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Les différences sont-elles des inégalités ?

Publié le 25/03/2015

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·    Les problèmes du communautarisme

Une telle orientation, relayée par des institutions sociales, permettrait d'éviter les dangers de l'attitude « communautariste «. Cette dernière est née aux États-Unis en réaction au racisme : sous le slogan black is beautiful, il s'agissait non plus de revendiquer l'égalité des droits, mais de souligner fiè­rement la spécificité de la « communauté « noire. Cette attitude peut s'étendre à tout groupe qui se sent humilié et qui préfère revendiquer sa spé­cificité plutôt que de rechercher l'intégration. On risque alors d'en rester à une logique de rapport de force et d'inégalité.

·    Le pari démocratique

 

Le maintien conjoint des différences et de l'égalité est le pari qui consti­tue la dynamique interne de la démocratie et sa fragilité : il faut en effet organiser une modération réciproque pour que les différences ne soient pas niées ou méprisées et que la cohésion d'ensemble ne soit pas dissoute. Le problème des « régionalismes « en est l'exemple le plus marquant.

« Sources de l'inégalité, conditions de l'égalité Pourquoi n'est-elle pas simple ? D'abord parce qu'il faut com­ prendre comment l'on passe du constat de la différence à /'af­ firmation de l'inégalité (un bon exemple pour amorcer la réflexion serait la différence de richesse, souvent liée à une «inégalité sociale») ; ensuite, parce qu'il ne suffit pas d'affirmer généreusement que les différences ne sont pas des inégalités : il faut se demander ce qu'implique concrètement un tel prin­ cipe, pour savoir s'il est plausible.

Le contraire de l'inégalité, c'est l'égalité.

Comment maintenir l'égalité à travers les différences ? Établir l'égalité, n'est-ce pas gommer en partie les différences? Il ne s'agira donc pas seulement de condamner la discrimina­ tion, mais de se demander dans quelle mesure égalité et diffé­ rences sont compatibles.

Mobiliser des références Il serait particulièrement utile d'avoir en tête le second Dis­ cours de j.j.

Rousseau sur l'origine et les fondements de l'in­ égalité parmi les hommes; il développe en effet explicitement la question de la distinction entre différences et inégalités.

Pour un traitement précis des données modernes du problème, il serait bon d'avoir une idée de notions comme celle d'« égali­ tarisme» (tous les individus doivent être rigoureusement égaux, on cherche à abolir les différences) de « communautarisme » (revendication d'un statut et de droits spécifiques pour chaque «communauté», par exemple ethnique, sexuelle, etc.) et de «pluralisme» (volonté de maintenir des valeurs et un cadre de vie communs tout en respectant les différences).

Introduction Observant nos congénères, nous constatons qu'ils sont différents de nous; bien vite nous établissons la comparaison en termes de plus et de moins, de supérieur ou d'inférieur ; pour s'opposer à ce penchant, le discours prônant la tolérance affirme avec force que les différences ne sont pas des inégalités.

Que peut-on donc penser de ce principe ? Nous examinerons dans un premier. »

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