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La passion est-elle toujours et nécessairement nuisible ?

Publié le 14/03/2004

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La liberté suppose réflexion critique et assez de connaissances pour distinguer le vrai du faux. Le remède aux passions, dans cette perspective, sera la méditation et la réflexion sur le rapport entre le monde et nous-mêmes. Ainsi nous pourrons passer de la connaissance du premier genre, passive et comme subie par nous (empirique ou passionnée) à celle du second genre qui est scientifique et à celle du troisième qui nous permet d'accéder à la substance divine « cause de soi » c'est-à-dire à une connaissance métaphysique et absolue.Mais on ne peut pas parler encore de véritable thérapeutique des passions. La solution de Spinoza est métaphysique et aboutit à une prise de conscience de l'absolu que le sage seul peut espérer atteindre. Nous sommes loin semble-t-il de cette réalité quotidienne des passions.La psychanalyse, à propos, il est vrai, de cas pathologiques, a jeté les bases d'un nouveau « traitement » des passions.Freud a dégagé non pas seulement l'existence de pulsions instinctives, mais bien plutôt le conflit de ces pulsions avec des données plus ou moins rationnelles, par exemple les impératifs sociaux qui précisément vont « censurer » la pulsion, donnant ainsi naissance aux « complexes ». Le fait affectif ne se présente jamais à l'état pur, mais toujours comme une dualité de l'instinct et de la raison. La guérison du passionné morbide ne sera donc pas obtenue en le « raisonnant »; l'analyste utilisé comme catalyseur permettra au malade d'apercevoir clairement sa désadaptation et aussi le libérera d'un certain nombre de craintes confuses et irrationnelles.

« qu'il faut préférer — suivant la formule célèbre du Juvénal, qui était chère à Kant — « les raisons de vivre à la vie ». Il ne méprise pas sa vie ni davantage celle des autres.

Il veut « vaincre etvivre ».On comprend mieux que Descartes ait considéré la passion comme une idéeconfuse.

Sans doute les passions nous renvoient aux racines affectives denotre être, aux instincts, aux tendances, à la vie inconsciente.

Mais cette vieaffleure tôt ou tard à la surface ; elle s'insère dans une conduite organisée ;si elle oriente la raison, la raison à son tour la pénètre et la transforme.Phèdre obéit à une fatalité organique que Racine figure par un recours à lamythologie (c'est Vénus tout entière à sa proie attachée) ; mais le poète laprésente comme une créature habituée depuis longtemps à mettre sa raisonau service de sa sensibilité.

Elle Est « femme ».

Si sa raison ne triomphe pasde sa passion coupable, c'est que depuis longtemps cette femme n'est plusraison — c'est-à-dire pouvoir de réagir — mais passivité.La passion nous apparaît déjà comme toute semblable à la langue dont Ésopedisait qu'elle est capable du meilleur et du pire.

La solution n'est point decouper la langue, mais d'habituer l'homme à s'en servir pour dire la vérité etnon le mensonge.

On le comprend mieux en considérant les thérapeutiques quiont été envisagés pour guérir l'homme des passions.Pour Spinoza comme pour Descartes, la passion est une idée confuse etcomme telle constitue rapidement une servitude.

Ainsi si je me borne à jugerdes affaires publiques a partir de tel ou tel préjugé, si je le défends avecpassion c'est en vain que je me crois libre, je ne suis que spontané.

La liberté suppose réflexion critique et assez de connaissances pour distinguer le vrai du faux.

Le remède aux passions, danscette perspective, sera la méditation et la réflexion sur le rapport entre le monde et nous-mêmes.

Ainsi nouspourrons passer de la connaissance du premier genre, passive et comme subie par nous (empirique ou passionnée) àcelle du second genre qui est scientifique et à celle du troisième qui nous permet d'accéder à la substance divine «cause de soi » c'est-à-dire à une connaissance métaphysique et absolue.Mais on ne peut pas parler encore de véritable thérapeutique des passions.

La solution de Spinoza est métaphysique et aboutit à une prise de conscience de l'absolu que le sage seul peut espéreratteindre.

Nous sommes loin semble-t-il de cette réalité quotidienne despassions.La psychanalyse, à propos, il est vrai, de cas pathologiques, a jeté les basesd'un nouveau « traitement » des passions.Freud a dégagé non pas seulement l'existence de pulsions instinctives, maisbien plutôt le conflit de ces pulsions avec des données plus ou moinsrationnelles, par exemple les impératifs sociaux qui précisément vont «censurer » la pulsion, donnant ainsi naissance aux « complexes ».

Le faitaffectif ne se présente jamais à l'état pur, mais toujours comme une dualitéde l'instinct et de la raison.

La guérison du passionné morbide ne sera doncpas obtenue en le « raisonnant »; l'analyste utilisé comme catalyseurpermettra au malade d'apercevoir clairement sa désadaptation et aussi lelibérera d'un certain nombre de craintes confuses et irrationnelles.

Alors lemalade, usant de sa Raison, se « déconditionnera », c'est-à-dire changera lesconditions objectives de son existence.

Ces nouvelles conditions de vie luipermettront alors de transformer ses passions.Sans doute ne faut-il pas généraliser ces expériences valables pour desdésadaptés, mais on comprend mieux pourquoi dans la vie courante les beauxraisonnements ne guérissent pas les passions.

Lorsque toutes les habitudesacquises, celles de notre esprit et celles de notre corps nous ont préparés à l'idée d'une fatalité des passions,lorsque nous-mêmes adoptons une attitude passive à l'égard de l'existence, nous ne pouvons lorsque la passionmauvaise est née, la vaincre si facilement. La passion est-elle toujours et nécessairement nuisible ? Non sans doute, puisque à la fois l'histoire et la viecourante nous présentent des passions 'valables, qui ont enrichi les hommes qui les ont éprouvées et aussi toutel'humanité.

L'analyse psychologique que nous avons tentée nous montre de la même façon que la passion ne sauraitêtre mauvaise en elle-même.

Comment 'ce surplus.

de forces et de vie qui vient à notre secours pourrait-il êtremauvais en soi '? Et aussi puisque la passion nous vient du corps, n'est-ce pas exprimer un voeu absurde que desouhaiter abolir les passions.

c” Autant vaut, comme dit Voltaire, se désoler de- ne pas avoir quatre pieds et deuxailes.

» Le problème c'est seulement d'utiliser la force des passions pour le plus grand bien de l'homme.. »

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