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POURQUOI LE PROGRÈS SCIENTIFIQUE N'A-T-IL PAS FAIT DISPARAÎTRE LES RELIGIONS ?

Publié le 13/03/2004

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Mais il nous faut dès lors comprendre pourquoi le progrès scientifique n'a pas du tout fait disparaître les religions.Dans sa «Loi des trois États», Auguste Comte affirme que l'État théologique, historiquement premier, partage avec l'État métaphysique qui lui succède l'ambition de résoudre les problèmes concernant les causes premières et les causes finales, c'est-à-dire les questions en pourquoi et pour quoi: d'où venons-nous? où allons-nous? etc.Par contre, l'État positif ou scientifique substitue à ces interrogations initiales des questions plus modestes et locales, concernant, non plus l'origine ou la destination des êtres et du Monde, mais le fonctionnement des phénomènes: questions en comment.Les réponses apportées par la science ne concernent donc pas, a priori, les interrogations de type métaphysique: elles s'en tiennent strictement à l'univers physique.Mais dans quel domaine la science s'affirme-t-elle sous l'aspect d'un incontestable progrès ? La formule «progrès scientifique» fait problème: au sens strict, elle ne peut désigner qu'un accroissement des connaissances, incontestable, mais auquel le public a le plus souvent difficilement accès (au passage, on évoque le problème permanent de la vulgarisation scientifique). Mais les scientifiques eux-mêmes sont les premiers à souligner l'importance de leur ignorance par rapport à ce qu'ils peuvent savoir, et l'on ne doit pas oublier que l'évolution historique d'une science aboutit avant tout à y multiplier les problèmes.Comment le public perçoit-il les conséquences de ces progrès de la connaissance scientifique?
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« conditions matérielles de l'existence. Si Marx reconnaît avec Feuerbach que la critique de la religion est la présupposition de toute critique, il reproche toutefois à ce dernier saconception abstraite de l'homme.

Feuerbach manque la réalité de l'homme concret.

L'homme doit être conçu dans son existence réelle.L4homme pour Marx , n'est pas « une essence abstraite, blottie hors du mode ».

L'homme , c'est avant tout « le monde des hommes », « l'Etat » , « la société » : « Feuerbach résout l'essence religieuse en essence humaine.

Mais l'essence de l'homme n'est pas une abstraction inhérente àl'individu isolé.

Dans sa réalité, elle est l'ensemble des rapports sociaux » (« Thèse VI sur Feuerbach »).

C'est pourquoi Feuerbach « ne voit pas que l'esprit religieux est lui-même un produit social ». Dans la « Critique de la philosophie du droit de Hegel », Marx montre que la religion est « la conscience inversée du monde », parce que le monde de l'homme, l'Etat, la société sont eux-mêmes « un monde à l'envers ».

Si la religion est « la réalisation fantastique de l'être humain », c'est parce que « l'être humain ne possède pas de vraie réalité ». Autrement dit, l'aliénation religieuse est le produit de la pauvreté effectivede l'homme : « La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresseréelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un mondesans coeur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple ».

Aliéné économiquement, exploité socialement, l'homme réalise de manière fantastique son essence dans un monde imaginaire.

C'est pourquoi lutter contre la religion, c'est « indirectement lutter contre ce monde-là dont la religion est l'arôme spirituel ».

Ainsi, à travers la critique de la religion, la critique doit atteindre la situation réelle de l'homme : « L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel.

Exiger qu'il renonce aux illusions sur sa situation, c'est exigerqu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions.

La critique de la religion est donc en germe la critique decette vallée de larmes dont la religion est l'auréole. » Supprimer l'illusion religieuse, c'est donc exiger le bonheur réel.

Dépouiller « les chaînes des fleurs imaginaires », c'est du même coup inviter l'homme à rejeter « les chaînes » et cueillir « les fleurs vivantes ».

Plus fondamentalement, détruire les illusions de l'homme c'est le rendre à sa vraie réalité « pour qu'il pense, agisse, façonne sa réalité comme un homme sans illusions parvenu à l'âge de raison, pour qu'il gravite autour de lui-même, cad de son soleil réel ».

C'est donc d'une véritable « révolution copernicienne » qu'il s'agit : passer de la religion , « soleil illusoire qui gravite autour de l'homme » à l'homme qui gravite « autour de lui-même ». Pour Marx , il s'agit donc d'aller plus loin que la simple critique de la religion à laquelle Feuerbach s'arrêtait : il faut aller jusqu'à la critique pratique du monde réel, cad jusqu'à la transformation révolutionnaire de la société. « La religion est la théorie générale de ce monde , sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, sonpoint d'honneur spirituel, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa consolation et sajustification universelles.

Elle est la réalisation fantasmagorique de l'essence humaine, parce que l'essence humainene possède pas de vraie réalité.

Lutter contre la religion, c'est donc indirectement lutter contre ce monde-là dont lareligion est l'arôme spirituel.La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contrela détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans coeur, comme elle estl'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple.L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel.

Exigerqu'il renonce aux illusions sur sa situation, c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions.

Lacritique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l'auréole.

» Marx.Marx mène une critique politique de la religion comme idéologie, une critique de son instrumentalisation politique, etnotamment de sa fonction d'aliénation : l'homme devient étranger à lui-même, au lieu de réaliser son essence.

Maisle matérialisme abstrait et statique de Feuerbach ne lui suffit pas ; Marx veut expliquer pourquoi l'homme s'aliènedans la projection religieuse : c'est parce que sa vie réelle est invivable.

Si la religion est une conscience inverséedu monde, cette inversion n'est pas due à la conscience elle-même, mais est produite par un monde social qui estlui-même à l'envers.

C'est donc en partant de la réalité matérielle que Marx déploie sa critique, et en mettant à jourles contradictions inhérentes aux conditions sociales de vie : son matérialisme est par conséquent concret &dialectique.La religion peut être définie par son effet d'assouplissement de conscience, d'oubli de soi et de sa propre réalité.

Elleprêche en effet aux pauvres la résignation à leur condition misérable, dans l'attente de l'au-delà ; et cette doublefonction de consolation et de production d'une espérance entrave leurs luttes pour un changement réel de lasociété.Marx ne se contente pas de critiquer les effets socio-politiques de la religion : il prône la mise en pratique desconditions de son abolition.

Mais, à la différence de Feuerbach, il lui semble vain de lutter contre la religion qui n'est. »

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