se comprennent si nous nous rappelons que le mot ,, idée,.

désigne toujours l'hypothèse, instrument essentiel du travail scientifique.

Une fois le travail effectué, on met l'ins-. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles