Tout savoir est-il un pouvoir
Publié le 21/03/2004
Extrait du document
Si je «sais» plus que mon voisin, cela transparaît aussi dans
mon langage et ce dernier confirme que je dispose de davantage de «pouvoir»
(dans le double sens: je peux faire plus de choses; je suis socialement
mieux placé) que lui.
II. LE SAVOIR SCIENTIFIQUE
- Très tôt dans son histoire (cf. Bacon ou Descartes) il est conçu comme
lié au pouvoir de l'homme sur la nature..
- Le point de vue positiviste réaffirme cette relation.
- Dans la société contemporaine, on constate que la relation doit désormais
être analysée de façon plus subtile : ce que la science risque d'assurer,
c'est moins le pouvoir des hommes sur la nature que celui de certains hommes
sur les autres (risque de la technocratie au sens strict).
- En croyant pouvoir s'affirmer « libre » ou sans autre but que la
connaissance, la science est en fait offerte à qui voudra ou pourra
(financièrement) la prendre. Ainsi se constitue un triangle
économie-science-industrie; cf. les analyses de Michel Serres sur la
thanatocratie.III.
Le désir de savoir est un désir de puissance et de maîtrise. Par exemple, le savoir scientifique nous rend comme "maîtres et possesseurs de la nature" (Descartes). Mais, n'existe-t-il pas des connaissances désintéressées et inutiles ? Le savoir résulte de l'usage de la raison alors que le pouvoir résulte de celui de la force.
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