La pensée peut-elle concevoir son propre anéantissement
Publié le 30/12/2004
Extrait du document
Étant concrète, c'est-à-dire donnant le réel à la manière de la perception sinon avec tous ses éléments, du moins avec tout ce qui en reste dans le souvenir, la représentation imaginaire comporte, plus ou moins explicite, celle de celui qui imagine. Je ne puis imaginer mes obsèques qu'en y assistant en imagination, suivant le corbillard ou arrêté sur le trottoir pour observer le cortège. Mais si l'anéantissement absolu de tout mon être, et par conséquent de la pensée, n'est pas imaginable, il peut se concevoir. Je sais que, dans cent ans, je serai réduit à quelques ossements décharnés; de même, je puis dire, en comprenant le sens des mots et par suite en le pensant : dans cent ans, je ne penserai plus. La pensée individuelle peut donc concevoir son propre anéantissement. b) En sera-t-il de même si nous comprenons l'affirmation de Lachelier de la pensée objective, c'est-à-dire de la pensée faite et arrêtée dans un jugement ou encore de la vérité ? Je pense que deux et deux font quatre, que ce jour de mai 1981 est orageux... Puis-je concevoir l'anéantissement de ces vérités ? D'après ce que nous venons de dire, je conçois facilement que ces vérités ne soient plus vérités pour moi, mais il est impossible de concevoir qu'elles ne soient pas éternellement vraies en soi. Avons-nous donc trouvé la véritable interprétation des mots de LACHELIER ?
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