Devoir de Philosophie

La vérité peut-elle être relative ?

Publié le 30/01/2004

Extrait du document

) légitimée dans le devenir, selon la réponse apportée à la question (et au problème).Discussion A. Thèse : la vérité ne peut être relative. Comment la vérité pourrait-elle légitimement être dite relative? À l'opinion changeante et mobile s'oppose la vérité universelle, objective, permanente et même éternelle, s'il faut en croire Platon, qui s'attache à l'éternité de l'Idée, vérité et mesure du vrai. Pour donner un exemple plus moderne, notons cette remarque d'ordre scientifique: si je dis que la Terre n'est pas le centre du monde, il semble bien qu'il ne s'agisse pas d'une opinion précaire et mobile, mais bien d'un jugement validé échappant à toute relativité. Mais, au fond, le thème de l'éternité du vrai est en partie fondateur de notre culture occidentale, depuis les Grecs« Socrate. - On ne peut pas même dire qu'il y ait quelque connaissance, Cratyle, si toutes choses changent sans cesse et si rien ne demeure. Car,si ce que nous appelons la connaissance ne cesse pas, en se transformant, d'être connaissance, alors la connaissance doit, en permanence, demeurer et être connaissance. Mais si la forme même de la connaissance vient à changer, elle se transformera en une autre forme de connaissance et, dès lors, il n'y aura pas de connaissance » (Platon, Cratyle).

« Introduction: • Le caractère du jugement ou du discours adéquats est-il susceptible d'être mobile, limité, non point absolu etuniversel? Tel est le sens de l'intitulé de sujet, qui nous interroge sur la légitimité d'une vérité relative.• La vérité est-elle susceptible d'être définie autrement que par son universalité? Peut-elle être transitoire, et nonpas absolue, unique et universelle? Comment pourrait-on dire : « À chacun sa vérité » ? N'est-ce pascontradictoire? La vérité s'inscrit-elle dans le temps ou relève-t-elle de l'éternité? Tel est le problème.• L'enjeu est évident car nous gagnons ou perdons une vérité (scientifique, etc.) légitimée dans le devenir, selon laréponse apportée à la question (et au problème).Discussion A.

Thèse : la vérité ne peut être relative. Comment la vérité pourrait-elle légitimement être dite relative? À l'opinion changeante et mobile s'oppose la véritéuniverselle, objective, permanente et même éternelle, s'il faut en croire Platon, qui s'attache à l'éternité de l'Idée,vérité et mesure du vrai.

Pour donner un exemple plus moderne, notons cette remarque d'ordre scientifique: si je disque la Terre n'est pas le centre du monde, il semble bien qu'il ne s'agisse pas d'une opinion précaire et mobile, maisbien d'un jugement validé échappant à toute relativité.

Mais, au fond, le thème de l'éternité du vrai est en partiefondateur de notre culture occidentale, depuis les Grecs« Socrate.

- On ne peut pas même dire qu'il y ait quelque connaissance, Cratyle, si toutes choses changent sanscesse et si rien ne demeure.

Car,si ce que nous appelons la connaissance ne cesse pas, en se transformant, d'être connaissance, alors laconnaissance doit, en permanence, demeurer et être connaissance.

Mais si la forme même de la connaissance vientà changer, elle se transformera en une autre forme de connaissance et, dès lors, il n'y aura pas de connaissance »(Platon, Cratyle).La vérité échapperait donc au temps, à la mobilité, au devenir : elle se confondrait avec l'éternité, avec ce qui estsans commencement ni fin.

Elle ne peut être relative : sinon, elle se détruirait elle-même.

Comment, par exemple, lesvérités mathématiques, ces essences, pourraient-elles être dites relatives et mobiles? Ce sont des essencesimmuables, de vraies et éternelles notions.

Donc elles ne peuvent être qu'absolues. Transition Toutefois, les théories scientifiques sont mobiles : ce sont des synthèses provisoires.

Ainsi, la théorie de la relativitésuccède à la théorie de Newton.

Donc il y a une vérité scientifique mobile.

Ne peut-on donc réexaminer le problème?D'une manière générale, la conception d'une vérité absolue, liée à l'Idée (Platon) n'est-elle pas plus ou moinscaduque? B.

Antithèse : la vérité peut être relative. Le savant ne se livre-t-il pas en permanence à une rectification du savoir et des vérités antérieures? Le progrès dela connaissance n'est-il pas lié à des ruptures épistémologiques, permettant de passer à de nouveaux corps deconcepts et à des vérités inédites? Les vérités ne se succèdent-elles pas? Ne se substituent-elles pas les unes auxautres? Dans cette perspective, la vérité scientifique implique de nouveaux modèles, des ruptures, des crises et ellepeut être dite relative, mobile, changeante, inscrite dans le temps.

Les modèles neufs et les « vérités » inédites nesont-ils pas plus éclairants? Donc la vérité peut légitimement être envisagée dans sa relativité : elle dépend del'homme et de ses créations.

L'homme est la mesure de toutes choses, comme le disait déjà Protagoras dansl'Antiquité: la vérité peut être relative et plurielle.

Thomas d'Aquin, au XIII` siècle, soulignera que les vérités del'intelligence humaine peuvent être mobiles et changeantes.

« La vérité de l'intelligence divine est [...] immuable.Mais la vérité de notre intelligence à nous est changeante.

» (Thomas d'Aquin, Somme théologique). Transition: Ne nous acheminons-nous pas ici vers la mort des vérités, éparpillées et multiples? Comment combiner l'universalitéde la vérité et sa relativité? C.

Synthèse: les vérités mobiles s'intègrent dans des ensembles de plus en plus globaux.

La vérité peutdonc être relative. Si les vérités peuvent être relatives, n'est-ce point parce qu'elles s'intègrent dans un processus indéfini de laconnaissance, dans un parcours du vrai, compréhensif et synthétique ? C'est bien ce que donne à voir toute lathéorie scientifique.

La doctrine de la relativité ne nie pas le système de Newton, elle l'intègre comme un casparticulier approximatif.

Donc le parcours scientifique vise l'universel et fait sien les multiples vérités relatives : c'estle trajet et le mouvement du vrai qui apparaît synthèse des vérités relatives.

Dans la science comme dans le champphilosophique, les vérités peuvent être relatives parce qu'elles s'intègrent dans le chemin (universel) du vrai, dansun processus temporel de totalisation.

La vérité désigne donc un processus dialectique faisant entrer dans sonensemble et incluant les vérités relatives.

La vérité universelle et absolue tend à se réaliser dans des véritésrelatives et dynamiques.

C'est ce que tend à démontrer Bachelard lorsqu'il affirme qu'u ne hypothèse scientifique qui ne se heurterait à aucune contradiction est une hypothèse inutile.

De même, une expérience scientifique qui nerectifie aucune erreur ne sert à rien.

Une expérience ne peut être scientifique que si elle contredit l'expérience. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles