Devoir de Philosophie

L'obéissance est-elle nécessairement contraire à la liberté ?

Publié le 13/03/2005

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Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité. Le principe suprême du devoir est inconditionné et absolu. La volonté n'y est pas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'il y a désobéissance. Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée sur un principe d'autonomie : "L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toute propriété des objets du vouloir). Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de telle sorte que les maximes de notre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir."   - Obéir à une loi civile est nécessaire, car l'homme est incapable de suivre sa propre loi morale rationnelle tout au long de sa vie ; il lui faut donc évoluer dans un cadre légal qui exprime dans ses principes les éléments de la loi morale : l'hétéronomie ne constitue alors qu'une forme extérieure de l'autonomie morale.     III. L'obéissance, sous la forme de la contrainte, ne s'inscrit jamais que sur un choix libre préalable (Sartre).   - Il ne saurait y avoir de contrainte, si forte qu'elle fût, qui ne soit l'objet d'un choix libre initial. Ainsi, la collaboration, sous l'Occupation allemande, était l'objet d'un choix libre de la part des Français, car il y avait toujours la possibilité d'entrer dans la Résistance.

- La liberté constitue la faculté de déterminer sa volonté indépendamment de toute influence extérieure, notamment celle venant des sens.

- L'obéissance constitue la soumission à une règle donnée, à partir de laquelle seulement notre action doit trouver sa norme.

-Il y a ainsi toutes les apparences qu'obéir revient à renoncer à sa liberté, puisqu'ils s'agit alors de soumettre son action à une règle qui lui est extérieure.

- Or, n'y a-t-il pas certaines modalités de l'obéissance qui, non seulement ne nous font pas renoncer à notre liberté, mais au contraire la conditionnent ? Et, plus profondément encore, toute obéissance ne s'inscrit-elle pas elle-même sur un horizon irréductible de la condition libre de l'homme ?

 

 

« Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de sedéterminer soi-même de par une législation rationnelle.

L'homme est lié à sondevoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

Aucun intérêt ne vient leforcer à faire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vientle contraindre.Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre maishétéronome, c'est-à-dire sous la dépendance d'une loi qui ne procède pas delui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.

Être libreet moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle.Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême dudevoir est inconditionné et absolu.

La volonté n'y est pas intéressée, et ellen'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'ily a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondéesur un principe d'autonomie : "L'autonomie de la volonté est cette propriétéqu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toute propriétédes objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir detelle sorte que les maximes de notre choix soient comprises en même tempscomme lois universelles dans ce même acte de vouloir." - Obéir à une loi civile est nécessaire, car l'homme est incapable de suivre sapropre loi morale rationnelle tout au long de sa vie ; il lui faut donc évoluer dans un cadre légal qui exprime dans ses principes les éléments de la loi morale : l'hétéronomie ne constitue alorsqu'une forme extérieure de l'autonomie morale.

III.

L'obéissance, sous la forme de la contrainte, ne s'inscrit jamais que sur un choix libre préalable(Sartre).

- Il ne saurait y avoir de contrainte, si forte qu'elle fût, qui ne soit l'objet d'unchoix libre initial.

Ainsi, la collaboration, sous l'Occupation allemande, étaitl'objet d'un choix libre de la part des Français, car il y avait toujours lapossibilité d'entrer dans la Résistance.

C'est pourquoi Sartre a pu énoncercette célèbre phrase, qui n'est en rien une boutade (comme peuvent le croireles historiens ignorants) : "L'homme n'a jamais été aussi libre que sousl'Ocuppation".

Afin de poursuivre notre réflexion, arrêtons-nous un moment sur les propos deSartre concernant la liberté.

Dans L'existentialisme est un humanisme, nousapprenons que l'homme peut être pensé comme libre par essence.

Autrementdit, l'homme se définit essentiellement par sa liberté.

Cette liberté, Sartre lanomme « ontologique », c'est-à-dire qu'elle est ce qui caractérise l'être del'homme, son essence.

Ainsi, sous l'Occupation, les hommes avaient le choixde se soumettre ou bien d'entrer dans la Résistance.

Prisonniers, de fait, dansun pays occupé, ils étaient libres (ils avaient le choix) d'accepter cettesituation ou de résister.

D'où l'idée que la liberté (ontologique) est la conditionde la libération (politique, en l'occurrence).

L'homme doit être libre, il doitpouvoir faire des choix, afin de se libérer. Or, cette liberté implique que l'homme, sans cesse, fasse des choix et sedétermine.

Elle est proprement vertige, car je ne dépends de rien d'autre que de moi.

Alors qu'auparavant on pensaitque Dieu était la valeur suprême qui me déterminait et choisissait pour moi, je suis désormais libre, absolument,infiniment même.

Mais, là encore, j'ai le choix : je peux, dit Sartre, être de « mauvaise foi » et faire comme si jen'étais pas libre ; je me fige alors dans une certaine attitude.

Je peux, au contraire, être de manière authentique etfaire face aux choix que je dois constamment faire.

En cela, je m'engage et j'engage l'humanité derrière moi :j'annonce que l'homme est infiniment libre, qu'il doit donner un sens à sa vie par ses actes et que tous doiventassumer cette condition. Nous retrouvons alors le rapport qu'il existait entre les libertés morales chez Kant.

En effet, la liberté ontologiqued'autrui, qui s'affirme comme absolue, n'est pas une limite à ma liberté, mais un appel à son extension.

Autruim'interpelle et me rappelle que ma liberté est absolue, qu'elle s'étend à l'infini et que je dois m'engager dans lemonde.

La liberté d'autrui étend la mienne à l'infini, puisqu'elle me rappelle que je suis foncièrement libre, que je nedépends que de moi et que rien ne limite ma puissance de choix (car même si je ne choisis rien, c'est que j'ai choiside ne pas choisir).

- La liberté constitue le lot commun à tous les hommes, qui n'est justifié par rien et que l'on ne saurait aliéner.

Lacontrainte même, par la possibilité que l'on a de la refuser, s'inscrit au sein de cette liberté.

Tout l'effort de l'hommedoit donc consister en l'acceptation de sa condition libre, pour pouvoir refuser précisément la contrainte extérieureen tant que déterminisme fatal.

Refuser la contrainte revient à refuser d'être de mauvaise foi.. »

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