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LA FONDATION CRITIQUE DE LA MORALE CHEZ KANT

Publié le 25/03/2015

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morale

La morale sera découverte dans un sentiment, celui précisément du devoir.

 

Mais un sentiment, s'il n'était que sensible, ferait alors de Kant un empiriste et de sa morale un sentimentalisme : il faut donc que ce sentiment soit découvert comme «non sentimental«, c'est-à-dire pur.

 

L'originalité de la position kantienne, qui déplace la problématique du fondement hors de l'alternative de l'intelligible métaphysique et du sensible empiriste, est ici la même que dans la Critique de la raison pure: une nouvelle fois, Kant va découvrir que la sensibilité est capable de pureté, et cette fois de pureté pratique.

 

Les Fondements de la métaphysique des moeurs de 1785 vont donc tenter d'élucider cette question d'une fondation pure de la morale.

 

L'enquête de Kant, à la recherche d'une essence pure de la morale, commence avec la conscience morale commune : le dépositaire de la morale sera non plus le savant, le sage, celui qui aurait su pénétrer les arcanes d'un monde intelligible par la connaissance, mais tout homme, ce qui veut dire le plus commun des hommes.

 

carapace conceptuelle, étant le plus souvent des «savants«, auront bien du mal à l'accepter, puisqu'elle ne leur est pas destinée et qu'elle destitue leur privilège en matière de morale.

 

La suprématie kantienne de la raison pratique sur la raison théorique en gênera donc plus d'un à la lecture de cette fondation de la morale dans la conscience commune.

 

La nécessité naturelle exclut la liberté requise pour l'acte moral : il n'y a aucun mérite à accomplir une détermination naturelle.

 

Mais le bien, de sujet est ici devenu prédicat : il est ce qui caractérise une volonté comme volonté morale.

 

Par là même, la morale se replie dans le sujet, non pour y devenir subjective, mais pour découvrir une universalité dans l'immanence, voire, à l'instar de l'ontologie de la première Critique, une transcendance dans l'immanence.

 

subjective : n'étant plus contrainte de l'extérieur (l'hétéronomie qui ruine la morale au lieu de la fonder), c'est intérieurement que la volonté découvre l'universalité.

 

Le devoir sera le principe objectif (parce que pur) de la moralité, alors que le respect en sera le principe subjectif (parce que sensible).

 

Le point de vue critique et transcendantal en morale se condense dans l'idée d'autonomie : la morale de Kant ne sera ni du Ciel, ni de la Terre.

 

morale

« se condense toute la métaphysique.

Une fois encore Kant n'apporte pas une simple solution originale à un problème ancien: il n'a pas pour dessein d'inventer une nouvelle morale.

Il déplace le question­ nement en se fixant pour but de fonder toute morale par d'autres voies que celles de la fondation métaphysique.

Il faut clairement distinguer ici ce qui prolonge la Critique de la raison pure et ce qui s'en écarte.

L'écart tout d'abord: la première Critique se demandait non pas si la science était possible (le modèle newtonien avait déjà fourni une écla­ tante démonstration de la réalité de la science), mais comment elle était possible.

Or, la problématique ne peut plus être la même en matière de philosophie pratique : !'existence même de la morale fait problème, ce que la nature si peu angélique des hommes rappelle sans cesse! Il va donc s'agir cette fois de démontrer la possibilité même de la morale.

Mais, dans la complexité de la problématique kantienne, cette possibilité de la morale va cependant jaillir dans l'évidence d'un fait: celui du devoir, qui s'impose à nous.

Or, dans le prolongement cette fois de la première Critique, Kant va aller chercher ce fait, qui doit être «pur», dans le sensible et non dans l'intelligible.

La morale sera découverte dans un sentiment, celui précisément du devoir.

Mais un sentiment, s'il n'était que sensible, ferait alors de Kant un empi­ riste et de sa morale un sentimentalisme : il faut donc que ce senti­ ment soit découvert comme «non sentimental», c'est-à-dire pur.

L'originalité de la position kantienne, qui déplace la problématique du fondement hors de l'alternative de l'intelligible métaphysique et du sensible empiriste, est ici la même que dans la Critique de la rai­ son pure: une nouvelle fois, Kant va découvrir que la sensibilité est capable de pureté, et cette fois de pureté pratique.

B.

La liberté du devoir Les Fondements de la métaphysique des mœurs de 1785 vont donc tenter d'élucider cette question d'une fondation pure de la morale.

L'enquête de Kant, à la recherche d'une essence pure de la morale, commence avec la conscience morale commune : le dépositaire de la morale sera non plus le savant, le sage, celui qui aurait su péné­ trer les arcanes d'un monde intelligible par la connaissance, mais tout homme, ce qui veut dire le plus commun des hommes.

On a pu dire à cet égard de la morale de Kant qu'elle connut dès le départ un destin malheureux : adressée au plus commun des hommes, elle sera le plus souvent inaccessible à celui-ci en raison de la technicité philosophique de sa démonstration, et ceux qui sauront en percer la La critique de la morale • 49. »

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