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A quoi bon la vérité?

Publié le 16/02/2005

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VÉRITÉ FORMELLE

Cohérence. Validité logique d'un raisonnement considéré abstraction faite de la vérité matérielle des propositions qui le composent. Ainsi, un raisonnement peut être cohérent dans la forme (vrai formellement) malgré la fausseté matérielle d'une ou plusieurs de ses propositions. Par ex., le syllogisme suivant : « Tous les Chinois sont français, or je suis chinois, donc je suis français. » La logique formelle contemporaine exprime en langage d'implication ce que nous voulons dire lorsque nous affirmons que la validité d'une inférence est indépendante de son contenu : si tout f est g et si tout x est f, alors tout x est g. La vérité formelle est donc l'absence de contradiction, l'accord de la pensée avec elle-même.

VÉRITÉ MATÉRIELLE

Celle qui consiste dans l'accord de la pensée avec l'Expérience . A distinguer de vérité formelle; ainsi, le syllogisme : « Tous les Français sont européens, or je suis européen, donc je suis français » ne comporte que des propositions vraies matériellement, mais est faux formellement.

« KANT : le devoir comme impératif catégorique Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison.

Dans ce cas la raison exerce une contraintesur la volonté.

Cette contraintes'appelle un impératif.

Les impératifs sont de deux sortes :— les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certaines actions considérées non en elles-mêmesmais pour leurs résultats, c'est-à-dire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendre cemédicament pour guérir, si je veux guérir).

Les impératifs hypothétiques serattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ;— les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pour leurs résultats, mais pour elles-mêmes.

Ils ordonnent sans condition et sont d'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté saitqu'elle doit s'y soumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifs catégoriques s'imposeront àn'importe quelle volonté particulière.

Ils se caractérisent donc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fondqu'un seul impératif catégorique d'où tous les impératifs du devoir peuvent être dérivés et que Kant énonce ainsi : «Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».De cette formule, Kant en déduit trois autres :• « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature.

»• « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre,toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

»• « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne desfins rendu possible par la liberté de la volonté.

» De ce fait, je ne peux pas vouloir mentir, puisque cela est inutile et surtout, dangereux.

En effet, si tout lemonde mentait, il ne serait plus possible de déterminer où serait la vérité du mensonge, et il ne serait plus possiblede se repérer.

Selon Kant, il faut donc à tout prix éviter le mensonge, car il évite le chaos.

Ce n'est pas un simpleconseil, c'est une loi inconditionnelle.

III/ La vérité n'est pas forcément la description de la réalité : Mais il semble cependant évident que tout vérité n'est pas bonne à dire, autrement dit, que son utilité est non seulement inexistante, mais qu'elle en plus être nuisible.

C'est ce que montre Constant dans Du droit de mentir,lorsqu'il répond à Kant.

Il invente donc une histoire selon laquelle mon ami, poursuivi par des bandits et cherchantrefuge chez moi, se retrouve finalement livré à ces mêmes bandits, simplement parce que je n'aurais pas pu mentir àla question « votre ami est-il chez vous ? » Outre cette histoire qui montre de manière évidente que la vérité est parfois inutile et nuisible, il est aussi possible de montrer que la vérité n'est pas toujours celle que l'on croit.

C'est ce que montre Delacroix dans sonJournal, lorsqu'il répond à l'accusation selon laquelle les œuvres qu'il peint ne sont absolument pas réalistes.

Eneffet, à y regarder de près, on voit que la touche néglige parfois les détails, et que la couleur l'emportant largementsur le dessin, s'applique en large mouvement, au lieu de respecter les contours du dessin.

Delacroix explique quecette sorte d'inachevé et de « tromperie », permet d'approcher au plus près de la réalité. En effet, comme l'explique Merleau-Ponty dans La phénoménologie de la perception, le monde n'est jamais saisi dans sa pure objectivité, maistoujours selon un point de vue.

Autrement dit, je ne vois pas les choses tellesqu'elles sont, mais telles que je les ressens, et personne ne voit donc lamême chose, puisque nous avons tous des sentiments différents.

Dire lavérité, c'est-à-dire dire la pure réalité est non seulement impossible, maissurtout, complètement inutile, puisque qu'elle n'existe pas.

La pure objectivitén'est vécue ni ressentie par personne, elle est un simple leurre logique.

Ainsi,lorsque j'exagère une situation, que ce soit en parole ou en peinture, ce n'estréellement un mensonge, mais une manière de peindre la vérité telle que je l'airessentie.. »

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