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LE RELATIVISME

Publié le 16/03/2011

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  C'est en bien des sens qu'on peut employer l'expression : toute connaissance est relative.  « Vérité en-deça des Pyrénées, erreur au-delà « exprime le relativisme sceptique. Notre connaissance dépend de tous les facteurs subjectifs qui pèsent sur nos moyens de connaissance. Sens et raison ont une nature finie, et ne peuvent donc présenter que des vues changeantes, partielles, trompeuses; ils subissent l'influence sociale du milieu, de l'époque, de notre nature individuelle; chacun a son intelligence, analytique ou synthétique; tous ont la Raison, mais aucun ne l'a absolument; les hommes ont des habitudes, des passions, qui perturbent finalement la connaissance, et pour toutes ces raisons, on dit que la connaissance est relative.

« croire, mais ce ne sera pas une démonstration.

C'est pourquoi Kant a pu dire : «j'ai ruiné l'édifice du savoir, et j'y aisubstitué la croyance.

» C) Scepticisme et relativisme Le problème qui se pose maintenant est de savoir quelle est la vraie relation entre scepticisme et relativisme : est-ce une différence de nature, ou de degré ? On croit souvent que c'est une différence de nature : les relativistes ont exclu radicalement le scepticisme, et sontégalement en défiance devant le dogmatisme : ils occupent une position bien caractérisée, affirmant qu'il y a duconnaissable, et de l'inconnaissable; en fait, il semble pourtant que la logique interne du relativisme l'oriente vers lescepticisme. Avant les sceptiques purs, il y a eu les sophistes, dont le plus célèbre est Protagoras : pour lui, l'homme est lamesure de toute chose, c'est-à-dire qu'il y a autant de vérités que de représentations individuelles : chacun savérité.

Platon et Aristote le critiquent mais cette critique n'est pas une pièce de musée, on peut la reprendred'autant plus qu'il y a toujours des gens qui parlent comme Protagoras.

Protagoras dit que la vérité est relative àl'individu, mais combien de penseurs de notre temps affirment que la vérité, la connaissance, sont relatives augroupe social : nous sommes marqués, disent-ils, par la logique de notre groupe, par la civilisation dans laquelle nousvivons.

Lévy-Bruhl avec sa théorie des deux mentalités, Durkheim avec la sociologie, affirment que la connaissanceest issue de la vie sociale; les psychanalystes disent que notre mode de pensée est lié à notre place dans le groupefamilial, etc.

: selon toutes ces doctrines, la connaissance serait relative à la société.

Ceux qui les professentcroient ne soutenir que la relativité de la connaissance et sont étonnés d'être dits sceptiques.

Pourtant, s'il y aautant de valeurs que de groupes sociaux, il n'y a plus de valeur qui mérite ce nom : le oui et le non ne peuventêtre vrais en même temps : voilà ce qu'oublient ceux qui disent la connaissance relative.

D'autre part, comme lessceptiques, ils se contredisent eux-mêmes, puisque leur propre théorie doit être relative à leur milieu ; or ils laprésentent comme vraie, affirmation aussi contradictoire que celle des sceptiques.

Dire que la vérité est relative,c'est dire qu'il n'y a pas de vérité, car la formule est contradictoire dans ses termes.

Le relativisme n'est qu'uneformulation plus savante du scepticisme. C'est pourquoi, lorsque Kant dit que la vérité est liée, non à la forme d'un esprit individuel ou à une certaine formed'esprit social, mais à la forme de l'esprit humain en général, sa supériorité est incontestable : sa définition même dela connaissance explique qu'elle soit universelle et communicable.

Mais il rejoint cependant les relativistes : la vérité,pour lui, est relative à l'espèce humaine, enfermée dans une prison dont les barreaux sont l'espace et le temps, etles catégories : la réalité est de l'autre côté.

Il y a équivoque chez Kant : il explique l'objectivité de laconnaissance, c'est-à-dire qu'elle n'est pas relative à l'individu, selon lui.

Mais elle est relative à l'espèce humaine,et rien ne dit que l'espèce humaine n'est pas tout entière la proie d'une hallucination collective.

Malgré lapénétration dont Kant fait preuve, il reste que si nous ne connaissons que des phénomènes, nous n'échappons pasau scepticisme; c'est pourquoi les critiques du scepticisme valent contre le relativisme.

Une seule issuephilosophique demeure : le dogmatisme. Dire que la vérité est relative, c'est en nier l'idée même; la vérité est absolue, ou n'est pas; mais être dogmatiquene signifiera pas garantir la vérité d'une proposition particulière : toutes les propositions particulières peuvent n'êtreque relatives, ce qui suffit au dogmatisme, c'est de reconnaître que Vidée de vérité est absolue.

Ce ne sont pas lespropositions scientifiques qui sont absolues, c'est l'idée de vérité qui a permis de les établir. L'idée de vérité est un absolu de l'esprit agissant : c'est l'absolu point de départ de la recherche, absolu par rapportà quoi tout est relatif : c'est ce que reconnaît Spencer : le mot de relatif n'a de sens que par rapport à l'absolu, demême que la notion d'imparfait n'a de sens que par rapport à celle de parfait.

Au contraire, le parfait et l'absolun'ont pas besoin de l'imparfait et du relatif.. »

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