Devoir de Philosophie

Y a-t-il une voix de la conscience ?

Publié le 31/01/2004

Extrait du document

conscience
..) malade de lui-même : conséquence d'un divorce violent avec le passé animal, (...) d'une déclaration de guerre contre les anciens instincts qui jusqu'ici faisaient sa force, sa joie et son caractère redoutable. NIETZSCHE.  La conscience est une faculté propre à l'homme qui est communément considérée comme une qualité pour celui-ci. Mais ne peut-on pas s'interroger devant le bien-fondé de ces propos lorsqu'on voit les déviations du comportement humain, comme la torture ou la guerre ? Nietzsche la considère comme la source nécessaire des maux de l'homme. On peut dés lors légitimement s'interroger sur l'attribut qualitatif qui lui est habituellement assigné. Ce texte issu de la Généalogie de la morale va nous permettre de mettre en exergue l'originalité et la modernité de la pensée nietzschéenne. Tu ne dis rien de la sorte Il faut avant toute analyse préalablement insister sur la démarche dynamique de Nietzsche. Ici, Nietzsche s'intéresse essentiellement à la genèse de la conscience.
conscience

« Quelle est la nature de cette voix ? Rousseau emploie l'expression a instinct divin ».

Le mot « instinct » est engénéral utilisé pour caractériser les conduites animales ou ce qui, en l'homme, relève de son aspect « animal »et s'oppose à la raison.

Or, ici, Rousseau l'emploie au contraire pour nommer ce qui va diriger l'homme vers uneconduite non animale (« sans toi je ne sens rien qui m'élève au dessus des bêtes »).Parler d'instinct à propos de la conscience permet de ne pas l'identifier à la raison.

Comme l'instinct animal, laconscience n'est pas le résultat d'un apprentissage ou d'une réflexion, le fruit de connaissances : elle estspontanée, « innée ».

Mais, en même temps, l'adjectif « divin » différencie la conscience de l'instinct animal ensoulignant son caractère éminemment spirituel.Pourquoi sommes-nous « sourds » ? Si la conscience était à nos actions ce que l'instinct est à la conduiteanimale, nous ne pourrions lui résister.

Mais, précisément, « tout » nous fait oublier cette voix de la nature.

aTout », c'est-à-dire l'éducation que nous recevons dans la société et qui, dès l'enfance, inculque des préjugés.La voix de la conscience n'est ni celle de la raison instruite, ni celle du fanatisme nourri dès l'enfance.

D'où leprojet 1 de Rousseau dans l'Émile d'expliquer ce que pourrait être une éducation --qui préserve, pour l'enfant,la possibilité d'entendre cette voix à la fois naturelle et divine. • Rapprochements possibles et intérêt philosophique du texteOn retrouvera chez Kant la même idée selon laquelle le sens moral est à la portée de tout homme, même noninstruit : chacun sait immédiatement où est son devoir.

Mais cette universalité même de la moralité est pourKant le signe que la conscience morale est l'oeuvre de la raison : non pas une raison « théorique » ou «savante », mais une raison pratique.

Contrairement à Rousseau, Kant ne fait pas de la morale un sentiment quis'éprouve mais une loi qui s'impose à tout être raisonnable.

La différence entre Kant et Rousseau n'estpourtant pas si grande : lorsque Rousseau dissocie conscience et raison, c'est à la « raison savante » qu'ilpense, et le sentiment moral, dans sa spiritualité, est pour lui hautement raisonnable. 3/ Pour développer un art de vivre en vue du bonheur, il faut nous détourner de la société en proie aux passionspour ne tendre qu'aux seuls désirs naturels, à l'exclusion des autres désirs qui trouvent leur source dans l'opinionvaine.

(Épicure)Aussi Epicure distingue-t-il :• Les désirs naturels et nécessaires au bien-être du corps et de l'âme, qui s'appliquent aux objets susceptibles desupprimer la douleur, tels la boisson qui étanche la soif ou la pain qui calme la faim.• Les désirs naturels et non nécessaires.

Les objets de ces derniers sont, par exemple, les mets délicats quipermettent de varier le plaisir.

Ces désirs ne sont naturels que pour autant qu'ils ne se transforment pas endébauche.

Ainsi, le désir sexuel est naturel à condition qu'il ne devienne pas « un appétit violent des plaisirs sexuelsassorti de fureur et de tourment ».• Les désirs ni naturels ni nécessaires qu'il faut refouler si l'on veut connaître la sérénité (désirs de gloire, derichesse, d'immortalité, ambition...).

Ces désirs sont de « vaines opinions » qui trouvent leur origine dans la craintede la mort, notamment. Épicure nous invite donc à mettre fin à tous les plaisirs non naturels et non nécessaires qui occasionnent le plussouvent des désagréments, des frustrations, qui freinent l'accès à l'ataraxie (absence de trouble ou de douleur). • En prenant pour fil conducteur les seuls désirs naturels, c'est-à-dire ceux qui expriment les besoins du corps, jepeux éviter de façon sûre la déception qu'engendrent tous les autres désirs, ceux qui, naissant des opinionsfausses, ne peuvent être source que de frustration car ils ne connaissent ni mesure ni limite.

(Ex.

: l'avarice,l'ambition, etc.) II) N'est-elle pas plutôt le fruit d'un conditionnement social... A/ L'immédiateté naturelle du jugement moral n'est-elle pas illusoire ? (Montaigne) 1/ La coutume s'impose à tous les membres d'un groupe pour leur dicter leur conduite.• La coutume n'est donc pas ce que juge un individu, mais au contraire ce à quoi il mesure tout.

Son emprise esttelle sur les esprits qu'à peine nous est-il possible « de rentrer en nous pour discourir et raisonner de ses exigences».

(Montaigne) 2/ Si bien que chacun est d'abord choqué de découvrir que la même coutume ne règne pas sur les autres peuples,mais souvent d'autres, toutes contraires.• « Par où il advient que ce qui est hors des gonds de coutume, on le croit hors des gonds de raison.

» (Montaigne) 3/ La diversité des coutumes et des usages nous contraint à reconnaître dans la conscience morale un fait deculture, l'expression de la voix d'un peuple, et non un fait de nature.• « Il n'y a rien de barbare ou de sauvage en telle nation, sinon que chacun nomme barbarie ce qui n'est pas de sonusage.

» (Montaigne) Or je trouve, pour revenir à mon propos, qu'il n'y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à cequ'on m'en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage ; comme de vrai, il. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles