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La vérité peut-elle etre dite par les autres ?

Publié le 18/10/2005

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AUTRUI (lat. alter huic, cet autre-ci, présent)

Autrui n'est pas simplement celui qui est autre que moi mais l'autre comme autre moi (alter ego) et corrélatif du moi.

VÉRITÉ FORMELLE

Cohérence. Validité logique d'un raisonnement considéré abstraction faite de la vérité matérielle des propositions qui le composent. Ainsi, un raisonnement peut être cohérent dans la forme (vrai formellement) malgré la fausseté matérielle d'une ou plusieurs de ses propositions. Par ex., le syllogisme suivant : « Tous les Chinois sont français, or je suis chinois, donc je suis français. » La logique formelle contemporaine exprime en langage d'implication ce que nous voulons dire lorsque nous affirmons que la validité d'une inférence est indépendante de son contenu : si tout f est g et si tout x est f, alors tout x est g. La vérité formelle est donc l'absence de contradiction, l'accord de la pensée avec elle-même.

VÉRITÉ MATÉRIELLE

Celle qui consiste dans l'accord de la pensée avec l'Expérience . A distinguer de vérité formelle; ainsi, le syllogisme : « Tous les Français sont européens, or je suis européen, donc je suis français » ne comporte que des propositions vraies matériellement, mais est faux formellement.

« avec l'introduction du doute.

Douter : c'est-à-dire se libérer de toutes les croyances et ne reconnaître pour vrai quece dont j'aurais pu faire l'expérience ou éprouver la valeur.

La vérité est alors connu par le « cogito », doncéprouver et c'est en ce sens que l'on peut parler sans nul doute d'une subjectivation de la vérité.

Le critère de lavérité est la connaissance claire et distincte et emporte la conviction de l'esprit, elle fait apparaître la raison internedes choses.c) Le projet de Descartes se comprend aussi dans la remise en cause de son enseignement reçu au collège deFlèche, c'est-à-dire de la scolastique : donc du dogmatisme.

Or de ce point de vue, il est intéressant de voir que lanotion de vérité se comprend dans le projet d'un développement des sciences comme le fait Pascal dans sa Préface du traité du vide .

La question est bien de voir que la vérité doit se comprendre dans son développement historique. En effet, Pascal revient et fait l'épreuve de cette idée selon laquelle « la nature aurait horreur du vide ».L'expérience du Puy-de-Dôme lui montre bien que cette vérité n'est que relative à un certain point de vuequ'avaient les Anciens.

Plus simplement, l'attitude de Pascal nous montre que nous ne saurions trouver dans lessciences, la vérité que par nous-mêmes en en faisant l'épreuve, de même qu'en religion il faut éprouver sa foi ce quifait la différence entre la conviction et la persuasion – de même en science ( De l'Esprit géométrique ).

Mais le point essentiel est que si la vérité doit se faire et se comprendre par soi et en soi, et quand bien même elle serait donnéepar autrui il faudrait que j'en fasse l'épreuve comme expérimentation, elle reste un point de vue.

Toute vérité estune prise de regard si une chose, un objet.

L'histoire de science peut se comprendre alors comme un changementde point de vue.

Mais n'est-ce pas alors l'écueil même la compréhension de la vérité comme venant de soi et parsoi ? Dire que la vérité est produite par soi n'est pas dire qu'elle est un solipsisme ? C'est sans doute remettre encause la possibilité d'une vérité universelle ou éternelle, c'est-à-dire en somme l'idée platonicienne d'une la véritécomme forme intelligible.

N'’est-ce pas risquer alors la critique et le jugement de Nietzsche dans La volonté de puissance ; c'est-à-dire que l'essence de la vérité, c'est cette appréciation : « Je crois que ceci ou cela est ainsi.

» Dès lors la vérité ne serait une affaire que d'interprétation.

Transition : Si la vérité peut être considérée comme émanant de soi en vue notamment de lutter contre le dogmatisme, vers unelibération de l'âme nécessitant une « époché », c'est-à-dire une conversion du regard.

Cette vérité se comprendcomme une subjectivation bien qu'elle est une volonté universelle et éternelle.

