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Y a-t-il quelque chose qui puisse valoir qu'on lui sacrifie sa vie ?

Publié le 16/02/2004

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Est-ce qu'on peut se sacrifier pour quelque chose qui vaut plus que notre vie ou bien se sacrifie-t-on toujours parce que la vie conduit parfois à accorder plus de valeur à la mort qu'au fait de vivre ?

  • 1. La violence politique fait peu de cas de la vie humaine. Elle traite l'homme comme un moyen au service d'une fin. Cette attitude est moralement condamnable.
  • 2. En effet, l'homme est à lui-même sa propre fin. C'est ce qu'indique le devoir moral, accompli en pleine conscience.
  • 3. Cependant, en tant que décision purement individuelle, consciente, chacun peut - sans entraîner les autres - choisir de sacrifier sa vie.

« de prix.

« Or je dis : l'homme, et en général tout être raisonnable, existe comme fin en soi, et non pas simplement comme moyen dont telle ou tellevolonté puisse user à son gré ; dans toutes ces actions, aussi bien danscelles qui le concernent lui-même que dans celles qui concernent d'autresêtres raisonnables, il doit toujours être considéré en même temps comme unfin.

Tous les objets des inclinations n'ont qu'une valeur conditionnelle ; car,si les inclinations et les besoins qui en dérivent n'existaient pas, leur objetserait sans valeur.

Mais les inclinations mêmes, comme sources du besoin,ont si peu une valeur absolue qui leur donne le droit d'être désirées pourelles-mêmes, que, bien plutôt, en être pleinement affranchi doit être lesouhait universel de tout être raisonnable.

Ainsi la valeur de tous les objets àacquérir par notre action est toujours conditionnelle.

Les êtres dontl'existence dépend, à vrai dire, non pas de notre volonté, mais de la nature,n'ont cependant, quand ce sont des êtres dépourvus de raison, qu'unevaleur relative, celle de moyens, et voilà pourquoi on les nomme des choses ;au contraire, les êtres raisonnables sont appelés des personnes, parce queleur nature les désigne déjà comme des fins en soi, c'est-à-dire commequelque chose qui ne peut pas être employé simplement comme moyen,quelque chose qui par suite limite d'autant toute faculté d'agir comme bonnous semble (et qui est un objet de respect) ». Kant , « Fondements de la métaphysique des moeurs ». Dans « Les Fondements de la métaphysique des moeurs », Kant définit la notion de personne, faisant ainsi de l'homme comme personne morale un être qui n'a pas de prix, mais est digne de respect car il possède une valeurabsolue : « Dans le règne des fins tout a un prix ou une dignité » : ce qui a un prix, ce sont les choses, qui s'échangent et se remplacent ; ce qui a une dignité, ce sont les personnes. Kant prétend ne rien avoir inventé en morale, mais avoir « seulement » éclairci, porté au concept une connaissance de la morale que tout homme possède même sous forme embrouillée et obscure. « Si l'on demande quelle est donc à proprement parler la pure moralité, à laquelle [...] on doit éprouver la valeurmorale de chaque action, alors je dois avouer que seuls les philosophes peuvent rendre douteuse la solution decette question ; car dans la raison commune des hommes elle est, non à la vérité par des formules généralesabstraites, mais cependant par l'usage habituel, résolue depuis longtemps, comme la différence de la main gauche etde la main droite. » (« Critique de la raison pratique ») Dans « Les Fondements », Kant part de la connaissance commune de la morale, pour parvenir à sa formulation philosophique.

Ce faisant, il est le premier à établir philosophiquement la notion de personne.

Celle-ci provient d'unedouble lignée.

Elle est en premier lieu une notion juridique, héritée du droit romain : une personne est un être « sui juris », pourvu de droits, par opposition à l'esclave.

Elle est en second lieu une notion religieuse, héritée en particulier du christianisme, pour lequel chaque homme a une valeur et une dignité égale devant Dieu, quel que soitson statut social. Kant oppose les personnes aux choses.

Les choses sont des objets naturels (objets ou animaux) qui ont un prix, sont interchangeables.

L'homme en tant qu'être moral, capable de se donner ses propres lois au lieu de subir seulement celles de la nature, n'a pas de prix mais une dignité.

Leschoses ont une valeur relative (à nos besoins, nos inclinations, nos sentiments), les personnes ont une dignité, elles n'ont littéralement pas deprix. «Dans le règne des fins tout a un prix ou une dignité.

Ce qui a un prix peut être aussi bien remplacé par quelqueautre chose, à titre d'équivalent ; au contraire, ce qui est supérieur à tout prix, ce qui par suite n'admet pasd'équivalent, c'est ce qui a une dignité. » Enfin, si l'être humain a une dignité, une valeur absolue et non pas relative, l'une des formules qui dicte l'action à lavolonté se délivre ainsi : « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

» Je ne peux considérer ni mon propre individu, ni autrui comme un simple moyen à mon usage, mais chaque humainest digne de respect. Kant commence par remarquer que rien ne peut être dit absolument bon, bon sans restriction, si ce n'est une volonté bonne.

En effet, l'intelligence, la persévérance, toutes les qualités humaines ne sont dites bonnes que sous la condition qu'on les utilise bien, cad qu'elles soient dirigées parune intention droite.

C'est donc la pureté de l'intention qui s'efforce de bien agir, la « bonne volonté » qui seule est inconditionnellement bonne. Or, une volonté bonne est une volonté régie par le devoir, capable d'agir sans tenir compte des intérêts personnels, de l'égoïsme, des motifssensibles. Cette rectitude du devoir se dévoile quand l'homme agit par principe, dans une situation où toute sa sensibilité et. »

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