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Un objet technique peut-il etre objet d'art ?

Publié le 30/06/2006

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Mais cette pureté de perception implique une rupture avec la convention utile, un désintéressement inné du sens ou de la conscience, enfin une certaine immatérialité de vue, qui est ce qu'on a toujours appelé de l'idéalisme. De sorte qu'on pourrait dire, sans jouer aucunement sur le sens des mots, que le réalisme est dans l'oeuvre quand l'idéalisme est dans l'âme, et que c'est à force d'idéalité seulement qu'on reprend contact avec la réalité.

II. L'art comme technique plastique susceptible d'être appliquée à tout objet

La distinction tranchée établie dans la première partie empêche de prendre au sérieux par exemple l'artisanat d'art, ou encore le courant esthétiques des arts décoratifs. Ce sont des pratiques qui mélangent l'utilitarisme des objets techniques et la recherche esthétique, au lieu de les opposer radicalement.  Schopenhauer Les oeuvres de l'architecture, contrairement à celles des autres arts, n'ont que très rarement une destination purement esthétique ; elles sont soumises à d'autres conditions étrangères à l'art, tout utilitaires ; par suite, le grand mérite de l'artiste consiste à poursuivre et atteindre le but esthétique, tout en tenant compte d'autres nécessités ; pour arriver à cette conciliation, il lui faut tâcher d'accorder par divers moyens les fins esthétiques avec les fins utilitaires ; il lui faut déterminer avec sagacité quel est le genre de beauté esthétique et architectonique qui se prête, qui convient la construction d'un temple, d'un palais, d'un arsenal. A mesure que la rigueur du climat multiplie les exigences et les besoins de la pratique, à mesure qu'elle les rend étroites et impérieuses, la recherche du beau en architecture se renferme dans un champ plus restreint. (...) Toutes ces nécessités de la pratique sont, pour l'architecture, autant d'entraves ; pourtant elles lui procurent, d'autre part, un puissant point d'appui ; car, vu les dimensions et le prix de ses ouvrages, vu la sphère restreinte de son activité esthétique, elle ne pourrait subsister uniquement comme art, si, en sa qualité de profession indispensable, elle n'obtenait en même temps une place sûre et honorable parmi les métiers.

Un objet technique est un objet façonné par l’homme, un objet qui n’existe pas dans la nature, et que l’homme utilise pour parvenir à certaines fins : l’objet technique a une vocation utilitaire, il vise à augmenter le confort matériel de l’homme, à lui épargner certaines tâches. « Pouvoir «, c’est à la fois « être capable de «, en un sens physique, et « avoir le droit de «. Ce sont donc à la fois les possibilités objectives et les statuts auxquels peut prétendre un objet technique qui sont en jeu. Il est difficile de définir une « œuvre d’art « : est-elle un travail accompli par quelqu’un qui cherche à produire de l’art ? est-elle un objet qui, par certaines qualités particulières, se définit finalement comme artistique, ou est considéré par d’autres comme tel ? Il apparaît en fait que la question de portée apparemment limitée que pose le sujet interroge en fait, d’une manière plus générale, la définition de l’art et des critères de sa reconnaissance.

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« Analyse du sujet : - Un objet technique est généralement un objet qui ne vise pas la beauté et dont la fonction est purement utilitaire. - Cependant, cela n'empêche pas que les hommes fassent des tentatives pour allier la beauté et l'utilitaire : il en est ainsi du design, cette discipline qui cherche à harmoniser l'environnement humain enembellissant les objets. - La question reste cependant de savoir si le design s'est proposé un objectif qu'il peut atteindre.

Le simple fait que le design existe n'implique pas que ses visées soient atteignables. - La tradition morale nous a en effet légué en héritage l'idée que tout ce qui touchait aux « nécessités de la vie » était impur.

Or, les objets techniques ayant une visée utilitaire, ceux-ci portent la marque de cetteimpureté et semblent donc inconciliables avec la beauté. - Reste cependant à savoir dans quelle mesure cette morale est fondée : ne serait-elle pas que le fait d'un dégoût de la vie qui se manifesterait par un mépris pour tout ce qui touche aux « nécessités de lavie » ? - N'y a-t-il pas également dans la beauté l'expression même de la vie rendue à elle-même ? - Si tel était le cas, ne serait-il pas justement fort sage de tenter de joindre l'utile à l'agréable en retrouvant la beauté dans notre quotidien, comme qui joindrait les « nécessités de la vie » à « l'art devivre » ? Problématisation : Si un objet technique pouvait être beau, pourquoi donc les artistes ne se concentreraient-ils pas sur ceux-ci ? Lefait qu'ils ne le fassent pas nous incite à penser que la beauté réside dans quelque chose qui dépasse ces objetstechniques : peut-être dans le « sens », dans « l'humanité », ou dans cet essentiel « superflu » qui surnage dansles cieux divins.

Quand bien même, n'est-ce pas aussi une forme de posture artificielle de l'artiste que de seprétendre « au-dessus » des choses du commun ? Après tout, même les grands philosophes cèdent parfois aucaprice de s'acheter un « beau stylo » : et si c'était justement au cours de ce genre de caprice que l'humainrenouait véritablement avec la beauté ? Proposition de plan : Le beau comme perfection. 1. a) D'après Aristote, « l'art imite la nature » ( Physique II, 2, 194a21).

Cela signifie que la position fondamentale est attribuée à la nature, et que l'artiste ne fait que décrypter pour le reproduire ce qui dans la nature se faitautomatiquement.

Ainsi pourrait-on très bien considérer que c'est la nature qui, la première, nous donne à voir labeauté.

L'homme ne ferait qu'imiter la « technique » de la nature.

D'ailleurs, tous ses efforts techniques consistent àpasser par la compréhension de la nature pour la reproduire et la modeler. b) Mais il faut rappeler que le trait saillant de la nature chez Aristote, c'est qu'elle organise toute chose en vue dequelque chose.

Comme il l'écrit dans ses Politiques : « la nature ne fait rien en vain ».

La beauté de la nature réside alors dans le fait que tout s'y accomplit avec perfection et que tout fonctionne.

Lorsqu'il écrit que « la beauté setrouve dans l'étendue et dans l'ordre » (Aristote, Poétique , 1450b37), Aristote nous rappelle que la beauté est le fruit d'une organisation harmonieuse des choses, une organisation où les choses sont proportionnées à leurs tâcheset où celles-ci remplissent donc parfaitement leur fonction.

En définitive, la beauté surgirait alors du fait quequelque chose accomplit sa fonction avec excellence. c) Suivant cette perspective, un objet technique peut tout à fait être beau, puisqu'un objet technique, plus quetout autre, est un objet auquel on a attribué une fonction.

Si celui-ci est tellement bien fait qu'il remplitparfaitement sa fonction, on pourra dire de lui qu'il est « beau ».

On considère d'ailleurs souvent que ce qui esttechniquement bien fait est beau, car la grande sophistication alliée à la perfection force toujours le respect etl'admiration.

Ainsi, par exemple, un amateur de bateau pourra dire d'un navire parfaitement construit que, nonseulement il est agréable à naviguer, mais qu'en plus, c'est un beau bateau.

D'où l'expression courante : « c'est dubeau travail.

» La beauté est alors le reflet de la réussite de l'ouvrier, comme s'il s'agissait d'une récompense de laprovidence pour celui qui a du mérite à son ouvrage. Transition : Toutefois, n'a-t-on pas souvent l'impression que la beauté n'est pas lié à un aspect fonctionnel, mais à l'inutilité ? Le beau est « l'inutile.

» 2. a) « Il n'y a rien de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid ; car c'estl'expression de quelque besoin ; et ceux de l'homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme. »

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