Mais la limite de cette compréhensionde l'accession à la vérité se trouve justement dans cette subjectivation de la vérité qui prête le flanc à la critiquede la vérité comme solipsisme et renvoie alors à la mise en abîme d'un point de vue, c'est-à-dire réduit la vérité àune simple perspective.

Comment alors dépasser l'écueil de la vérité dite par autrui ou dite par soi qui sont tousdeux insuffisants ? III – Echanges et intersubjectivité a) En effet, le problème essentiel est d'éviter le solipsisme de la subjectivation de la vérité au risque sinon de fairede la vérité un point de vue et c'est bien ce que développe Hegel dans sa Préface à la Phénoménologie de l'esprit . Répudiant la logique classique qui s'appuyait sur le principe d'identité, Hegel propose un autre mode de penséeprenant appui sur la contradiction.

Cette dernière est plus essentielle et plus profonde : « en face d'elle, en effet,l'identité n'est que la détermination de l'immédiat pur et simple de l'être mort ; tandis que la contradiction est lasource de tout mouvement et de tout vie ».

La vérité progresse, comme dans un dialogue, en surmontant et endépassant les contradictions.

Une première proposition (thèse) appelle son contraire (antithèse) et les deuxpropositions se trouvent conciliées dans une troisième (synthèse).

Ce processus dialectique de la pensée exprime,selon Hegel, le mouvement même de la vie.

La manière commune et rigide de pensée conçoit l'opposition naturelleentre le vrai et le faux et ne conçoit pas la diversité des systèmes philosophiques comme le développementprogressif de la vérité.

La vérité se comprend alors dans un échange avec autrui.

Et c'est dès lors vers la notion decommunauté, voire de communauté scientifique qu'il faut se tourner.b) Or c'est bien ce que développe Max Weber dans le Savant et le Politique lorsqu'il fait de la communauté scientifique un gage de scientificité dans le développement de la recherche de faits vrais, c'est-à-dire commevalidité.

En d'autres termes, c'est dans le dialogue entre moi et autrui que peut se développer une intersubjectivitéqui dès lors peu nous faire tendre vers une certaine objectivité scientifique, idéale certes, mais qui n'en reste pasmoins un critère de vérité.

C'est dire que la vérité ne se conçoit pas comme un point de vue, mais comme un accordau sein d'une communauté scientifique et c'est bien ce que l'on peut comprendre à travers cette citation : « Or lavérité scientifique universelle est le foyer d'une communauté des esprits, à travers les frontières et les siècles, etles règles du formalisme kantien sont aussi universelles, développement logique de l'idée d'humanité, de sociétéuniverselle des hommes, idée inséparable du sens profond de la vérité scientifique.

»c) Or ici, par référence à cet universalisme des principes kantiens, on peut se rappeler aussi que chez Kant , la diffusion des savoirs se comprend dans une logique de circulation et de commerce entre les hommes avecnotamment le développement d'une liberté d'expression solidaire du « sapere aude », c'est-à-dire de la maxime desLumières cherchant à ce que l'on recherche par lui-même les moyens de se soutenir lui-même et de comprendre lemonde par soi : « Qu'est-ce que les Lumières ? La sortie de l'homme de sa minorité dont il est lui-même responsable.Minorité, c'est-à-dire incapacité de se servir de son entendement (pouvoir de penser) sans la direction d'autrui,minorité dont il est lui-même responsable (faute) puisque la cause en réside non dans un défaut de l'entendementmais dans un manque de décision et de courage de s'en servir sans la direction d'autrui.

Sapere aude ! (Ose penser)Aie le courage de te servir de ton propre entendement.

Voilà la devise des Lumières.

La paresse et la lâcheté sontles causes qui expliquent qu'un si grand nombre d'hommes, après que la nature les a affranchi depuis longtempsd'une (de toute) direction étrangère, reste cependant volontiers, leur vie durant, mineurs, et qu'il soit facile àd'autres de se poser en tuteur des premiers.

Il est si aisé d'être mineur ! Si j'ai un livre qui me tient lieu. »

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