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PEUT-ON JUSTIFIER UNE OPINION ?

Publié le 15/03/2004

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Il exprime un certain état de mon corps ou de mon milieu culturel. Que désigne l'opinion ? Un jugement recueilli par expérience, à partir d'un minimum d'élaboration personnelle, en bref un simple avis résultant de l'expérience ou d'une tradition. Donc cette forme de connaissance purement empirique semble avoir tort. On pourra aussi argumenter cette thèse avec la thèse platonicienne en faisant valoir l'opposition entre opinion et Idée: Pour Platon, comme pour Socrate, l'opinion est vide de sens, elle ne traduit que l'intérêt, le désir, le caprice. Il faut lui substituer le concept (l'idée). La parole est l'outil de la justesse et de la justice dont on mésuse en en faisant l'outil de l'opinion. Grâce à la dialectique - cette entreprise critique radicale - le philosophe - ce spécialiste compétent - fait de la parole le seul usage qui soit conforme : ordonner le réel, harmoniser les rapports entre les hommes en les rendant intelligibles. Sans justesse dans le raisonnement, il ne saurait y avoir justice entre les hommes. Être juste, c'est en quelque sorte connaître avec justesse et agir avec justice.

« a sa vérité, c'est flatter l'amour-propre de tout un chacun en faisant de celui-ci le détenteur du vrai, du simplefait qu'il est. Savoir, c'est se ressouvenir La vérité, c'est justement que tout n'est pas affaire d'opinion et de vécu personnel; que le vrai n'est passimplement ce qui est «vrai pour moi» et que si on ne disposait pas de l'idée de l'homme en général, on nepourrait même pas parler de l'homme en particulier.

Je me connais parce que je me reconnais dans une chosequi est autre que moi et par laquelle, me comparant à elle, j'en viens à pouvoir me penser.

Cette autre chose,c'est l'idée de ce que je devrais être.

Un idéal du parfait présent en nous, nous permettant de progresser et denous transformer. Or la doxa a-t-elle nécessairement tort ? Nullement.

Notre monde empirique et les jugements qui s'y rapportentacquièrent un sens à travers le mouvement de transcendance vers les essences, ces réalités idéales qui sauvent les phénomènes.

L'opinion n'est pas un néant, puisqu'elle exprime le premier niveau du vrai, la première prise deconscience du réel.

L''opinion saisit, encore très mal, le vrai et elle incarne le premier niveau du savoir.

Dans lamesure où le sensible est lui-même sauvé par l'Idée, qui lui donne sens, on peut dire que l'opinion n'a pasnécessairement tort puisqu'elle est passage vers le vrai, vers les essences mathématiques, vers les Idées et le Bien. Transition L'opinion, finalisée par l'Essence, son but ultime, mérite peut-être aussi le nom de connaissance.

Mais, dès lors, nepeut-on la fonder philosophiquement de manière encore plus rigoureuse ? C.

Les mille facettes de la vérité : le vrai, le vraisemblable, le probable. Si l'opinion est une croyance qui a conscience d'être insuffisante tant subjectivement qu'objectivement mais quitoutefois n'a pas nécessairement tort puisqu'elle incarne le premier chemin du vrai, ne faut-il pas la saisir dans sonmouvement fondateur ? Nous dirons que l'opinion se fonde dans le vraisemblable.

Le vraisemblable et l'utile, tels sontles deux soubassements de l'opinion.Le vraisemblable, c'est ce qui paraît vrai, ce qui comporte une apparence de vérité.

Or je puis parfois fonder ma viesur des hypothèses vraisemblables : par exemple, si j'ai tel niveau universitaire, je ferai, vraisemblablement, unecarrière honorable.

Rien ne peut me le prouver, mais dans le domaine existentiel, je puis m'appuyer sur cette idée.Donc, il existe le vrai, mais aussi le vraisemblable et le probable, rapport du nombre de cas favorables au nombretotal d'événements.

De ce point de vue, l'opinion est un fragment de la vérité se fondant sur le vraisemblable.

Ellen'a pas nécessairement tort.

L'opinion est affectée d'un indice de probabilité.Mais elle se fonde aussi sur l'utile et le pratique, elle désigne les objets par leur utilité, leur coefficient pratique : cetobjet sensible granuleux permet à mon corps de se nourrir; ce liquide empêche ma déshydratation.

Si l'opinions'interdit de connaître les objets, elle exprime des besoins et les traduit.

De ce point de vue, elle n'a pasnécessairement tort.

Peut-on avoir une opinion en matière scientifique ? Non car science et opinion ne sont pasidentiques.

Toutefois, apparentée au vraisemblable, l'opinion représente un assentiment portant sur une facette duvrai.

Elle se lie au vraisemblable, au probable et à l'utile.

Elle peut jouer un rôle dans la vie publique sous sa facettepolitique (cf.

le sondage, qui exprime un peu une opinion politique intermédiaire). 3) Conclusion L'opinion n'a pas nécessairement tort car la vérité n'est pas un absolu.

Il existe mille facettes du vrai.

Alors quepenser, c'est exercer une activité de type rationnel, se référer à l'opinion, c'est légitimer le vraisemblable et leprobable, qui ont leur place dans toute notre vie, pétrie d'utilité parce que l'homme est un être incarné.. »

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